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Un ateliercollaboratif

L’auteure recommande la collaboration avec les enseignants d’autres disciplines. Elle l’a expérimenté au sein d’un atelier média dans lequel les élèves échangent autour des faits d’actualité dont ils ont déjà pu consulter le contenu à la fois de presse papier et internet. Un café média qui permet de développer des compétences transversales.

L’EMI (éducation aux médias et à l’information) est un des dispositifs où la collaboration entre professeur(s) et professeur documentaliste est essentielle.

Nous proposons aux élèves de 1re et terminale un atelier intitulé « Ça-fait d’actualité ». Animé par un professeur d’anglais, un professeur d’histoire et le professeur documentaliste, cet atelier hebdomadaire est proposé aux élèves volontaires (environ une douzaine).

L’actualité pour débattre

Sur le principe des cafés littéraires, l’objectif est d’échanger, débattre, se questionner sur des sujets d’actualité, critiquer les sources, aiguiser son esprit critique, faire preuve d’une lecture distanciée des médias, donner son avis en argumentant : être capable de décrypter l’info et de la mettre en perspective, donner son opinion en respectant celle des autres.

L’élèves est acteur, car il choisit de travailler sur un sujet d’actualité via un dossier partagé visible par l’ensemble du groupe dans lequel il indique ses sources (les autres élèves peuvent aller les consulter avant la séance pour connaitre le « menu du jour »). Il en est l’expert, ce qui implique la bonne connaissance du sujet. Il le présente aux autres à l’aide des sources choisies et lance le débat. Les professeurs, en retrait, apportent des éclairages disciplinaires, ou de citoyen tout simplement.

Lors des premières séances, les élèves ont bien respecté les consignes et les échanges furent riches, intéressants, la prise de parole plus spontanée, la distance entre élève et professeur moins perceptible. Les élèves ont apprécié cette forme nouvelle d’atelier dans laquelle ils composaient eux-mêmes l’ordre du jour.

Évaluer le dispositif

Cependant, au fil des séances, des réajustements ont été nécessaires : les sujets abordés étaient de moins en moins traités en profondeur et ne portaient pas forcément à la discussion ; les sources n’étaient pas toujours pertinentes, ni complètes, ni variées. Nous devions de plus en plus intervenir pour lancer ou relancer le débat.

Afin d’élargir les sujets traités, nous avons créé six catégories bien distinctes (sciences, environnement, économie, culture, politique, sport) et imposé le choix de deux sources, l’une papier (disponible au CDI) et l’autre numérique (entièrement consultable) qui se complètent ou s’opposent pour soutenir le propos, et nous avons demandé aux élèves de les justifier. Nous avons recentré l’atelier sur le regard critique porté sur les sources et leur traitement de l’actualité.

Au bout de l’expérience, le bilan est positif. Cet atelier est devenu un rendez-vous attendu et convivial. Les élèves ont progressé dans le choix de leurs sources et dans la présentation de leur sujet devant les autres. Ces compétences leur seront évidemment utiles pour les épreuves du bac et lors de leurs études supérieures.

Florence Sire
professeure documentaliste au lycée Saint-François-d’Assise, La Roche-sur-Yon (Vendée)