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Revue de presse du dimanche 19 juin 2022

 

 

 

 

 

 

Cette revue de presse s’attache à comprendre la politique du nouveau ministre, s’interroger sur la crise ou le renouveau de l’enseignement professionnel, à examiner en fin d’année et au supérieur qui n’en finit plus de tenter sa mue avec toujours plus de problèmes et moins de moyens

 


Nouveau ministre

Le Café pédagogique a annoncé en premier que Pap Ndiaye annonce de « grands débats » sur l’Ecole

En déplacement le 10 juin dans la Vienne, le ministre de l’éducation nationale a annoncé de grands débats dans les établissements scolaires à la rentrée pour ouvrir les établissements sur leur communauté. Il s’agit de « lutter contre les inégalités scolaires  » et de « projeter le monde éducatif dans une nouvelle dynamique ». Des propos qui font écho à ceux d’E Macron à Marseille le 2 juin. Presque 20 ans plus tard, est-ce le retour de la commission Thélot ?”

Aurélie Badard sur le même site publie une tribune “Je pratique l’éducation nationale depuis plus de 25 ans et j’ai déjà assisté (voire participé) à de nombreuses concertations, débats, colloques, conférences et autres causeries sur des thématiques diverses et variées telles que l’ouverture de l’école, la laïcité, la place de l’évaluation, l’innovation, … C’était toujours très intéressant et les rapports qui faisaient suite à ces entretiens étaient riches d’enseignements. Mais, en tant qu’enseignante, je pense que le temps est à l’action. Parce que là, ça commence à tanguer sévèrement…”

Bernard Desclaux lui répond « Un cap, un bateau et un capitaine » : extrait choisi

« Échec de l’orientation choisie ? Très curieux d’utiliser cette formule « orientation choisie », lorsqu’ensuite l’auteure demande « arrêtons d’envoyer massivement au lycée d’enseignement général des élèves » ou évoque les « orientations au forceps vers le lycée d’enseignement général ». Outre que la question ne porte que sur l’orientation vers l’enseignement général, les expressions utilisées pour la décrire relèvent plus de l’imposition que du choix, me semble-t-il. »

 

Qu’est-ce que « l’école du futur » ? France24 lance des pistes en citant Stéphane Crochet qui évoque « un chemin extrêmement balisé » puisqu’il s’agit d’un projet hérité de son prédécesseur.

 

 

Le dessin de Fabien Crégut

 

Pierre Merle est très critique évoquant « les fausses solutions du New Public Management » et note que “Telle qu’elle est définie, cette école du futur n’est pas une idée neuve. Elle reprend les thèses de l’ouvrage de J.-M. Blanquer L’école de demain (2016).”

Et cette « école du futur » ne saurait faire oublier aux spécialistes l’un des véritables enjeux actuels rappelé par Vie publique : la « Crise d’attractivité du métier d’enseignant en Europe : la France, un des pays les plus touchés »

Baisse des recrutements, vieillissement du corps enseignant… le métier d’enseignant traverse une crise dans tous les pays européens. Les enseignants expriment souvent leur insatisfaction sur leur niveau de salaire. De nombreux enseignants soulignent aussi un décalage entre leur formation initiale et leur métier.Rappel bienvenu, une semaine après un rapport sénatorial qui tentait de temporiser en affirmant « la crise du recrutement touche la plupart de nos voisins, y compris ceux qui payent bien leurs enseignants. La commission des finances plaide pour une différenciation de rémunération selon les matières enseignées et les zones géographiques. »

Le CRAP a publié des témoignages sur les conditions de travail d’enseignants non-titulaires

extrait choisi : « « Ça m’a choqué, car du jour au lendemain, on vous annonce que vous n’avez plus de travail. » Malgré les sept mois qui se sont écoulés, cette sensation d’être constamment sur un siège éjectable est toujours aussi vive chez Matthieu*. Ce Normand de 37 ans a accepté de témoigner de façon anonyme, comme tous ses collègues dans cette enquête. Signe de l’impossibilité de parler librement lorsque l’on est non-titulaire de l’Éducation nationale. »

 


Enseignement professionnel

 

Terra nova a publié une note sur l’enseignement professionnel dont voici le chapô : L’enseignement professionnel secondaire se situe dans un angle mort de notre système éducatif. Il concerne pourtant près d’un tiers de la classe âge. L’enseignement professionnel sera donc au cœur des réflexions qui vont s’engager dans le cadre des concertations visant à refonder l’action de l’État.

Bernard Desclaux a lu cette note :  

Daniel Bloch vient de publier pour Terra Nova une note à propos de l’enseignement professionnel titré Un nouveau souffle pour l’enseignement professionnel. Il pourrait constituer une brique du projet macronien concernant l’éducation nationale. Cette note est organisée autour de trois points, des constats, une nouvelle structuration de la formation, et des conditions de mise en œuvre. Je vous recommande la lecture de ces 11 pages concises. Je vous en propose une lecture rapide et quelques critiques ou interrogations.” et je vous conseille la lecture des notes critiques de Bernard Desclaux bien plus au fait de l’enseignement professionnel que Terra Nova.

Le Monde s’interroge sur « Le bac professionnel à l’épreuve du plein-emploi »

Des lycéens, déjà recrutés dans des secteurs en tension, font le choix de ne pas venir à l’examen. Un phénomène encore marginal qui met en lumière le manque d’attractivité de ce diplôme.” Par Sylvie Lecherbonnier. abonnés

Très intéressant ! Voir aussi ce reportage de France2 sur un futur bachelier professionnel

Et pourtant, Les Echos remarquent queLe nombre d’élèves de terminale professionnelle est en baisse. Au-delà de l’essor de l’apprentissage et des décrochages, il faut y voir aussi l’effet des recrutements avant l’obtention du bac par des entreprises en manque cruel de main-d’oeuvre.”

https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/pourquoi-le-nombre-de-candidats-au-bac-pro-recule-1413227


Examens

 

Marianne nous gratifie d’un article très critique sur l’Education nationale « Polémique sur les notes du bac, relevées de façon autoritaire« . “Alors que le taux de réussite au bac est passé de 75 % dans les années 1990 à 90 % en 2021, les professeurs-correcteurs sont très encadrés dans leurs corrections. Et d’autant plus exaspérés que les logiciels qu’ils doivent utiliser rendent les petits ajustements internes bien plus visibles qu’auparavant.”

Vousnousils évoque la réaction des syndicats sur les « Notes remontées au bac : les syndicats dénoncent un « délit de triche » » car « La lumière n’est toujours pas faite sur la « mystérieuse » augmentation de certaines notes attribuées aux copies de spécialité. Les enseignants demandent des explications. »

Libération s’en indigne «Ça ne reflète plus le travail des élèves»: des correcteurs du bac dénoncent des réajustements de notes excessifs »

Trois points de plus. Quelle ne fut pas la surprise de Betty (1), enseignante et correctrice du bac dans l’académie de Grenoble, quand elle s’est rendu compte que toutes les notes de ses copies avaient été rehaussées sur le logiciel de correction. Et elle n’est pas la seule. Toutes les épreuves de spécialité du baccalauréat, passées entre le 11 et le 13 mai par les élèves de terminale, sont censées avoir été corrigées et verrouillées. Mais depuis quelques jours, les correcteurs sont nombreux à voir leurs notes modifiées, sans en être avertis, sur le logiciel Santorin qu’ils ont obligation d’utiliser depuis 2021 et qui enregistre les copies numérisées des candidats.

Le ministre assure que tout se passera bien malgré les fortes chaleurs repris sur BFM notamment.

Et ailleurs ? FranceInfo s’est renseigné sur le déroulement des examens en Belgique, au Royaume-Uni et en Allemagne

« La presse belge relate des annulations des deux côtés de la frontière linguistique. Dans le quotidien belge La Libre on peut par exemple lire le témoignage de ce professeur de Physique absent plusieurs fois cette année pour raison de santé qui n’a pas été remplacé suffisamment. […]En Belgique les élèves sont évalués en juin à la fin de quasiment chaque cycle. Il n’y a pas non plus d‘annulations massives d’examens se défend le gouvernement qui pointe plus des problèmes liés à certaines matières comme les langues ou la géographie.   »

 


Supérieur

Dans Le Figaro c’est la formation des enseignants et le nouveau master Meef qui posent question. « La pénurie de candidats pose la question de la pertinence du nouveau master Meef qui prépare les candidats au Capes. En outre, certains lui reprochent un affaiblissement du niveau disciplinaire. »

« Premier constat, la formation semble plus intense pour les étudiants. Le report du concours en fin de master était censé soulager les candidats en leur permettant de préparer le Capes en deux ans au lieu d’un. «Force est de constater qu’il n’a pas allégé la charge de travail, tout en ajoutant une pression supplémentaire aux étudiants de M2 qu’ils n’ont plus en M1» »

Dans Le Monde, une tribune concernant la santé mentale des étudiants.  « Une quarantaine de présidents d’université, médecins, représentants de syndicats et d’associations étudiantes alertent, dans une tribune au « Monde », sur l’ampleur de la détresse psychologique des étudiants depuis la pandémie et réclament une « stratégie nationale » ».

France3 signale que « Le Conseil d’Etat annule l’obligation d’une certification en anglais pour les étudiants, une bonne nouvelle pour les germanophones » car « le 7 juin 2022, le Conseil d’Etat a annulé par un arrêté l’obligation pour les étudiants en licence, DUT et BTS d’obtenir une certification en langue anglaise. Lors de son instauration en 2020, cette obligation avait suscité de vives réactions en Alsace où plusieurs associations demandaient son annulation. Aujourd’hui, cet arrêté est une bonne nouvelle pour eux. »

Le Figaro fait le point sur les progrès faits pour enrayer les violences sexuelles. « Mouvement #SciencesPorcs dans les IEP, enquêtes internes dans de prestigieuses écoles d’ingénieurs… Secoué par ces révélations, le monde de l’enseignement supérieur s’organise pour lutter contre ce «fléau», mais le travail reste immense. »

 

Emilie Kochert (avec l’aide de Bernard Desclaux) qui vous souhaite de beaux orages pour rafraichir l’atmosphère (en pensant à tous les élèves et étudiants en plein milieux des examens et concours et à leurs examinateurs)


N° 577 – QUE NOUS APPORTENT LES MÉTHODES ?

Coordonné par Céline Walkowiak et Grégory Delboé, mai 2022

Dans quelle mesure la méthode s’impose-t-elle pour apprendre ou au contraire constitue-t-elle un obstacle voire une impasse ? Les méthodes, faut-il les transmettre ou les laisser se construire ? Et finalement, une éducation qui vise l’émancipation des sujets peut-elle se priver de méthodes ?

 

 

N° 576 – FORMER LES ÉLÈVES À LA COOPÉRATION

Coordonné par Sylvain Connac, Cyril Lascassies et Julie Lefort

Il ne suffit pas que quatre élèves travaillent ensemble pour qu’ils en tirent un bénéfice. Sans précautions spécifiques, la coopération peut même décourager les plus fragiles. Un des leviers pour que la coopération soit profitable à tous est la formation des élèves à la coopération, pour leur expliciter les attendus.