Les Cahiers pédagogiques sont une revue associative qui vit de ses abonnements et ventes au numéro.
Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !
,

Revue de presse du 2 juillet 2023

Cette dernière revue de presse de l’année scolaire (enfin sauf flot d’informations important) a été composée en quatuor et décorée par notre pertinent et pétillant illustrateur. Un travail d’équipe que nous aurions aimé agrémenter d’une note joyeuse et pourquoi pas d’un nouvel épisode (légèrement) impertinent de la Fable des cents jours, celle où l’école serait revenue au centre du village par la grâce de l’apaisement. L’actualité récente a douché notre intention, éclairant ces terres d’inégalités et une certaine faillite des politiques publiques et, comme en contrepoint, affichant des images de lieux d’éducation dévastés par la colère de jeunes relégués. 

Au sommaire, cette semaine, nous nous interrogeons sur la véritable identité du ministre de l’éducation, sur quelques questions vives, et les sujets habituels.

Et, comme préambule, nous vous invitons pour une belle  promenade dans le quartier Picasso à Nanterre par Emmanuelle Soler (soundcloud.com) guidée par des enfants. « Une promenade dans le quartier du Parc à Nanterre, faite entre avril et juin 2023, avec Audrey, Youssef, Selma, Sanna et Daoud, jeunes habitants de la cité Picasso à Nanterre, accompagnés par Khadija Marouf et Kamel Rouag éducateurs du club de prévention des 4 chemins et par Hanane et Amaria et guidée par l’artiste graffeur Delso, grâce auquel nous avons pu rencontrer le 17 mai, lors du vernissage de sa fresque, Patrick Jarry, maire de Nanterre. Un projet soutenu par Crois-sens, créateur d’alliances inédites et la Cité éducative de Nanterre et accompagné par l’espace d’art des Terrasses. »

Emmanuel Macron nouveau ministre de l’Éducation ?

 

Visiblement notre hyper président est devenu ministre de l’Éducation, au vu de la multiplicité des annonces faites à Marseille. Faisant feu de tout bois, Emmanuel Macron annonce sans concertations, sans véritable réflexion, des mesures semblant sortir d’un chapeau. Un vrai festival qui pourrait faire croire à un contre-feu. Mais l’actualité a certainement changé la donne et l’on devra s’attendre à de nouvelles annonces encore puisque l’école est censée guérir de tous les maux.

Dessin de Fabien Crégut

En attendant, on s’attaque d’abord à l’organisation du temps scolaire. 


Macron à Marseille (cafepedagogique.net). « À Marseille depuis lundi, le Président sera dans une école de la cité phocéenne ce matin. Il devrait y dresser le bilan du volet éducation de “Marseille en grand” et annoncer sa généralisation par le biais du CNR. Mais c’est dès lundi soir, lors d’un débat avec des habitants marseillais, qu’Emmanuel Macron a multiplié les annonces. Ouverture de tous les collèges Rep de 8 à 18 heures, demie journée de découverte des métiers toutes les deux semaines en 5e, baisse des effectifs en moyenne section et développement de la scolarisation des enfants de moins deux ans dans les quartiers sensibles… Des annonces que découvrent les syndicats, les enseignants mais aussi le ministère semble-t-il . Interrogé sur les horaires élargis des collèges par Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, le cabinet du ministre de l’Éducation nationale, était bien en peine pour lui répondre lundi matin. »

Macron annonce l’instauration progressive du collège de 8h à 18h dans les quartiers d’éducation prioritaire (bfmtv.com). « Emmanuel Macron a annoncé que les collèges seraient ouverts de 8h à 18h et la maternelle accessible dès l’âge de 2 ans dans les quartiers d’éducation prioritaire, à commencer par Marseille. »

Allongement du temps de présence au collège : les syndicats dénoncent « la méthode » de Macron. « En déplacement à Marseille, le Président a annoncé lundi 26 juin vouloir augmenter les plages horaires des collégiens des zones prioritaires. Si la mesure est censée réduire les inégalités, le personnel éducatif évoque un effet d’annonce et déplore de ne pas avoir été concerté. »

Monsieur le Président, la semaine de 4 jours est une déscolarisation institutionnelle | Le Club (mediapart.fr). « Monsieur le Président, votre décision de rendre à nouveau possible la semaine de 4 jours est une déscolarisation institutionnelle. C’est une facilité qui signe un retour aux errements de 2008. Cette capitulation devant les intérêts particuliers est un coup porté à tous les enfants en général mais singulièrement aux enfants des milieux populaires qui n’ont que l’école pour construire leur devenir. » Par Jean-Paul Delahaye.

Emmanuel Macron, nouveau ministre de l’Éducation nationale ? (cafepedagogique.net). « À Marseille, Macron a fait du Macron. Il a annoncé des mesures importantes, mais sans avoir concerté les enseignants, les familles, les collectivités… et à moyens constants. Scolarisation des enfants de moins de trois ans, collèges ouverts de 8 à 18 heures, découverte des métiers toutes les deux semaines dès la cinquième, baisse des effectifs en moyenne section et vacances trop longues… Autant d’annonces que syndicats, enseignants, et même le ministère de l’Éducation nationale pour une partie d’entre elles découvraient. “Personne n’était au courant” nous dit Guislaine David du SNUipp-FSU. “Le Président décide, il n’y a plus de ministre de l’Éducation nationale.” Grand absent de la visite de lundi, Pap Ndiaye est apparu hier derrière le Président. »

Bac, Parcoursup, maternelle à deux ans : ce qua annoncé Emmanuel Macron sur l’éducation (radiofrance.fr). « Après le trafic de drogue lundi, Emmanuel Macron s’est lancé sur l’éducation ce mardi, dans le cadre de sa visite de trois jours à Marseille. Il souhaite assurer l’ouverture des collèges de 8h à 18h en REP, y ouvrir les maternelles dès 2 ans, et a reconnu un “problème” avec le bac et Parcoursup. »

Durée des vacances scolaires d’été : Emmanuel Macron relance un sujet complexe et éruptif

« En déplacement à Marseille, le chef de l’État a évoqué mardi la possibilité d’ouvrir une concertation sur le sujet de la pause estivale, qu’il juge trop longue. Un dossier hautement inflammable, qui implique de nombreux acteurs. »

En même temps que le temps scolaire, c’est au contenu des enseignements que s’attaque le président. 

Le compte twitter BFMTV@BFMTV présente une vidéo du Ministre, oh pardon, du Président expliquant comment « la demi-journée “avenir professionnel” sera généralisée toutes les deux semaines, dès la classe de 5e »

On se demande bien comment, les emplois du temps des élèves étant déjà remplis. À moins de supprimer encore des heures comme la suppression de la technologie en 6e.

On parle aussi de l’enseignement moral et civique en voie de transformation. Gageons que les transformations vont encore changer au vu de l’actualité brûlante, quand d’aucuns accusent l’école d’une part de responsabilité dans les émeutes. L’EMC avait d’ailleurs été créé (en remplacement de léducation civique) à la suite des attentats de 2015 pour sauver la France. C’est tout le paradoxe : l’école est responsable de tous les maux, mais doit tous les réparer, sans moyens si possible et surtout sans aborder réellement le problème de la mixité sociale.

« Derrière les bonnes intentions, un enseignement moral et civique au rabais » (lefigaro.fr). TRIBUNE – « Joachim Le Floch-Imad, directeur de la Fondation Res Publica, s’inquiète de la refonte de l’enseignement moral et civique annoncée par Pap Ndiaye. Cette discipline pourrait être, selon lui, réduite à un “catéchisme hors-sol”. Et il plaide pour une refondation authentiquement républicaine de l’école. »

Enseignement moral et civique : pourquoi rien ne changera | Le Club (mediapart.fr). « Et si on sortait enfin du piège des temps d’apprentissage déjà établis et répartis pour trouver enfin un temps effectif pour des éducations jugées indispensables ? À ne pas affronter cette question, on court une nouvelle fois à l’échec. » Par Jean-Pierre Veran, formateur, expert associé France Education International (CIEP), membre professionnel laboratoire BONHEURS, CY Cergy Paris Université.

Et n’oublions pas l’éducation à la sexualité, le SNU, etc.

Éducation à la sexualité : Pap Ndiaye lance un plan de formation des personnels (bfmtv.com). « Lobjectif dau moins trois séances annuelles déducation à la sexualité “nest à lévidence pas réalisé”, avait admis en 2021 un rapport de lInspection générale de lÉducation. Le ministre de lÉducation nationale Pap Ndiaye a annoncé mardi “un plan national ambitieux” de formation des personnels à léducation à la sexualité à lécole pour 2023-2024, portant notamment sur “légalité filles-garçons” ou “la notion de consentement”. »

Éducation : des annonces tous azimuts en cette fin dannée scolaire (lefigaro.fr). DÉCRYPTAGE – « Vacances, laïcité, SNU… Depuis quinze jours, lexécutif multiplie les déclarations concernant élèves et enseignants. Alors que la fin de lannée scolaire approche, lexécutif multiplie les annonces en matière déducation. Le Figaro fait le point sur les récentes prises de parole dEmmanuel Macron, de la première ministre Élisabeth Borne, du ministre de lÉducation nationale Pap Ndiaye, donné partant en cas de remaniement, et de la secrétaire dÉtat à la Jeunesse et au SNU Sarah El Haïry. »

 

Questions vives dans l’éducation

 

On commence par les conditions d’exercice du métier : 

Ah, la reconquête du mois de juin… Merci Marie Duru-Bellat  ! Désinvoltures scolaires (Alternatives économiques) Abonnés. « Si les jeunes s’abstiennent de fréquenter l’école ou (surtout) le collège ou le lycée, c’est parce que leurs copains font de même – pas besoin d’aller en classe pour les voir donc –, et aussi parce qu’ils n’ont pas le sentiment d’y apprendre quelque chose qui les concerne vraiment.
Ce sentiment a pu être contenu pendant l’année scolaire, tant que les notes et les examens obligeaient à travailler. Mais quand cette motivation élémentaire […] tout ça est trivial, […] les jeunes de notre pays. Ils sont sommés, pendant une durée de plus en plus longue, d’aller écouter – le caractère directif de notre enseignement est connu – des adultes savants parler de sujets qu’ils n’ont en rien choisis, souvent très éloignés de leurs préoccupations quotidiennes […] Leur principale “carotte” pour cela, sont des examens censés déboucher sur des emplois, soit une “carotte” sans cesse différée plus en aval. Alors qu’est mis en exergue le caractère utilitaire des études, la question de l’intérêt intrinsèque des programmes (pour ceux auxquels ils sont destinés) est peut-être passée au second plan […] Mais les élèves sont aussi à bonne école : les heures de cours, si sacrées sur le papier, ne sont pas toujours assurées, tant s’en faut. »

Gurvan Le Guellec préfère, lui, considérer que ce sont les propositions pédagogiques qui sont responsables :  Absentéisme en juin : les élèves démotivés, l’Éducation nationale aussi (nouvelobs.com). « Les élèves seraient de plus en plus absents en fin d’année. Parents, enseignants et personnels de direction incriminent la réforme du lycée lancée par Jean-Michel Blanquer, mais le phénomène touche l’ensemble du secondaire. Et pose surtout la question des propositions pédagogiques faites par l’institution. » Morceau choisi : « les faibles coefficients attribués aux deux épreuves maintenues fin juin – la philo et le grand oral – ne suffisant pas à maintenir la saine pression nécessaire au labeur scolaire. »

Loi pour une école de la confiance : un bilan mitigé (Vie Publique) “Abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire à 3 ans, renforcement de l’école inclusive… Quatre ans après l’adoption de la loi sur l’école de la confiance, un rapport parlementaire dresse un bilan critique de la mise en œuvre de cette loi et préconise d’améliorer les dispositifs pour favoriser la réussite du système éducatif. »

À propos de la « question matérielle » en éducation (cafepedagogique.net). « Serge Pouts-Lajus, spécialiste de l’accompagnement des collectivités territoriales du point de vue de l’éducation » réfléchit sur les conditions matérielles de l’enseignement. « L’engagement des collectivités n’est évidemment pas le même partout mais tous ceux qui suivent attentivement l’évolution du système éducatif français depuis le début des années 80, les équipes de direction et les enseignants peuvent en témoigner, avec des nuances bien sûr : les collectivités territoriales assument leurs responsabilités de façon globalement satisfaisante, quelques-unes très mal comme à Marseille, mais beaucoup de façon remarquable car tous ces élus doivent répondre de leurs décisions devant les électeurs ce qui n’est pas le cas des ministres. La décentralisation crée des différences mais elle ne creuse pas les inégalités. C’est bien l’État et sa gestion de l’immatériel qui est le principal responsable du caractère scandaleusement inégalitaire de notre système éducatif. »

Et dans l’enseignement privé ? Ça ne va pas fort ! 

Mort d’un directeur décole après la mise en examen dun enseignant pour agressions sexuelles (20minutes.fr). BORDEAUX « La thèse d’un éventuel suicide du directeur n’est pas exclue, alors qu’un enseignant de l’établissement catholique privé a mis en examen pour agressions sexuelles sur mineur de 15 ans. »

Enseignement privé : la Cour des comptes demande un renforcement du contrôle de l’État – Educpros (letudiant.fr). « Alors que les établissements d’enseignement privé sous contrat avec l’État ont perçu 8 milliards d’euros de fonds publics en 2022, la Cour des comptes souligne leurs mauvais résultats en matière de mixité sociale. Elle préconise un renforcement du contrôle de l’État. »

On continue avec l’attractivité du métier d’enseignant : 

Ainsi, Pap Ndiaye souhaite ramener le concours de recrutement des professeurs des écoles à bac +3 (L’Est républicain) « Dans une interview accordée au Monde, le ministre de l’Éducation a proposé que les candidats passent ensuite par “deux ans de formation rénovée et rémunérée”. »  « Pour Pap Ndiaye qui dit espérer “mettre cette réforme en œuvre en 2025”, la réforme “attirera davantage de candidats, notamment des étudiants défavorisés, nos futurs « hussards noirs de la République »”. » Ce serait plutôt une bonne idée, avec deux véritables années de formation professionnelle, émaillée de stage, que s’apellorio la FP en École normale… Mais quand on lit la suite, revient le spectre d’un salaire des professeurs des écoles inférieur à celui des autres enseignants : « Pour faire face à la perte d’attractivité du métier d’enseignant, Pap Ndiaye a, à de nombreuses reprises, évoqué le levier de la formation et du recrutement, en plus des “efforts” budgétaires. »

Côté rémunérations, il semble que le pacte ait les mêmes biais que les IMP ! Rémunération : le « pacte enseignant » oublie les femmes (Alternatives économiques) Abonnés « Le dispositif qui sera mis en place à la rentrée 2023 instaure une logique du “travailler plus pour gagner plus” dont les femmes risquent d’être les grandes perdantes. »

Il est vraiment urgent d’agir pourtant : 2 395 profs en moins à la rentrée (cafepedagogique.net). « Les résultats du CAPES sont tombés vendredi 30. C’est près de 20% des postes qui n’ont pas été pourvus. Dans le premier degré, ce sont 1534 professeurs des écoles qui manqueront à l’appel à la rentrée, soit 85% des postes proposés au concours. Alors que le Ministre et le Président vantent une revalorisation historique des enseignants et enseignantes afin de rendre le métier plus attractif, force est de constater que cela ne fonctionne pas. »

Et nos élèves ? 

Aux enfants de banlieue | Le Club (mediapart.fr). « De notre fonction d’enseignants, nous avons un objectif viscéral : tout faire pour contrer le piège tendu des inégalités sociales. La banlieue brûle, le monde a les yeux rivés sur elle. Nous savons, pour notre part, les richesses qu’elle détient. Cette force vive qu’elle retient. À nous d’aller la mettre en lumière, à nous de ne jamais renoncer. » Par Elsa Bouteville, Kamel Chabane et Marguerite Graf, enseignants et auteurs du collectif « Territoires vivants de la République ».

Michel Develay : Les compétences de vie (cafepedagogique.net). « Appelées soft skills en anglais, les compétences de vie permettent d’installer l’élève dans de bonnes conditions pour apprendre et lui permettent de s’initier à la coopération. Michel Develay, professeur de sciences de l’éducation à Lyon 2, donne des pistes de réflexion et de mise en pratique dans son livre Les Compétences de vie en classe. Il répond aux questions du Café pédagogique. »

Dans le blog, Le Salon beige, un article évoque Le gouvernement veut renforcer l’enseignement du développement durable à l’école et lutter contre l’écoanxiété.  Morceau choisi : « Une énième certification après le passeport sur l’éducation financière (Educfi), l’attestation de sécurité routière (ASSR), celle sur les compétences numériques (Pix), sur les langues vivantes (Ev@lang), et une autre sur les mathématiques. “Il s’agit probablement d’habituer les élèves à voir des parcelles de connaissances ou de compétences certifiées comme si cela était une nécessité”, critiquait récemment le Snes, premier syndicat d’enseignement du secondaire. Le syndicat dénonce une évolution délétère : “Nos métiers, la cohérence des enseignements et des diplômes sont vidés de leur sens par la multiplication de ces certifications.” Mais stop, stop, stop. L’urgence vitale, pour nos enfants et la société, est de rétablir les fondamentaux. Et pas une énième manifestation de l’empire du bien qui va encombrer le temps scolaire et le cerveau des élèves. »

Voyage dans les classes de découverte (cafepedagogique.net). « “Faire classe dehors ! Le mot sonne aujourd’hui comme un impératif”, écrivent Julien Fuchs (Université de Bretagne Occidentale) et Gilles Brougère (Université Sorbonne Paris Nord) qui coordonnent un numéro de la revue Les sciences de l’éducation – Pour l’Ère nouvelle (n°54-3) consacré aux classes de découverte. L’ouvrage fait découvrir l’identité complexe de ces “classes” qui n’en sont pas. Cela passe par un rapport complexe au tourisme : on apprend en classe de découverte comme apprennent les touristes, dans des activités non scolaires. Mais le tourisme joue aussi de mauvais tours à ces classes. Rapport complexe aussi de ces classes à la forme scolaire : ce sont des classes ou pas ? C’est dire que les modalités d’apprentissage et les pratiques sont au cœur de ce numéro. Car plus que jamais, l’urgence environnementale rend les classes de découverte encore plus indispensables.” Rappelons à ce sujet, notre numéro 570 intitulé Apprendre dehors

 

C’est quand qu’on va où ?

 

Derrière les algorithmes, on redécouvre l’humain ? À l’occasion d’un rapport de la délégation sénatoriale, Parcoursup se retrouve à nouveau sur la sellette.  Parcoursup : les modalités de classement des candidatures par les commissions sont « trop opaques » (rapport du Sénat) (AEF Infos) Abonnés « Être plus transparent sur les modalités de classement des candidatures sur Parcoursup, “substituer au critère du lycée d’origine un critère plus objectif”, sanctuariser les 54 heures dédiées à l’orientation… Voici plusieurs propositions formulées dans un rapport d’information sénatorial, publié le 28 juin 2023, et tirant un bilan sur Parcoursup. Si la plateforme et la procédure se sont améliorées avec le temps, le rapport fait état d’une “angoisse croissante et d’une érosion du sentiment de clarté”. Il appelle à s’inspirer de la “procédure nationale de classement des candidatures” en Staps. »

Et, à la fin de l’article Parcoursup: un rapport du Sénat dénonce une procédure trop « opaque »  (Le Figaro étudiant) « Le rapport met également en avant le “poids du milieu socio-culturel familial sur les aspirations d’études et sur l’accompagnement à la construction du projet d’orientation”. Des inégalités familiales renforcées derrière par celles “dans la qualité et l’intensité du service d’accompagnement à l’orientation mis en place par les lycées”. »

Les inégalités sont également territoriales. Orientation : « un maquis » manquant dun « cadre national établi et d’objectifs clairs » (banque des territoires.fr). « Un rapport portant sur l’évaluation de l’accès à l’enseignement supérieur estime que l’écosystème de l’orientation demeure un “maquis” entre les nombreux acteurs publics – parmi lesquels les régions “frustrées dans leurs nouvelles compétences” – et l’offre privée qui “surfe sur l’anxiété des élèves”. Résultat : les inégalités entre élèves et territoriales perdurent, soulevant “un enjeu d’équité” dont les pouvoirs publics doivent se saisir, estiment les rapporteurs. » Le rapport : Rapport dinformation déposé en application de larticle 146-3 du règlement, par le comité dévaluation et de contrôle des politiques publiques sur l’évaluation de l’accès à l’enseignement supérieur (M. Régis Juanico et Mme Nathalie Sarles) (assemblee-nationale.fr)

Des ressources et des séances pédagogiques proposées par les professeurs documentalistes. 

La place du professeur documentaliste dans le Parcours Avenir – Documentation (ac-versailles.fr). « Après avoir travaillé les années précédentes sur la documentation à l’heure de l’apprentissage mobile et sur la maîtrise des outils numériques au service de la lecture, le GEP Documentation, en phase avec les priorités institutionnelles, s’est interrogé sur la place des professeures/professeurs documentalistes dans l’éducation à l’orientation. »

 

La plateforme Monmaster fait aussi des siennes et des déçu.es. La nouvelle plateforme « Mon master » ouvre sa phase d’admission avec 185 000 places pour 209 000 étudiants – Libération (liberation.fr). « La phase d’admission de la nouvelle plateforme s’ouvre ce vendredi 23 juin. Faute de places supplémentaires, le risque de voir des étudiants déçus reste élevé. » En cause, un « effet de saturation ». « Le nombre de places en master a atteint un plafond de verre par manque d’investissement massif dans les universités. »

Plateforme « Mon Master » : le désarroi des étudiants sans affectation (France 3) « La nouvelle plateforme d’admission en master fait de nombreux déçus après la publication des premières admissions vendredi. Beaucoup d’étudiants se retrouvent sans formation, et sans solution. Un phénomène qui n’est pas nouveau et qui semble s’aggraver chaque année. »

Et qui donc, s’en frotte les mains ? MonMaster : face au manque de places à l’université, lOPA du privé sur le marché du bac+5 (Challenges) Abonnés. « Face aux déboires de la nouvelle plateforme MonMaster, de nombreuses écoles privées se posent en alternative, surfant sur le boom de l’apprentissage et la demande croissante de spécialisation des étudiants. Mais gare aux pièges, sur un marché encore très peu réglementé. »

L’apprentissage dans l’enseignement supérieur a le vent en poupe mais… Réforme de lapprentissage : un succès en trompe-l’oeil (Les Échos) Abonnés  « La réforme de l’apprentissage de 2018 explique en grande ‘partie les très bons chiffres du chômage. Mais ses principaux bénéficiaires, les étudiants du supérieur, bénéficient d’un effet d’aubaine qui fait de la réforme une mesure très coûteuse dont l’efficacité doit être questionnée, souligne Pierre Cahuc. »

Le point poncifs et cétémieux avant « Les téléphones portables sont un cancer dans l’enseignement supérieur » (marianne.net). « Enseignant-chercheur au BETA et responsable du master 1 Économie de l’entreprise et des marchés, à Nancy, Thierry Aimar décrit les problèmes que posent les téléphones portables, dans les amphithéâtres et salles de cours. »

Pendant ce temps-là, de l’autre côté de l’Atlantique, la vague conservatrice fait des siennes. États-Unis: la Cour suprême met fin à la discrimination positive (Le Figaro) « La plus haute juridiction américaine remet en question cette pratique qui donne plus de chances à des étudiants issus de minorités. » États-Unis : cinq questions sur la fin de la discrimination positive à l’entrée des universités, décidée par la Cour suprême (FrancetvInfo).

À la une : États-Unis, la fin de l« affirmative action » à luniversité ravive le débat sur les inégalités (RFI) « Les universités américaines ne pourront plus prendre en compte l’origine raciale dans les admissions d’étudiants. “Une décision historique qui constitue un retour en arrière de plusieurs décennies”, souligne le Washington Post pour qui “les votes se sont fondés sur des divisions idéologiques”. »

Et dans la foulée, une mesure d’importance retoquée. Dettes étudiantes : la Cour suprême balaie la promesse de Joe Biden (L’Express). « L’institution a estimé que le président américain et son gouvernement ont outrepassé leur pouvoir avec cette mesure visant à supprimer une partie des dettes étudiantes. »

Réplique du Président. États-Unis : Après la censure de la Cour suprême, Joe Biden annonce de nouvelles mesures pour alléger la dette étudiante (20 Minutes) avec un rappel des faits. « L’enseignement supérieur coûte une fortune aux États-Unis et près de 43 millions de personnes ont des crédits étudiants fédéraux à rembourser, pour un montant global de 1 630 milliards de dollars. »

Outre-Manche. « À l’université d’Oxford, la liberté d’expression en danger ». La chronique de Marc Roche (L’Opinion) Abonnés « En raison des risques d’agressions verbales et physiques, du coût de la sécurité et de l’hostilité des syndicats étudiants et des associations, les autorités académiques préfèrent annuler les invitations de personnalités aux vues contestées. »

 

Ailleurs

Un petit tour à l’étranger ou en outre-mer permet de repérer beaucoup de thèmes communs finalement dans le monde de léducation. 

États-Unis : dans l’enseignement supérieur, les effets de la suppression de la discrimination positive seront contrastés (lefigaro.fr). DÉCRYPTAGE – « Pour une majorité de candidats à l’enseignement universitaire, ce choc constitutionnel ne devrait pas changer grand-chose. La suppression du principe de discrimination positive, qui prenait en considération l’appartenance raciale ou ethnique d’un étudiant comme facteur dans le processus d’admission à l’enseignement supérieur, affectera diversement la sphère académique des États-Unis. Les plus prestigieuses universités américaines, regroupées sous le vocable Ivy League, devraient connaître des bouleversements sensibles, eu égard aux facilités accordées aux étudiants faisant partie de minorités ethniques et raciales. » Voir ci-dessus le détail des réactions provoquées par cette annonce.

À Mayotte : Alignement des heures d’éducation à la vie affective et sexuelle sur les standards nationaux – JDM (lejournaldemayotte.yt). « Vendredi dernier, le Recteur recevait les lauréats et les participants au prix d’Éloquence Égalité filles – garçons CIDE (Convention Internationale des Droits de l’Enfant) qui s’était tenu un mois auparavant à Passamainty. Pour rappel, l’Éducation nationale a déployé depuis plusieurs année une politique éducative en faveur de l’égalité à l’école. L’objectif de celle-ci étant la constitution et la transmission d’une culture de l’égalité et du respect mutuel. Tous les établissements de Mayotte proposent des actions de sensibilisation et de formation dédiées à cette thématique. »

La Chine étudie une nouvelle loi sur léducation patriotique – Xinhua – french.news.cn (xinhuanet.com)

En Tunisie : Enseignement de base : Le Syndicat appelle les enseignants à poursuivre la rétention des notes (tunisienumerique.com). « Le Syndicat général de l’enseignement de base a réagi au communiqué du ministère dans lequel a posé un ultimatum pour remettre les notes des élèves et la nécessité de tenir les conseils des classes avant le 4 juillet prochain. Le syndicat a appelé les enseignants à poursuivre la rétention des notes des élèves et à s’abstenir à remettre à l’administration toute information liée aux examens. »

En Algérie, 46 plateformes numériques lancées en Algérie pour l’enseignement et la recherche – AITN (afriqueitnews.com). « En Algérie, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a récemment lancé 11 nouvelles plateformes numériques dédiées à l’enseignement, à la recherche et aux œuvres universitaires. Avec ces nouvelles plateformes, le nombre total atteint désormais 46. Ces initiatives font partie du plan numérique visant à améliorer les compétences des étudiants et enseignants, ainsi qu’à numériser les services universitaires. »

Et comme dans beaucoup de pays dits développés, Le Manitoba lance une stratégie pour recruter et retenir les enseignants francophones | Radio-Canada.ca

Ressources et réflexions

 

Une récolte de ressources que vous aurez peut-être le temps de visiter au cours de vos vacances.

Le travail scolaire des jeunes en dehors de la classe : quelles pratiques et quelles disparités ? | Ministère de lÉducation nationale et de la Jeunesse « En dehors des heures de cours, les collégiens de 13 ou 14 ans travaillent de manière différente en termes de temps consacré à leurs devoirs, d’organisation, de méthodes de travail ou encore d’autonomie. » Étude de la DEPP.

PROFESSEUR.E.S DES ÉCOLES : SOCIOLOGIE D’UNE PROFESSION DANS LA TOURMENTE, Frédéric Charles Marlaine Cacouault-Bitaud Serge Katz Florence Legendre Pierre-Yves Connan Angelica Rigaudière – livre, ebook, epub (editions-harmattan.fr). « Grandeurs et misères d’une profession. Le métier de professeur·e des écoles n’attire plus suffisamment pour assurer un recrutement de qualité, comme en atteste l’effondrement des candidatures aux concours de 2022. Les femmes diplômées du supérieur elles-mêmes s’en détournent de plus en plus. » Vient de paraître.

Enseignement professionnel : entre écoles et entreprises, une histoire complexe (theconversation.com). « Quelle part l’entreprise doit-elle prendre à la formation professionnelle des jeunes ? La question n’a rien de nouveau, pas plus que les revendications d’une adéquation entre les cursus proposés et les besoins des entreprises. Les relations entre école et entreprises sont multiples. Une mise en perspective permet de repérer la grande diversité des expériences au fil des époques. Et cette histoire est source de réflexion alors qu’une énième et contestée réforme de l’enseignement professionnel est engagée en France. » Par Stéphane Lembré, Maître de conférences en histoire contemporaine, INSPE, Université de Lille.

Éducation libertaire, XIXe-XXe siècle (L’) | EHNE. « L’éducation libertaire est liée à l’histoire des mouvements anarchistes. La volonté de créer une société nouvelle, hors du capitalisme, nécessite pour ces courants de pensée une nouvelle éducation indépendante des pouvoirs et des croyances. Pour les théoriciens et les militants anarchistes, l’éducation libertaire doit être un outil au service d’une transformation politique pour l’émancipation de tous, tant individuelle que collective. Pensée au XIXe siècle, l’éducation libertaire a ses pédagogues, ses principes et ses pratiques. Aussi appelée “éducation intégrale”, elle propose un développement à la fois physique, intellectuel et affectif. Écoles, communautés libertaires et milieux libres sont les lieux d’expérimentation des principes et des pratiques pédagogiques anti-autoritaires et autogestionnaires. Ils forment ainsi le creuset des pratiques pédagogiques nouvelles, certes marginales mais qui contribuent à l’émergence d’une éducation active et concrète, préalable à l’élaboration d’une société nouvelle anticapitaliste. »

« Mon corps est à moi » : prévenir les attouchements dès la maternelle (Cahiers pédagogiques) « Il n’est pas facile de prendre en charge une situation d’attouchements entre élèves en maternelle ! Une proposition pour aller de la protection des élèves, lorsque de tels faits surviennent, à la prévention puis à la formation des enseignants. »

Fracture numérique : lillectronisme concerne plus de 15% de la population en 2021(Vie Publique) « Une personne en situation d’illectronisme ne dispose pas des compétences numériques de base ou ne se sert pas d’internet. Accéder aux ressources numériques courantes (internet, ordinateur…) et savoir les utiliser s’est avéré important durant les confinements liés à la pandémie de Covid-19. Mais quelles sont les dernières évolutions en France ? »

Opinion | IA et éducation : agir aujourdhui pour éviter léchec demain | Les Échos. « Il a suffi de sept ans à Internet pour atteindre les 100 millions d’usagers, quatre ans et demi pour Facebook et deux mois pour ChatGPT. Pour gérer l’arrivée fulgurante de l’IA à l’école, Marie-Christine Levet propose d’agir vite en revalorisant notamment le rôle de l’enseignant. »

Soyez curieux : lémission de Réseau dOc « Retrouvez ci-dessous les podcasts de l’émission proposée par Réseau d’Oc pour tout savoir sur “les Dames du CDI”. » Un podcast du réseau des CDI de l’enseignement agricole occitan. 

 

Toute l’équipe de votre revue de presse, Monique Royer, Géraldine Duboz, Émilie Kochert, Bernard Desclaux et à lillustration Fabien Crégut, vous souhaite de belles vacances et signe cette dernière revue pour cette année scolaire.

 

[template_class= » av_uid=’av-6ga3rwq’ sc_version=’1.0′ admin_preview_bg= »]

N° 584 – À quoi sert le groupe ?

Un groupe, un collectif, une équipe, est-ce la même chose ? À quelle échelle penser l’« effet groupe » ? « Faire groupe » avec une classe, une alchimie indispensable qui aide chacun à se construire

 

 

N° 583, Où va l’école maternelle ?

Dans un contexte de forte pression sur les formes et contenus de la maternelle, quelles valeurs, quels fondamentaux voulons-nous  promouvoir ?E

 

 

N° 582 – L’humour à l’école

Dans un système scolaire construit sur la leçon, la concentration et l’écoute, l’exercice et le travail répétitif, vouloir introduire l’humour peut paraître provocateur. Pourtant, on peut lui accorder une place dans les apprentissages. Encore faut-il s’entendre sur ce qu’est l’humour et savoir faire avec la dimension fortement culturelle (et interculturelle) de l’humour, y compris dans ses aspects générationnels. Comment apprendre l’humour et avec lui, et quels sont ses effets ?

N° 581 – Qu’est-ce que l’excellence ?

L’excellence, est-ce une passion française ? Que mettons-nous derrière ce terme ? Nous interrogeons la notion d’excellence à l’école, son rapport à l’élitisme et sa place dans le fonctionnement du système éducatif, à travers les pratiques, projets et dispositifs qui s’en réclament.

 

N° 579 – RESPECT

Coordonné par Julien Garric et Françoise Lorcerie, septembre-octobre 2022

Enseignants, élèves, parents : dans les établissements scolaires aujourd’hui, chacun peut se plaindre du manque de respect. Le ministère de l’Éducation nationale a d’ailleurs fait de « respecter autrui » l’un des quatre savoirs fondamentaux à transmettre à nos élèves. Comment apprend-on à respecter autrui ?

 

  N° 578 –  ÉCRIRE POUR ÊTRE LU

Coordonné par Ben Aïda et Jean-Michel Zakhartchouk, juin 2022

Ce dossier s’inscrit dans une réflexion critique menée sur les « fondamentaux » à l’école énoncés dans les discours injonctifs (« lire, écrire, compter, respecter autrui »). Il s’agit de s’interroger à la fois sur le sens à donner à l’écriture des élèves (qu’écrivent-ils, pourquoi, pour qui ?) et sur l’apprentissage du geste.