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Revue de presse du 1er janvier 2023

TÉMOIGNAGES. Ces anciens élèves racontent comment le collège lycée expérimental a changé leur vie (ouest-france.fr). « Le collège lycée expérimental (ou Cle, se prononce « Clé ») d’Hérouville-Saint-Clair (Calvados) a fêté ses 40 ans. À cette occasion, plusieurs anciens élèves ont été invités à témoigner de leur expérience auprès des jeunes « Cléens ». Tous sont unanimes : les années « Clé » ont changé leur vie. »
Sur son blog, Claude Lelièvre invite à un autre type d’innovation. Noël de l’innovation : ne plus nommer de jeunes professeurs dans les ZEP ! | Le Club (mediapart.fr). « C’était une promesse du candidat Emmanuel Macron avant son élection à la présidence de la République en 2017. Au moins, cette innovation serait de taille, et on pourrait commencer à croire aux autres. Ce serait une indication incontournable d’une politique scolaire se préoccupant des élèves les plus déshérités. »

Illustration Fabien Crégut
L’ode à l’innovation est quelque peu douchée par le dernier rapport de la Depp (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) comme le soulignent plusieurs journaux.
Les enseignants français ont-ils de meilleures conditions de travail que leurs collègues en Europe ? , s’interroge Ouest-France (réservé aux abonnés). Pas vraiment semble répondre le Monde (abonnés) Education : la France a les classes les plus chargées de l’Union européenne « Il n’y a pas qu’en termes de salaire des enseignants ou d’inégalités scolaires que les comparaisons internationales sont sévères pour le système éducatif français. » Libération est sur la même longueur d’ondes. Classes chargées, salaires bas : les profs français moins bien lotis que leurs voisins. « Un rapport de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance souligne le retard de l’éducation en France par rapport à ses voisins européens. ».
Les Échos constatent : Niveau scolaire : la France, élève moyenne de la classe européenne. « Alors, ça monte ou ça baisse ? « Disons-le clairement : le niveau d’ensemble baisse ! » a alerté Pap Ndiaye dans une récente tribune au « Monde ». Le ministre de l’Education nationale veut se servir de ce constat pour « réformer l’école ». « Le niveau des élèves remonte ! » lançait pourtant son prédécesseur Jean-Michel Blanquer, fin 2019, dans une interview au « JDD ». Dans un autre article, les Échos mentionnent «Entre deux élèves de quinze ans, l’écart de niveau peut atteindre plus de deux ans et demi de scolarité, selon leur origine sociale. Un décalage insupportable pour le ministre de l’Éducation nationale, qui entend faire de la lutte contre les inégalités l’un de ses chevaux de bataille. »
La tribune de Pap Ndiaye « Pourquoi nous devons réformer l’école » a été également mise en ligne sur le site du Ministère de l’Éducation Nationale. Elle est commentée par Philippe Watrelot : « si M. Ndiaye nous offre cette tribune de Noël aux allures de circulaire de rentrée, on notera qu’il pose la question du « Pourquoi » mais pas du « Comment ». Or, c’est là que le numéro d’équilibriste auquel il se livre trouve ses limites. ».
Le collectif Stupid Economics explore dans une vidéo « L’impossible transformation de l’Éducation Nationale » en se basant sur un dossier d’Alternatives Économiques. « L’éducation en France est médiocre et la situation empire. À partir de l’année 2000, d’autres pays ont dû faire le même constat. Certains ont pu tirer les leçons, apprendre de leurs erreurs et ont entamé des réformes qui portent leurs fruits. La France, elle, conserve une institution en échec scolaire envers et contre tous. »
Des échos du terrain alertent sur l’état de l’école. Pour Politis, Louise, enseignante, témoigne. «J’aimerais dire à notre ministre que l’école publique est au bord de l’implosion et qu’il faut agir vite. Le manque cruel de moyens accordés à l’éducation (notamment à l’éducation prioritaire) a des impacts concrets sur la santé des élèves et du personnel. En particulier, le système actuel de gestion du handicap est dramatique, et ce sont les élèves qui sont les premières victimes de cette maltraitance institutionnelle. ».
Pour les Cahiers Pédagogiques, Sophie Djigo, professeure de philosophie en classe préparatoire à Valenciennes raconte son projet pédagogique remis en cause par l’extrême droite. « À l’arrivée, des menaces de mort, une enseignante qui porte plainte et un voyage scolaire annulé. » Elle constate : « Il y a une très grande solidarité et une grande inquiétude, parce que ça a mis en lumière des pressions dont beaucoup de collègues sont victimes partout en France de la part de ces réseaux d’extrême-droite. J’ai reçu des messages de collègues que je ne connais absolument pas, qui m’ont exprimé leur soutien parce qu’ils ont eu des problèmes avec des parents qui refusaient pour leur enfant l’enseignement de la Shoah ou de le l’histoire du fait religieux islamique ».
L’enseignement supérieur est également victime des mêmes pressions. Un collectif d’universitaires a publié une tribune dans le Monde (réservée aux abonnés) en s’interrogeant : « Pourquoi, lorsque des intimidations à l’encontre de professionnels de l’éducation, proviennent de personnes qui revêtent le rôle d’inquisiteurs d’un ordre soi-disant républicain, les ministres de tutelle Pap Ndiaye et Sylvie Retailleau s’abstiennent-ils de toute prise de position ? »
Autre sujet d’inquiétude du côté des universités : les effets de la réforme du bac. « Depuis la réforme du bac et la création des spécialités, la filière « S » et ses trois enseignements de sciences en terminale est une époque révolue. Des enseignants du supérieur alertent sur un affaiblissement de la formation en sciences au lycée, et ses conséquences sur certains cursus jusqu’ici fondés sur la pluridisciplinarité scientifique », explique Educpros (letudiant.fr).
Aux États-Unis, on s’inquiète de la désertion des universités par les étudiants, relève Le Figaro- Etudiant. « La principale hypothèse, soulevée par la presse américaine, est l’attractivité du marché du travail pour les étudiants. Avec un taux de chômage assez bas et des salaires en augmentation, les jeunes préfèrent travailler rapidement plutôt que de multiplier les années à l’université. »
Au Québec, Des profs réclament le retour à deux bulletins | Actualités | La Voix de l’Est – Granby (lavoixdelest.ca). “La pandémie a eu ceci de bon pour de nombreux professeurs et élèves: le nombre d’évaluations annuelles était passé de trois à deux afin de permettre davantage de temps d’enseignement. Une joie qui fut de courte durée: le retour à trois bulletins a été vite annoncé pour 2022-2023. Le premier, celui de novembre, est revenu, une décision qui attire son lot de critiques.” Et comme on dit au Québec : Comme dit le proverbe, ce n’est pas en pesant le cochon qu’on l’engraisse! »
Le ras-le-bol des enseignants japonais, victimes de surmenage – Médias24 (medias24.com). « Dans l’une des dernières notes de son journal intime, Yoshio Kudo, professeur de collège japonais se plaignait de journées de travail se terminant parfois à minuit. Deux mois plus tard, il a été victime de « karoshi », la mort due au surmenage. »
Louise Touret a consacré son émission Être et savoir du 26 décembre à « Eduquer à la paix, pour surmonter les petits conflits et éviter les grandes guerres ». « Le monde en paix, dans lequel il nous semble normal de vivre est fragile – sa pérennité passe par une conscience de la valeur de cette paix. De fait, éduquer à la paix fut, demeure une grande affaire depuis la 2ème guerre mondiale, c’est une idée qui anime les institutions internationales – l’UNESCO en premier lieu et mais aussi l’OFAJ (Office franco-allemand de la jeunesse) qui œuvre en ce sens auprès des jeunes européens. »
Charles Hadj s’interroge dans The Conversation : Comment éduquer ses enfants contre la haine ? Les leçons de Spinoza. Il conclut son article ainsi : « Comprendre, aimer, agir, tels pourraient donc être, si l’on suit Spinoza, les trois maîtres-mots d’un projet éducatif dont l’ambition serait d’armer contre la haine. Et de faire vivre dans la joie. ». Tout un programme en soi.
Le CESE (Conseil économique social et environnemental) publie Générations nouvelles : construire les solidarités de demain. «Pour réfléchir à un monde plus solidaire, le CESE a associé aux travaux d’une commission temporaire un groupe citoyen dont la moitié des membres a moins de 35 ans. Leurs travaux s’interpellent et se complètent : lutte contre l’assignation sociale, renforcement de la solidarité intergénérationnelle et association des populations aux processus de décisions publiques. Ils ont partagé ces nouvelles visions des nécessaires transformations de la société et ont conclu leur travaux par un « récit » commun. »
Dans The Conversation, Marie-Claire Lemarchand-Chauvin préconise de « s’intéresser aux émotions des enseignants débutants ». “Après avoir longtemps été passées sous silence, car jugées néfastes et contraires à la raison, les émotions connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt tant au sein du grand public que dans le cadre de la recherche. En montrant qu’émotions et cognition sont indissociables, Damasio a redonné leurs lettres de noblesse aux émotions dans le contexte éducatif. »Le Figaro donne la parole à Yann Algan pour qui «Le savoir-être doit être enseigné à l’école» « L’économiste montre que des compétences sociales et comportementales acquises à l’école ont un impact sur l’insertion et la réussite professionnelles des individus. » (réservé aux abonnés)L’avenir pourrait prendre une drôle de tournure sous l’emprise d’un chat. Voilà qui semble effrayer Luc Ferry dans les colonnes du Figaro. « En moins de dix secondes, «GPT», logiciel d’intelligence artificielle, vous pondra une trentaine de lignes sur ce que vous voulez, les Illusions perdues de Balzac, la théorie des idées chez Platon, la Coupe du monde de football, la structure de l’ADN, le fonctionnement des vaccins ARN, un poème pour votre fiancée ou n’importe quel autre sujet, le tout dans la langue de votre choix! ». Bernard Desclaux réagit à cette tribune en ouvrant plus largement la réflexion, y compris sur le volet de l’écologie. « Luc Ferry, un ancien ministre de l’Education nationale a publié une tribune[1] à propos du développement de l’intelligence artificielle afin d’attirer l’attention ministérielle actuelle. Examinons les inquiétudes de l’auteur qui n’est pas le seul dans cet état. La méritocratie serait en danger ! »
Clubic annonce : Comment ChatGPT risque de donner des maux de tête aux enseignants. « Le chatbot ChatGPT pourrait proposer des résultats si performants qu’ils duperaient les systèmes anti-triche mis en œuvre par les professeurs. Les prouesses de ChatGPT ont été largement commentées ces dernières semaines et l’outil est si puissant qu’il intrigue le monde de l’éducation. » On lit même sur le site de Développez.com «Un professeur surprend un étudiant en train de tricher avec le chatbot d’IA ChatGPT : « je suis terrorisé », il estime que ces outils pourraient aggraver la tricherie dans l’enseignement supérieur » Tenez, même Google s’inquiète, explique le Monde Informatique. « Le succès médiatique du chatbot promu par OpenAI suscite des inquiétudes au sein d’Alphabet, maison-mère de Google. Le CEO Sundar Pichai veut mobiliser les troupes pour contrecarrer l’ascension de ChatGPT »
Educavox propose de prendre du recul avec deux articles s’intéressant à la stratégie et à l’éthique du numérique éducatif : « Quelle vision stratégique commune du numérique pour l’éducation » et « Elaborer l’éthique du numérique éducatif : un défi collectif » . En Algérie, numérique et transition écologique sont réunis dans une même déclaration solennelle : La « Déclaration d’Alger », la transformation numérique et l’économie verte – La Nouvelle République Algérie (lnr-dz.com)
L’équipe de la revue de presse vous souhaite une excellente année que nous vous espérons douce et sereine.