Septembre 2001« Des chromosomes dans l’atmosphère. Des taxis pour les galaxies. Et mon tapis volant dis ? Le vent l’emportera. Tout disparaitra mais le vent nous portera », chante Noir Désir, alors que le siècle bascule.
Ces paroles, et jusqu’au nom du groupe, résonnent comme un effroi et un espoir en ce début de siècle qui s’ouvre sur la manifestation spectaculaire et monstrueuse de l’incommunicabilité, de l’incommensurabilité. Et, paradoxalement, les attentats du 11-Septembre sont aussi une manifestation de l’interconnexion des hommes et des problèmes à l’échelle mondiale.
Presque vingt ans après, nous vivons dans un monde où le besoin de communiquer véritablement apparait en creux du confinement sanitaire, tandis, qu’une bonne partie d’entre nous passe l’essentiel de son temps de travail en réseau sur internet. Nous ne cessons de nous interroger sur cet enseignement à distance qui s’est imposé, sur les opportunités qu’il offre et les dégradations qu’il produit. Tel était aussi l’objet du dossier des Cahiers pédagogiques de ce mois de septembre, « L’odyssée des réseaux ». Odile Chenevez, qui avait collaboré avec Alain Jaillet et Richard Faerber à la coordination de ce dossier, y proposait une réflexion sur le sens et les usages d’internet en éducation en plaçant, dans l’héritage de Célestin Freinet, la relation à l’autre plutôt que la fascination technologique au cœur des choix pédagogiques permis par les outils cybernétiques. Pour faire de ces outils des tapis volants. Et que le vent nous porte !
Yannick Mével