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Sensibiliser aux écogestes avec Alter Alsace

©AAE
Tout commence par un thermomètre…
Je ne m’en sépare jamais, au point d’en avoir dans tous mes sacs à main. Une petite trousse de maquillage ? Ou peut-être une gourde d’eau, un portemonnaie, ou encore un carnet et un stylo pour noter les idées de dernière minute ? Rien de tout ça !
La bête se compose d’un petit boitier avec un affichage numérique et d’une sonde allongée métallique reliée par un câble : un thermomètre, donc. Un objet qui ne paie pas de mine, mais qui est à la base de mon enquête.
J’interviens en milieu scolaire, dans les classes à partir du CE2, par l’intermédiaire de l’association Alter Alsace énergies. Depuis quarante-cinq ans, nous proposons à tous les publics de les accompagner vers des habitudes économes, des projets de sensibilisation, d’optimisation des équipements, des travaux de rénovation et des installations d’énergie renouvelable.
Nous aimons utiliser des méthodes interactives et les articulons autour de trois principes : observer, comprendre et agir.
Observer. J’équipe les enfants de thermomètres (identiques à celui qui se trouve dans mon sac à main), de luxmètres (pour mesurer la quantité de lumière), de débitmètres et de wattmètres (pour mesurer la puissance des appareils électriques), et nous partons en exploration dans le bâtiment. Température des salles, température des couloirs, confort des occupants, utilisation de la lumière, utilisation des ordinateurs sont relevés par les scientifiques en herbe. Tout est noté sur des fiches spécifiques.
Comprendre. Une fois les données synthétisées, il faut les traduire ! Est-ce économe d’avoir la salle des CM2 chauffée à 24 °C ? Les robinets des toilettes ont un débit de quinze litres par minute, est-ce que c’est bien ? Le luxmètre indique 950 lux, et alors ? Mais pourquoi on parle d’économiser l’énergie ? Et puis l’énergie, c’est quoi ?
Les animations sont organisées en ateliers permettant d’explorer en petit groupe et de répondre aux questions posées pendant l’enquête. Un carnet de route sert de trace écrite. Les rythmes et les approches sont variés afin de faciliter les apprentissages et de développer l’esprit scientifique.
Agir. Nos projets ont pour vocation de donner les moyens d’agir immédiatement. Maintenant que nous savons que la classe des CM2 est chauffée à 24 °C, que la température économe est de 19 °C et que nous avons appris à régler les radiateurs, il est temps de passer à l’action ! Il faut alors trouver une solution à chaque situation et impliquer les enfants. Le débit des robinets peut être diminué ? Rédigeons un courrier à la mairie pour expliquer l’utilité de mousseurs et calculons les économies. Les radiateurs des couloirs sont tout le temps sur cinq à cause de petits malins ? Passons dans les classes pour expliquer comment les régler.
J’interviens auprès d’une classe sur un cycle de quatre demi-journées. Ce temps est indispensable pour saisir les notions d’énergie (renouvelable, fossile), de climat, d’effet de serre, de changement climatique, d’écocitoyenneté, etc.
L’idée est que les enfants prennent conscience que leurs actions ont un impact sur l’environnement, et que chacun d’entre nous peut agir à son niveau pour préserver la planète, son confort et son portefeuille.
Les retours des enseignants et des élèves sont très positifs. Les enseignants me disent souvent que mes ateliers enrichissent leur programme et permettent de concrétiser des notions théoriques sur l’énergie et l’écologie. Du côté des élèves, l’enthousiasme est palpable. Beaucoup sont déjà sensibilisés aux problèmes environnementaux, et mes interventions viennent confirmer ou approfondir ce qu’ils ont pu entendre ailleurs. Ils sont souvent surpris de découvrir qu’ils peuvent, eux aussi, contribuer à la transition énergétique par des gestes quotidiens.
Chaque petit geste compte. C’est facile de se sentir impuissant face à l’ampleur des défis, mais en réalité, nos choix quotidiens ont des effets directs. Par exemple, prendre la température d’une pièce pour ajuster le chauffage, prendre les transports en commun ou le vélo plutôt que la voiture, réduire sa consommation d’électricité en éteignant les appareils en veille, ou encore se demander avant chaque achat s’il est réellement indispensable. Vous pensez déjà tout faire ? Je vous propose des listes d’écogestes ici.
Nous adaptons nos interventions au contexte de l’établissement et une grande partie de nos projets sont pris en charge grâce à nos partenaires (région Grand Est, Eurométropole de Strasbourg, collectivité européenne d’Alsace).

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