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Rien de nouveau
Habemus Premier ministram – sauf si cela change d’ici à ce que vous lisiez cet édito, sait-on jamais ! En attendant la nomination d’un ou une ministre de l’Éducation nationale – pas effective lorsque j’écris –, on peut jouer à relire la tribune dudit Premier ministre, parue en septembre 2021 alors qu’il était candidat à la primaire des Républicains. Il s’agissait de faire de l’éducation « la grande cause nationale du prochain quinquennat ». Fort bien !
Cela commençait par une « triste évidence » : « Notre école est en crise. » Certes, et cela ne s’est pas arrangé depuis. Michel Barnier ajoutait : « Tant de parents et d’élèves en souffrent, tant d’enseignants aussi. » Encore d’accord. Et même, étonnamment, d’accord sur le fait que la dépense moyenne par élève était insuffisante : « une faillite matérielle », rien de moins. « Chiche ! », aurais-je envie de dire, mais un doute m’effleure, après les annonces de l’été sur la dette et la nécessité de coupes budgétaires…
Pour ce qui est du reste, pas d’étonnement ni d’accord. Il dénonçait une « déroute pédagogique et morale » de l’Éducation nationale qui, « au lieu de se consacrer à son devoir de transmission du savoir et d’émancipation de chacun […] s’est mêlée de vouloir transformer la société ». « Singulièrement depuis 1968 », soulignait-il. Et puis, « le bac a perdu de sa valeur », ma pauvre Lucette.
Ses solutions ? « Se concentrer sur les savoirs fondamentaux en primaire », pour savoir « lire, écrire, compter à l’âge de 10 ans », revenir « à la narration chronologique du récit national », « valoriser les filières professionnelles » et faire de l’apprentissage « une filière d’excellence » dès 14 ans, etc.
Rien qui nous dépayse après les années Blanquer-Attal, et toujours pas de quoi combattre les inégalités ni les discriminations dans l’école. Et moi, naïve, qui croyais que les Français avaient voté pour le changement !
Allez, risquons un pronostic : le ou la future ministre de l’Éducation dira ne pas vouloir de grande réforme, parce que l’école a besoin de stabilité et de sérénité, mais son action n’en sera pas moins politique, sous couvert de « bon sens » et dans la continuité des prédécesseurs cités.
On en reparle dans quelques semaines ?
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