Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !
Conseil de classe : veut mieux faire

Dans un mois, on s’y remet ! Me voilà en train de mettre au point le planning des conseils de classe du collège.
Veiller à ce que le jour du conseil soit un jour de présence d’un maximum de professeurs, dont le professeur principal (attention à ceux qui sont en formation, à ceux qui viennent en train et sont tributaires des horaires, à ceux qui…).
Veiller à ne pas placer de conseils tel ou tel soir, comme le vendredi (parce que ce n’est pas le bon moment) ou la veille des portes ouvertes (parce que certains préparent leur salle pour accueillir les parents).
Veiller à alterner les conseils : ceux qui étaient à 16 h 30 au premier trimestre passeront à 17 h 45 au deuxième trimestre (et au troisième ? Je ne sais pas encore…).
Veiller à ne pas mettre trois conseils en parallèle parce que sinon, on les dépeuple de professeurs, et c’est dérangeant.
Dérangeant ? En quoi ? Les conseils doivent-ils réunir tous les professeurs ? Non, puisque de toute façon ils n’y viennent pas tous : certains ont deux conseils en parallèle et doivent choisir (ce phénomène s’est accentué avec les groupes de besoins en 6e et 5e), certains choisissent les conseils auxquels ils souhaitent participer, d’autres ne sont pas disponibles certains soirs, etc.
Bref, organiser le planning peut sembler simple à première vue ; ça le devient un peu moins quand on y met toutes les contraintes. Ça, je l’ai découvert au premier trimestre, où mon planning a connu au moins une dizaine de versions, et où les commentaires désobligeants se sont déversés sur l’adjointe stagiaire que je suis ! Mais de ses erreurs on apprend, dit-on… Me voilà donc entrant toutes les données dans la machine Pronote, sans mettre trop de contraintes sinon elle n’arrive à rien (à l’impossible nul n’est tenu, pas même la machine numérique !).
Le planning n’est bien sûr qu’un élément organisationnel du dossier « conseil de classe ». Il y a le point de vue règlementaire : le conseil de classe est régi par les articles R421-50 et R421-51 du Code de l’éducation. Il doit se réunir au moins trois fois par an, il est chargé du suivi des élèves, il examine toutes les questions pédagogiques intéressant le suivi de leurs acquis et la vie de la classe, les modalités d’organisation du travail personnel des élèves et de l’évaluation progressive de leurs acquis, en cohérence avec le volet pédagogique du projet d’établissement. Le professeur principal y expose les résultats obtenus par les élèves et présente les observations ainsi que les conseils en orientation formulés par l’équipe pédagogique.
Le conseil de classe examine le déroulement de la scolarité de chaque élève afin de mieux l’accompagner dans son parcours scolaire, à la fois dans la progression de ses apprentissages à l’intérieur d’un cycle, dans son passage d’un cycle à l’autre et dans la construction de son projet personnel. Et puis il y a le vécu.
Au premier trimestre, je m’y suis préparée en invitant les professeurs principaux des classes dont je préside le conseil à me présenter leur classe, les profils d’élèves, les élèves repérés en difficulté, etc. Certains ont joué le jeu, d’autres non.
J’ai lu en amont les bulletins périodiques des 214 élèves de 6e et 4e que je suis. J’y ai découvert la diversité des appréciations, où des profils similaires d’élèves peuvent recevoir des commentaires totalement différents (certaines appréciations pointant plutôt les réussites, d’autres les difficultés et les manques, d’autres encore les progrès constatés ou des conseils pour progresser). J’y ai lu de tout, de la bienveillance comme des propos quelque peu surprenants (qu’il a fallu faire modifier), des encouragements comme du fatalisme résigné.
J’ai ensuite présidé les conseils : ceux où le professeur principal cherche à prendre la main et où j’ai dû imposer ma présence, ceux où les professeurs ne sont pas d’accord, ceux où il faut leur rappeler qu’on est là pour accompagner l’élève et lui donner des conseils (plutôt que de « tirer à vue » comme au tir au pigeon), ceux où ça discutaille une virgule ou un mot, ceux où on compare les fratries et où il faut rappeler le cadre, ceux où le professeur principal propose nombre de félicitations, compliments et encouragements et ceux où il faut arracher des encouragements au forceps. Là encore, j’ai vécu, parfois avec étonnement, avec exaspération ou avec bonheur, des diversités dans les postures et les gestes professionnels des enseignants.
Et il y a ces conseils de classe où les élèves délégués ont été préparés à représenter leurs camarades (et d’autres pas), ceux où il y a un ou deux parents (et ceux où il n’y en a pas). Des parents qui semblent parfois totalement perdus quant à leur rôle, découvrent qu’ils auraient pu entrer en relation avec les autres parents avant et qu’ils peuvent transmettre un compte-rendu ensuite. J’y vois là une autre problématique : comment les accueillir dans ces conseils de classe, les guider, y mettre de la coéducation effective ? Je sais que certaines associations forment les parents, mais ici on est en ruralité et les associations sont loin.
Alors pour ce deuxième trimestre, j’ai pris une initiative. Je transmettrai aux parents un « livret du conseil de classe », que j’ai conçu pour les accompagner, en m’inspirant un peu du modèle du « livret de l’élève délégué » que notre conseillère principale d’éducation a réalisé.
Puis j’inviterai de nouveau les professeurs principaux à venir me voir pour préparer les conseils. Je présiderai ces conseils en espérant y voir valorisés les réussites et progrès, même petits. Peut-être même oserai-je demander à certains professeurs : « Et comment faites-vous pour accompagner cet élève que vous dites en difficulté ? » Mais peut-être pas, pas en plein conseil de classe.
À lire également sur notre site
Conseils de classe: Qui? Quoi? Comment? Par Sylvie Grau
Marchands de tapis, par Sophie Déville
Ma première rentrée de perdir, par Amélie Canton-Kowalski
Le temps de devenir personnel de direction, par Émilie Trigo