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Et lundi ? Des ressources pour construire le dialogue
Un premier outil, pour amener les élèves à s’exprimer est le Quoi de neuf ?
Il s’agit de proposer aux élèves sur un mode non injonctif, en instaurant d’abord les conditions d’une parole protégée, sur un sujet qui leur tient à cœur. Les élèves peuvent s’en saisir, se taire. Jean-Charles Léon a relaté dans un court texte, « Les chaussures blanches » Cahiers pédagogiques N° 520, « École et milieux populaires », mars 2015, comment une élève de cinquième avait d’abord voulu parler de ses nouvelles chaussures blanches qu’elle avait aux pieds, magnifiques et immaculées, avant d’ajouter qu’elle les avait mises pour marcher pour Charlie la veille. L’émotion peut être si vive que la parole directe n’est pas possible et qu’il faut passer par un élément personnel avant de laisser aller son émotion.
Le premier temps peut aussi être celui d’un moment de parole, sans débat rigoureusement encadré car il s’agit de dire, encore une fois, pas de s’opposer. Les techniques de la Discussion à visées démocratique et philosophique seront encore précieuses : président, maître du temps, secrétaire, reformulateur… cette dernière fonction, avec celle de distribuer la parole, peut suffire car elle permet de s’assurer de la compréhension de ce qui se dit. Les élèves feront l’expérience collective de la parole démocratique, d’une liberté de parler qui n’est pas celle de dire n’importe quoi et n’importe quand. La liberté est une régulation.
D’autres techniques sont utilisables bien entendu, parmi lesquelles figurent la Lettre à un ami de Jacques Lévine et de l’AGSAS, ou les ateliers psycho-Lévine pour lesquelles il faut là aussi être formé et qui pourront venir dans un second temps, celui d’une réflexion sur ce qui s’est passé. Les praticiens de ces outils constatent qu’ils permettent de développer l’empathie, le climat de confiance dans la classe, et de faire vivre des instants de réflexion groupaux très intéressants.
Il faudra parler simplement des valeurs et des principes de la Républiques : liberté, égalité, fraternité, valeurs qui figurent sur les frontispices de nos établissements et qui fonctionnent conjointement. Chacune est importante car elle est tempérée par les deux autres : la liberté se conçoit dans la fraternité et l’égalité, l’égalité n’est pas une injonction à l’uniformité grâce à la liberté, les valeurs de liberté et d’égalité sont inévitablement en tension, la fraternité permet que ces tensions ne débouchent pas sur le conflit mais sur la discussion, la négociation, le choix collectif.
Quant à la laïcité, mot utilisé à tort et à travers, dévoyé la plupart du temps, il ne s’agit pas d’une valeur mais d’un principe juridique qui fut le choix de notre République, ce principe dit que les lois de la République sont l’expression de la volonté de tous les citoyens et seulement d’eux, ce qui permet aux citoyens de délibérer librement des lois qu’ils se donnent afin, par exemple, qu’elles permettent à chacun de croire et de pratiquer une religion. D’autres pays sont fondés sur des religions, le nôtre peut à juste titre s’enorgueillir d’avoir fait ce choix de neutralité religieuse qui gêne tant et qui est pourtant, pour les religions, une liberté. Les heureux rédacteurs de la loi de 1905 avaient bien précisé que la laïcité concerne l’état qui ne reconnaît aucune religion ! La laïcité n’est pas synonyme d’athéisme ou d’invisibilisation de la foi dans l’espace publique. À l’école, elle garantit l’égalité et l’impartialité, elle est la condition de l’apprentissage du libre examen, de la distinction entre savoir, opinion et croyance.
Reprendre le cours des choses
Nous voulons insister sur le fait que la posture décrite dans les articles que nous publions n’est pas injonctive. Elle cherche à donner des pistes pratiques, mais aussi des pistes de réflexion sur ce que sont ces valeurs et principes républicains, sur le sens de notre présence en classe, de notre pédagogie qui ne peut pas être celle d’un modèle excluant les autres. Elle laisse la place à une liberté pédagogique qui doit s’adapter aux personnes et aux publics, dans le respect des valeurs défendues par le CRAP d’une société plus humaniste et plus juste par et pour l’école.
Car, le sens profond des expressions comme liberté pédagogique, liberté d’expression, de caricature, de croire ou de ne pas croire, c’est bien d’interroger le mot liberté.
Des ressources sur le site et dans les Cahiers pédagogiques
Quelle pédagogie pour aborder les attentats du 13 novembre 2015 à Paris avec des élèves ?
Éduquer après les attentats, Philippe Meirieu, ESF sciences humaines, 2016
Des ressources pour parler avec les enfants
Table ronde autour de la laïcité, octobre 2015
Travailler avec le dessin de presse
Faire entrer le dessin de presse dans la classe : pourquoi ? Comment ? Parce que le trait de crayon est un outil alternatif pour faire entrer dans l’analyse et la réflexion, parce que le dessin génère des pratiques nouvelles, parce qu’il ne laisse personne indifférent, parce qu’il offre un vrai espace à la liberté de pensée. Mais lire et comprendre un dessin de presse, cela s’apprend ! Témoignages de professeurs, de dessinateurs, récits de pratiques et bien sûr florilège de dessins !
Rencontrer le fait religieux à l’école
Qu’est-ce que rencontrer le fait religieux à l’école ? Comment amener les élèves à réfléchir à une question aussi sensible, et pour cela à dépasser leurs expériences subjectives ? Un HSN qui mêlera articles tirés des archives des Cahiers pédagogiques et d’autres entièrement nouveaux.
Former l’esprit critique
La formation à l’esprit critique, c’est bon pour tous les âges et toutes les disciplines : le dossier en propose de nombreux exemples concrets. Mais il ne s’agit pas d’amener à tout relativiser, plutôt de défendre un effort de rationalité et d’intelligibilité.
Former les élèves à vérifier les informations
Dans les temps de crise, comme ce fut le cas par exemple au moment des attentats, et comme c’est à nouveau le cas aujourd’hui avec la pandémie, démêler le vrai du faux en matière d’information est primordial. Pour ne pas relayer d’infox, ne pas accorder de crédit à des théories complotistes, il faut faire preuve d’esprit critique et scientifique. Comment y former les élèves ?
Faire vivre la laïcité
Objet de débats, de polémiques, d’anathèmes et de récupérations, la laïcité demeure un principe fondamental à l’école et pour les pédagogues. Six articles pour définir simplement la laïcité et donner des pistes pour qu’elle demeure un outil qui autorise au service des apprentissages, de l’émancipation et de l’égalité.
Questions sensibles et sujets tabous
Problèmes existentiels longtemps tabous à l’école (la mort, la sexualité), contestation de certains sujets « sensibles » (l’évolution des espèces, le conflit israélo-palestinien), comportements sexistes, racistes, homophobes : comment réagir face à ces élèves qui veulent être reconnus comme des personnes et pas seulement comme des « apprenants » ?
Comment pouvons-nous répondre en tant que professionnels qui faisons la part de ce qui nous touche personnellement ?
Ce dossier s’appuie sur de nombreux témoignages ; il s’intéresse à la façon dont on peut analyser et anticiper les difficultés. Il montre comment donner la priorité, dans ces situations délicates, à l’éducatif sur le moralisme ou l’argument d’autorité.
Quelle pédagogie pour transmettre les valeurs de la République ?
Liberté, égalité, fraternité sont des valeurs qu’on voudrait universelles. Mais comment traduire dans les actes les intentions et les discours ? Comment les faire vivre dans notre école, depuis le plus jeune âge ?
Sans pédagogie, les valeurs de la République à l’école resteront des coquilles vides. C’est pourquoi cet ouvrage propose des pistes concrètes pour que ces valeurs s’incarnent vraiment dans des pratiques pédagogiques. Avec un objectif : être une réponse aux défis des temps présents, dont celui des endoctrinements, des théories complotistes ou de la méfiance envers les savoirs institués.
Pour cela, l’école doit être exemplaire, afin de former les futurs citoyens, dans le cadre d’une démocratie qui se doit d’être présente, sous des formes spécifiques, dans les établissements scolaires.
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Et lundi ?
Et lundi ? Un temps pour tout
Et lundi ? La minute de silence