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Réussir à apprendre

Un volume d’une collection qui cherche à diffuser de manière très lisible les résultats de la recherche en éducation, en accompagnant les contributions des chercheurs de « regards d’acteurs », de notes de lecture et d’échos pratiques (nous ne dirons surtout pas « applications ») des recherches. Le programme de ce livre, dont le sujet est large, est peut-être indiqué par le titre de l’introduction des deux coordonnateurs : « pour une différenciation pédagogique sans stigmatisation ! » puisque c’est là le défi qui est lancé à l’école, prise entre deux risques : l’uniformisation ou le renoncement aux exigences intellectuelles.
La première partie, dont on ne voit pas forcément l’unité, nous indique des pistes plus ou moins connues et s’interroge sur la pertinence de la « discrimination positive ».
On lira avec intérêt dans la seconde partie, consacrée aux obstacles récurrents à une action efficace, l’étude sur « l’illusion d’incompétence et le sentiment d’impuissance » de Thérèse Boiffard. Celle-ci nous montre combien les enseignants sous-estiment les effets ravageurs du manque de confiance en soi de nombre d’élèves. Jean-Émile Gombert et Michel Fayol synthétisent bien ce qu’on peut savoir aujourd’hui sur les difficultés d’apprentissage de la lecture d’une part, de l’orthographe de l’autre.
La troisième partie fait le tour de troubles particuliers, cela va de l’autisme à la dyslexie (brève, mais stimulante étude de Liliane Sprenger-Charolles) en passant par les troubles sensoriels et les TDAH (troubles de l’attention). Le placement d’un article, au demeurant intéressant sur « les élèves issus de familles migrantes : interroger les catégories, revisiter les évidences », dans ce chapitre, même si celui-ci s’intitule « besoins spécifiques » qui devient alors une catégorie fourre-tout.
Un ouvrage donc intéressant par la qualité de plusieurs contributions, mais dont on peut regretter une problématique trop vaste, dans un champ conceptuel qui va un peu dans tous les sens.

Jean-Michel Zakhartchouk