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Idée reçue n°1 : « Les profs sont rétifs au changement »  
Foutaises ! Ils sont capables de se former en quarante-huit heures à de nouveaux outils et de nouvelles pratiques.

Idée reçue n°2 : « Les profs sont des feignasses »
Alors que le temps en face à face avec les élèves a disparu, on voit bien mieux la complexité et l’importance du travail des enseignants. Un travail qui prend beaucoup de place dans leur vie.

Idée reçue n°3 : « Les machines, l’Intelligence artificielle, sont l’avenir de l’enseignement ».
Cette crise nous montre à contrario que c’est l’enseignant et la relation humaine qui sont irremplaçables. Et les solutions proposées par les entreprises de la « Edtech » (entreprises développant des innovations technologiques dédiées à l’éducation) semblent singulièrement l’oublier.

Idée reçue n°4 : « Les profs sont toujours en train de râler… »
Ils n’ont jamais été aussi constructifs et dans l’invention de solutions que dans cette période. Si on peut râler, c’est contre les râleurs (!) qui sont dans la critique, et tous ceux qui empêchent de travailler en responsabilité.

Idée reçue n°5 : « Ce qui est important, c’est la transmission des connaissances. »
L’éloignement nous montre que ce qui est essentiel, c’est surtout de ne pas perdre des élèves et de les aider TOUS à apprendre. La « transmission », ça peut tomber dans le vide…

Idée reçue n°6 : « Il faut finir le programme. »
Et si le plus important, c’était plutôt de construire et maintenir des habitudes de travail, des compétences (j’ai dit un gros mot ?) ? Une approche curriculaire en quelque sorte (tiens j’ai encore dit un gros mot…).

Idée reçue n°7 : « Il faut bien une hiérarchie pour que ça fonctionne. »
Oui, mais laquelle ? Celle qui est bloquée sur le respect des procédures ou celle qui accompagne, respecte et soutient ?

Idée reçue n°8 : « Les profs sont des individualistes. »
Paradoxalement, cette période de confinement est un formidable moment de mutualisation, d’échange et de construction collective.

Idée reçue n°9: « Tout se décide Rue de Grenelle. »
Ce virus est en train de faire tousser la bureaucratie verticale… Ce qui s’invente, ce sont des réponses locales par des professionnels responsables, dans le respect des valeurs du service public. Et si c’était ça, la véritable « école de la confiance » ?

Idée reçue n°10 : « Les enfants n’aiment pas l’école. »
Après la joie surjouée du début, on se rend compte que nos élèves (et leurs familles) comprennent bien le rôle central de l’école et des enseignants et nous le disent. Et c’est peut-être notre plus belle récompense…

Philippe Watrelot
Professeur de SES en temps partagé à l’Inspé de Paris


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