Danièle Manesse et Danièle Cogis publient un ouvrage qui parait ce mois de février astucieusement intitulé Orthographe, à qui la faute ? (ESF éditeur)[[avec la collaboration de Michèle Dorgans et de Christine Tallet.]].
On a lu ici diverses contributions des deux auteures, notamment dans le dossier Orthographe.
Le livre fait grand bruit, puisqu’il montre, de façon sérieuse et documentée, la baisse du niveau d’orthographe des collégiens entre 1987 et aujourd’hui. En effet, en 2005, une dictée identique à celle proposée à l’époque, tirée de Fénelon, a été proposée à un échantillon représentatif de 2 767 élèves de 123 classes du CM2 à la troisième. Entre 1987 et 2005, les résultats témoignent d’un accroissement des erreurs d’orthographe : huit fautes en moyenne il y a vingt ans, treize il y a deux ans. Ce sont les erreurs grammaticales qui sont plus particulièrement en cause.
On pressent déjà le déchainement médiatique et les ricanements de certains antipédagogistes et autres contempteurs du temps présent. Pourtant, les propositions qui émanent de cet ouvrage seront loin de les satisfaire, car il n’est nullement prôné un retour en arrière, mais une incitation à aborder vraiment le problème, en inventant et en formant à l’inventivité.
Nous avons voulu interroger Danièle Cogis, qui est maitre de conférences à l’IUFM de Paris et auteure d’un ouvrage dont nous avons dit tout le bien que nous en pensions (Apprendre et enseigner l’orthographe, Delagrave), sur ce livre dont nous reparlerons dans les Cahiers.