Les Cahiers pédagogiques sont une revue associative qui vit de ses abonnements et ventes au numéro.
Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !

« Ce n’est pas l’intolérance, c’est la paix pour tous. »

Voici donc la Charte de la laïcité, qui rejoindra les symboles de la République, aux côtés du drapeau français et de l’union européenne, de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, de la devise aux trois visages. Désormais, elle sera affichée dans tous les établissements scolaires publics, du primaire au lycée. Document comprenant 15 articles, cette charte devra être affichée à partir d’aujourd’hui, dans un lieu visible. Mais il ne s’agira pas seulement d’un affichage, la présentation devra être faire « avec une certaine solennité », et surtout être expliquée et reliée à des éléments de programme, nous apprend Vincent Peillon.

Une charte pour quoi faire ? D’abord pour réaffirmer, pour reconnaître ce qui fait le lien entre tous, ce qui rassemble, ces valeurs partagées et à partager, ce rappel de ce qui permet de « faire société », de tenir ensemble. Ecole de la transmission. Ecole de la réflexion, qui n’est pas sans rappeler l’éducation laïque à la morale qui se met en place également.

Ensuite, selon Vincent Peillon, pour préserver l’école de la société qui voudrait toujours intervenir, polémiquer. « Il s’agit de protéger les enfants et l’école des dérives des adultes portés par l’émotion, le goût du fait-divers ou de la violence. »

Enfin, pour rendre possible. Selon Vincent Peillon, pour certains la laïcité est une menace, un interdit. La Charte veut réaffirmer qu’au contraire elle « permet », permet la pratique religieuse individuelle à l’extérieur de l’école, permet de distinguer la croyance du savoir, pour que personne ne puisse contester les programmes, les enseignements, les activités qui sont proposées à l’école.

charte-de-la-laicite_2.jpgSi l’accueil de la Charte fait ressortir certaines tensions de société, elle est bien présentée comme un élément supplémentaire à disposition des équipes pédagogiques dans les établissements, pour rapprocher et non pour séparer, pour faire respecter et non pour jeter l’opprobre. Un instrument d’apaisement donc. « Ce n’est pas l’intolérance, c’est la paix pour tous. » affirme encore Vincent Peillon.

Reste à l’école d’être à la hauteur des beaux principes de cette charte, de pratiquer l’ouverture aux autres, de savoir conjuguer respect des convictions de chacun et recherche de ce qui rassemble. Cela dépend moins d’un texte, aussi juste soit-il, que de la mise en pratique des valeurs, qui ne sont en elles-mêmes que de belles phrases sur des papiers affichés et de grandes idées affirmées le menton haut, et menacent toujours de rester telles.

Christine Vallin