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L’IA, moi ou pas moi ?
Image générée par Julie Higounet à l’aide d’une IA.
L’intelligence artificielle dans ma pratique ? Aucune. IA générative ? Connais pas ! IA, une révolution en marche ? Si ça marche, je devrais pouvoir suivre. Et pourtant j’ai plutôt l’impression que cela court, court, court trop vite pour moi. J’ai l’impression d’une IA qui va à mille kilomètres heure et moi à pas de tortue ! Bref, d’être en total décalage.
Les Cahiers pédagogiques lancent un appel à contribution sur l’intelligence artificielle et la pédagogie, c’est donc qu’il y a quelque chose à aller voir, à réfléchir dans ma pratique sur le sujet. Mais quoi donc ? De prime abord, je ne me sens pas concernée ? Je pourrais fermer le sujet et me dire que ce n’est pas pour moi (parfois je fais ça) mais là, allez ! je vais chercher à comprendre de quoi il retourne.
J’ouvre mon ordinateur et j’écris sur mon moteur de recherche préféré « IA et pédagogie ? ». Premières occurrences : Réseau Canopé. Je connais le site, c’est une ressource pour la formation, mais je veux d’abord comprendre, pas entrer dans une formation.
Je trouve ensuite un blog sur la pédagogie et la technologie entièrement généré par IA et par une équipe de « journalistes IA1 ». Des journalistes IA ? C’est quoi ça ? Des humains ? Des humains augmentés ? Des machines ? Il semblerait que ce soit des personnes qui demandent à une machine de générer des articles « à la manière de ». Oui, bon pourquoi pas, mais quel intérêt ?
Le site de l’Unesco arrive en troisième position. L’Unesco, c’est une référence importante. L’article proposé annonce : « « L’IA va transformer l’éducation en profondeur » déclare la Directrice générale, Audrey Azoulay. « Les outils pédagogiques, les modes d’apprentissage, l’accès au savoir et la formation des enseignants vont connaitre une révolution. » » Ouh la la ! Ça fait peur, ça ! Mon métier, mes pratiques, tout va changer ! Mais quand ? Dès demain ? Et puis je regarde la date : 2019. Quatre ans déjà. Je soupire, un peu soulagée de n’avoir pas à révolutionner mes pratiques en un jour.
Je poursuis ma lecture à partir du moteur de recherche. Un article de campusmatin.com qui informe d’une table ronde sur le sujet de l’IA parce que suite à la pandémie, le confinement et l’usage du numérique qu’ils ont suscités, il est temps de penser autrement la pédagogie… universitaire. Bon moi j’enseigne en maternelle et en élémentaire, l’université c’est loin. Je ne dis pas que c’est inintéressant, mais voyons la suite…
Suit un article scientifique, publié sur erudit.org en 2019, intitulé « L’intelligence artificielle en éducation : enjeux de justice2 ». Je clique, l’article est court, je le parcours rapidement. En introduction on me parle de quatre applications principales de l’IA en enseignement supérieur (Ah ! Encore l’enseignement supérieur ! Mais en primaire ? Y a-t-il quelque chose pour moi ?) :
- le profilage et la prédiction (admission à un programme d’études, décrochage scolaire) ;
- les systèmes de tutorat intelligent (enseignement de contenus pédagogiques, rétroactions) ;
- la mesure et l’évaluation (notation automatique, engagement scolaire) ;
- et les systèmes adaptatifs et personnalisés (recommandation et sélection de contenus personnalisés).
En revanche, les enjeux éthiques et critiques que soulève l’IA sont peu étudiés en enseignement supérieur et en éducation plus largement. Tout ceci suscite chez moi encore plus de questions, et toujours pas de réponses… Enfin, pas de réponse à la question : c’est quoi l’IA, pour moi, professeure en école primaire ?
Et puis arrive dans la liste du moteur de recherche le site primabord.eduscol.education.fr, le portail numérique pour l’école primaire ! C’est donc pour moi ! Chouette, je vais en apprendre plus et sans doute comprendre mieux ce qu’est l’IA pour mes pratiques professionnelles.
Je découvre qu’il existe une fondation française, hébergée par l’Institut de France, basée à Paris, et qui s’appelle « L’Intelligence artificielle pour l’école ». Cette fondation a « pour but de présenter l’IA à 400 000 personnes du monde de l’éducation ». Bon, ben, je devais pas être dans leur tablette parce que, pour l’instant, personne ne m’a présenté ni cette fondation, ni ce qu’elle peut m’apporter. L’IA y est présentée comme « une discipline que l’on enseigne et que l’on apprend comme la physique ou l’histoire ».
Bon d’accord, mais encore ? L’IA doit « permettre une plus grande facilité d’apprentissage ». Ah chouette ! Ça m’intéresse ! Comment aider mes élèves à mieux apprendre, c’est quand même mon cœur de métier ! Oui mais comment ? Rien n’est dit, enfin rien de plus. Il y a juste un lien vers la fondation. Alors je clique.
Un gros panneau s’affiche « Les Assises 2023 – Rendez-vous le 25 janvier à l’Institut de France » et son programme. Nous sommes en novembre, janvier c’est passé. Et en bas de page, des liens vers d’autres sites. Tiens, il y a des cours en ligne sur ce qu’est l’IA, un webinaire de 2021 mais pas de lien vers un podcast. Un lien vers Educ@tech 2022. Pas très à jour ni réactif ce site de la fondation, mise en avant par Eduscol.
Je me sens découragée… Je retourne sur le moteur de recherche et clique sur le deuxième lien vers Primabord3. Intéressant ! il existe un carnet de ressources pertinentes (sic !) sur l’intelligence artificielle pour aborder, comprendre et discuter les technologies dites d’intelligence artificielle (IA). Voilà, il me reste à aller fouiller dans ce carnet, pour trouver de quoi améliorer mes pratiques et aider mes élèves à « mieux apprendre » (sic !). A moins que je lise ce dossier des Cahiers pédagogiques ?
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