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Motivés, démotivés

Qui doute du fait que le monde enseignant ne va pas bien ?

En octobre, il y a eu cette note de la DEPP (direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance) rendant compte des premiers résultats du Baromètre du bienêtre des personnels de l’Éducation nationale. On y apprenait que leur satisfaction professionnelle est inférieure à la moyenne de celle des Français qui sont en emploi, et que la moitié d’entre eux fait part d’un « sentiment d’épuisement professionnel élevé ».

En janvier, le centre Henri-Aigueperse de l’UNSA Éducation publiait une étude sur les personnels de l’hôpital et de l’école, pointant une dégradation de leurs conditions de travail et une « quête de sens et de reconnaissance de leurs missions ».

Jusqu’aux futurs enseignants, les étudiants et stagiaires en master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) dans les Inspé qui s’épuisent à mener de front, la deuxième année, un mémoire scientifique à visée professionnelle, de multiples examens, un concours et un stage en responsabilité devant élèves. Tout début février, la Cour des comptes elle-même pointe dans un rapport « une surcharge de travail contreproductive pour les étudiants » et « l’épuisement des équipes ».

Qui fréquente les réseaux sociaux voit passer de plus en plus de messages désabusés d’enseignants ou enseignantes ces derniers mois, voire des annonces de demande de démission ou de rupture conventionnelle. D’ailleurs, les chiffres des démissions dans l’Éducation nationale ont triplé en dix ans : 2 286 dans les premier et second degrés dans l’enseignement public en 2021, quand on en comptait 364 en 2009, selon les chiffres de la DEPP, c’est-à-dire du ministère. Certes, c’est à peine une goutte d’eau par rapport aux 850 000 enseignants, mais c’est une tendance réelle.

Bref, ça va mal (et je ne vous ai pas parlé de la situation des Cahiers pédagogiques, toujours très difficile) !

En revanche, notre dossier donne à voir des élèves de maternelle qui, eux, sont toujours motivés, par ce que leur proposent leurs enseignantes, ou par le premier « distracteur » qui passe (la neige, une bêtise d’un copain, un bruit, un mot). Quel est leur secret ?