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École, médiations et réformes curriculaires – Perspectives internationales

Près d’une vingtaine de contributions autour de la notion de « médiation » dans une perspective internationale dans cet ouvrage coordonné par le rédacteur en chef de la revue Éducation comparée. Dans son introduction, celui-ci explique la polysémie de ce terme de médiation qui concerne à la fois les apprentissages (comment aider à la rencontre entre élèves et savoirs scolaires), et les relations sociales au sein de l’espace scolaire (faire face aux conflits, aux phénomènes de décrochage, etc.), ces deux sens renvoyant respectivement aux deux premières parties du livre, dont la troisième est consacrée aux « médiations professionnelles » en lien avec les réformes récentes dans plusieurs pays.
Une grande diversité de contributions du coup, forcément inégales et où on puisera selon son centre d’intérêt.
On retiendra dans la première partie, l’analyse des différentes « éducation à… » qui, selon François Audigier bouscule les parcours scolaires (« les curriculums chahutés »), la place de la littérature dans différents pays (succès actuel de la littérature jeunesse) ou un inventaire stimulant des « tensions » autour des savoirs scolaires par Yves Reuter.
Dans la seconde partie, l’approche comparative est fort intéressante concernant le traitement de la difficulté scolaire en France, Belgique et Angleterre. Même chose pour l’intégration des élèves « à besoins particuliers » (France, Allemagne).
Enfin, Claude Lessard, québécois, donne un point de vue nord-américain aux effets des politiques éducatives actuelles sur le travail enseignant, dans un « jeu à trois : bureaucratie, profession et quasi-marché scolaire). Tandis que Sabine Kahn montre comment la « forme scolaire » résiste dans trois pays à une réforme en grande partie commune autour des « cycles d’apprentissage ».
En conclusion, Régis Malet rappelle l’importance du recul international pour mieux percevoir les mutations de système, qui restent dépendantes d’un contexte national et d’une culture « locale », mais ne peuvent ignorer les injonctions externes et les orientations programmatiques élaborées dans des organismes internationaux.

Jean-Michel Zakhartchouk