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École et pauvreté
Dossier coordonné par Élisabeth Bussienne et Dominique Seghetchian
Le rôle principal de l’école est de faire apprendre tous les enfants. Elle y réussit insuffisamment. Cette difficulté étant socialement répartie, ce dossier veut interroger ce que la pauvreté fait à l’école, et ce que l’école fait de la pauvreté.
La pauvreté questionne l’école et l’université : comment, quelles questions, quels éléments de réponse ? Au-delà des définitions statistiques, économiques, comment se manifeste-t-elle à l’école, quelles représentations (des enseignants, de l’institution, des pairs) sont projetées sur les enfants concernés ? Quel statut social, quel écart aux autres, et comment cela se gère-t-il dans la classe et dans l’établissement ? Est-ce forcément excluant ?
Les ZEP et leurs avatars ultérieurs ont été inventés pour prendre en charge les difficultés d’un territoire, mais qu’en est-il, pour l’école, lorsque la pauvreté s’invite ailleurs, en milieu rural, ou dans des quartiers sans difficultés majeures ?
La démocratisation de l’école se joue aussi dans l’établissement et la classe. Quelles réponses apporter à l’impact que la pauvreté (et la diversité des situations de pauvreté) a sur les apprentissages, l’orientation, les parcours et la vie scolaire ?
L’école devrait à la fois être exigeante pour tous, et s’adapter aux besoins différenciés. Comment traiter cette tension ? Le ministère a récemment proposé des groupes « de niveau », rebaptisés « de besoin » (avec souvent une confusion entre les deux). Avez-vous eu l’occasion de pratiquer l’un de ces dispositifs et quel bilan en tirer ? Quelles autres pratiques explorer ?
Nous nous intéressons aussi à la notion de handicap socioculturel : fait-elle encore sens et pour qui ? Les sociologues, les enseignants ? Est-ce une notion convoquée dans les salles des professeurs et si oui, qu’en fait-on ? La diversité culturelle est-elle un handicap, au quotidien de l’école et de la classe ? Existe-t-il un risque de dérive qui consisterait à privilégier la compensation d’un « manque culturel » (réel ou supposé) au détriment de certains apprentissages ? Culture scolaire et culture populaire s’ignorent-elles, interagissent-elles, se gênent-elles ? Que faisons-nous de ce qui est souvent implicite pour les familles de milieu populaire sur le sens de l’école, ce qu’est apprendre, les attendus et codes de l’école, et inversement pour prendre en compte les attentes, souvent fortes, des familles pauvres envers l’école ?
On entend parfois dire qu’on ne voit pas les parents ou les familles les plus défavorisés à l’école ; des établissements travaillent la coéducation, des associations se font relai et médiation entre les familles et l’école : comment et à quelles conditions ces actions peuvent-elles être utiles, non culpabilisantes ou infantilisantes ?
Nous recherchons des contributions variées : des articles théoriques, des témoignages de terrain, des analyses de pratiques pédagogiques, des entretiens, des éléments de bilan. Les difficultés, les demi-échecs, s’ils servent à réfléchir, nous intéressent également. Et nous aimerions aussi recueillir des témoignages d’élèves et d’étudiants. Vous vivez ces situations, vous vous êtes posé certaines de ces questions : adressez avant la mi-avril vos propositions d’articles en quelques lignes, simultanément aux deux coordonnatrices (remplacer le [at] par @) :
elisabeth.bussienne[at]cahiers-pedagogiques.com
dominique.seghetchian[at]cahiers-pedagogiques.com