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Rencontre avec un inverseur

Partant du constat que certains élèves, pourtant motivés, bâclaient leurs travaux personnels ou se décourageaient par manque d’étayage, Marc Ledoux, professeur de lettres en lycée depuis vingt-quatre ans et titulaire remplaçant en Seine-Saint-Denis. a cherché des solutions pour les accompagner dans l’acquisition de certaines compétences (insérer une citation dans un texte, s’exprimer de manière claire pendant une minute…). Il a «inversé» ses pratiques en donnant aux élèves à faire à la maison des tâches simples (lire, voir, écouter des documents), utiles pour le travail en classe, et ne demandant pas d’étayage. Il s’est appuyé sur des documents existants en puisant dans les ressources en ligne, notamment celles du réseau Canopé.

Partir des besoins, s’appuyer sur le groupe

Au cours de son atelier, Marc explique aux auditeurs sa démarche. Il commence par envoyer un courriel à chaque élève. Ce message contient à la fois un lien vers le document et un lien vers un questionnaire en ligne. Il s’attache à ce qu’il y ait peu de questions et que celles-ci soient simples (c’est-à-dire ne demandent pas d’interprétation de la part des élèves).

Avant, Marc avait peu de retours sur ce que chacun avait compris ou pas, suite à la phase de découverte d’un document. Aujourd’hui, les réponses aux questionnaires lui donnent une vision globale des besoins des élèves sur lesquels il s’appuie pour construire son cour.

En classe, les séances qu’il décrit se déroulent en trois phases :

  • Un temps d’évocation, au cours duquel les élèves restituent ce qu’ils ont vu et compris dans les documents. Il leur pose des questions complémentaires, en fonction des réponses données au questionnaire en ligne. Marc a constaté que cette phase de réflexion collective oblige ses élèves à trouver des mots pour expliquer, à ajuster leur vocabulaire. Cette phase d’échange entre les élèves leur permet de se confronter aux compréhensions des autres. Il lui semble qu’ensemble, ils comprennent mieux.
  • Une phase de synthèse faite par l’enseignant à partir des éléments retenus par les élèves.
  • Une mise en activité sur des taches complexes préparant les élèves aux épreuves du bac. Il constitue alors des groupes de besoin s’autorisant à accompagner les élèves en difficulté tout en laissant les autres en autonomie. Marc constate que certains élèves, pas forcément ceux qui réussissent le mieux, deviennent ponctuellement ressources. L’enseignant perd moins d’énergie à accompagner chacun, les élèves prennent confiance en eux.

Expérimentateur débutant

Marc indique qu’au fil de l’année, lorsque les élèves comprennent que les travaux menés en classe sont du même type que ceux proposés aux examens, ils sont de plus en plus nombreux à s’investir dans leur travail personnel. Il note aussi une nécessité d’informer et de former les élèves à ce protocole. Cet «expérimentateur débutant», comme il se définit, n’avait pas forcément saisi cette nécessité au début de son expérimentation. Partager et échanger au cours du CLICx l’aide à avancer dans sa réflexion. Il conclut en pensant que sa pratique évoluera surement au cours de la prochaine année scolaire.

Stéphanie Fontdecaba
Professeure des écoles en maternelle

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