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Notre journée à la conférence sur l’évaluation

Francis Blanquart et Céline Walkowiak

Francis Blanquart et Céline Walkowiak

Quand nous sommes arrivés à 8h le vendredi matin à l’Ecole Nationale des Arts et métiers, nous n’avions pas beaucoup dormi la nuit précédente, et avec l’enchaînement de réunions parents-professeurs assez tardives cette semaine-là, nous étions un peu au bout du bout du rouleau. Néanmoins, rien qu’à voir le service d’encadrement et de sécurité mis en place, la grandeur de l’amphi, les lumières, les caméras et tout le beau monde pédagogique présent ce jour, nous étions reboostés pour la journée.
On nous a installé près de la scène, avec les autres intervenants, à côté de Marcel Rufo notamment, à un mètre de Michel Field. (Nous, on aime bien s’asseoir à côté des stars et leur serrer la main. Ca nous fait des trucs à raconter en rentrant)
On vient nous saluer: des membres du jury, un recteur, des inspecteurs généraux. Mince alors, tout le monde est sympa avec nous et semble attendre avec impatience de nous écouter. Ca met un peu la pression.

Brusquement, les lumières s’éteignent, la musique emplit l’amphithéâtre, le générique est lancé, ça commence comme un show télévisé, Michel Field salue la salle. Nous n’en menons pas large.
Notre tour vient, avec 1h10 de retard, et un peu d’adrénaline.
Nous faisons ce que nous avons préparé et répété plusieurs fois dans la semaine sur la demande de notre chef d’établissement. Francis passe un sale moment car son tabouret est cassé et il est obligé de s’appuyer sur la table pour ne pas être plus petit que moi. Cela lui gâche son moment. (Moi, ça me fait beaucoup rire, mais je comprends que lui non.)
Après notre intervention, les retours des grands témoins. Elisabeth Bautier nous reproche d’avoir ouvert des classes innovantes pour faire quelque chose que nous aurions pu faire sans innovation. Michel Field donne la parole à notre principale pour répondre mais nous, nous aurions bien répondu que le label innovant était surtout une façon de rassurer les enseignants et de leur dire d’oser évaluer autrement.
Le jury ne pose pas beaucoup de questions. Viviane Bouysse s’étonne quand même à la fin du fait que l’on demande toujours aux enseignants innovateurs de se justifier sur leur manque d’exigence, tout simplement parce qu’ils essaient d’aider les élèves mais qu’on ne demande jamais à un enseignant qui met une mauvaise note et qui ne fait rien de se justifier sur son manque d’exigence. Cette remarque résonne en nous et nous rassure.

Plus de questions, le temps presse et il y a du retard à rattraper, donc on nous remercie.
En retournant à notre place, nous nous demandons si nous avons été bien compris. Nous avons parlé pilotage d’établissement, changement de pratiques d’évaluations, plan de formation des enseignants. Ce sont des problématiques de terrain cruciales et réelles, mais nous avons eu l’impression que le jury passait à côté de l’enjeu de notre prestation car nous étions bien moins entrés dans les détails de nos pratiques que l’enseignante et l’IEN de la première table ronde, pour porter un regard plus systémique sur notre démarche.

A la fin de la matinée, plusieurs personnes de la salle viennent nous saluer et nous féliciter. Cela nous rassure, les gens ont trouvé notre exposé très clair et très intéressant. Le Cardie de l’Académie de Lille a fait le déplacement et nous dit qu’il va dire au recteur de Lille que nous avons été formidables. Finalement, à entendre les remarques de la salle, nous sommes soulagés.
Maintenant que pour nous, c’est fini, nous sommes super heureux d’être là. Le buffet déjeunatoire est délicieux et nous permet de rencontrer des membres du jury qui nous disent avoir été très intéressés par notre démarche. On s’échange des cartes de visite (enfin, nous, nous n’en n’avons pas, donc, on griffonne nos adresses sur des bouts de papier)
Retour dans la salle, côté spectateurs, cette fois-ci. C’est bien plus confortable et nous parvenons enfin à nous concentrer sur les conférences de l’après-midi. Soit dit en passant, un formidable outil de formation pour tous.
Au final, une excellente journée pour nous. C’est promis, on reviendra. (Si on nous demande de revenir bien sûr !)