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Les difficultés scolaires d’apprentissage
Pour J.-L. Chabanne, apprendre est difficile. Il est donc normal que l’élève ait des difficultés. Être en grande difficulté, voire être en échec, voilà le problème. L’école définit un élève idéal et mesure chaque élève par un écart à cette norme. Pour l’élève, il faut s’appliquer, c’est-à-dire ralentir. Les élèves problématiques, qui n’y arrivent pas, sont-ils en retard, ou sont-ils dans une incompréhension de ce que l’école leur demande ?
J.-L. Chabanne repère trois espaces : l’espace matériel de l’école et de la classe, l’espace des signes graphiques et celui de la pensée. C’est l’espace des traces signifiantes graphiques qui fait l’objet de l’attention principale de l’école et de la pédagogie, tandis que les problèmes de l’élève sont dans la circulation d’un espace à un autre. À partir de là, J.-L. Chabanne nous narre avec précision les grandes théories pédagogiques de l’apprentissage dans cette idée d’une difficulté constitutive et dépassable, liée à l’acte même d’apprendre et non à une « nature » de l’élève en difficulté. Pour chacune, il rapporte, dans un sous-chapitre intitulé « l’approche du pédagogue », des réflexions courantes des enseignants que nous avons tous faites un jour ou un autre et il les relie à ces visions théoriques. Par exemple, attribuer la difficulté scolaire à une mauvaise interprétation de la consigne s’apparente au courant cognitiviste (p. 78). L’analyse en terme de rythme circadien s’apparente à l’approche neurobiologique et comporte d’autres attitudes de l’enseignant pour faciliter l’apprentissage (p. 82). J.-L. Chabanne conclut en ouvrant le débat : « Peut-être faut-il reconsidérer les choix de notre société… au risque de nous montrer créatifs. » On ne peut qu’adhérer à ce point de vue.
Roland Petit