Les Cahiers pédagogiques sont une revue associative qui vit de ses abonnements et ventes au numéro.
Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !

« Ces pratiques entrent dans le quotidien des classes »

-502.jpg

Co-intervenir, coenseigner, coanimer : quelles différences?

Cette question fait l’objet d’un article dans ce dossier. Ces mots sont, en effet, souvent utilisés comme des synonymes, dans les textes officiels, par les enseignants, voire par les formateurs. Dans ce dossier, nous avons choisi de laisser chaque auteur user du terme qu’il souhaitait. Cependant, la recherche en sciences de l’éducation et de la formation a aujourd’hui clarifié la terminologie à partir des configurations de travail à deux enseignants. Dans ce cadre, le coenseignement désigne une modalité de travail où les enseignants sont dans le même espace-classe avec les élèves. La co-intervention, quant à elle, désigne une modalité de travail où les enseignants, bien que travaillant ensemble, ne sont pas nécessairement dans le même espace-classe avec leur groupe. Concernant la coanimation, c’est le fait de donner vie, ensemble, au contenu d’enseignement. À cela s’ajoute que la co-intervention désigne aussi l’intervention conjointe d’un enseignant et d’un autre professionnel non enseignant (animateur culturel, sportif, Atsem, AESH…).

Est-ce que ces pratiques sont en développement actuellement?

La co-intervention avec des partenaires extérieurs, ou avec les Atsem, est pratiquée depuis bien longtemps en primaire. Tout comme celle avec les AESH dans le 1er et le 2nd degrés.
Le coenseignement a connu un développement fécond avec le dispositif « plus de maitres que de classes », mais s’est aujourd’hui évaporé avec la disparition de celui-ci au profit des classes dites « dédoublées ».

Avec les nouvelles injonctions, en lycée professionnel, pour les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) en collège, ou encore pour les enseignants spécialisés des Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté) et des Rased (réseaux d’aides spécialisées pour les élèves en difficulté en primaire), ces pratiques entrent dans le quotidien des classes. Cela induit de nouveaux gestes professionnels, sur lesquels les collègues s’interrogent, et qui nécessitent accompagnement et formation.

Que trouveront dans les articles les éducateurs qui auraient envie de se lancer?

Ils y trouveront des témoignages issus du premier ou du second degré. Des récits de co-intervention avec un intervenant extérieur, ou avec un collègue dans une démarche d’aide personnalisée et d’accompagnement des parcours des élèves. S’y trouvent également des textes sur le coenseignement entre collègues de même discipline ou au contraire de disciplines distinctes. Les élèves sont, en creux, très présents dans le dossier, nous semble-t-il. Ils sont au cœur de ces dispositifs qui visent notamment l’inclusion de tous.

Nos lecteurs trouveront également dans ce dossier des textes de formateurs et des textes de chercheurs, à visée formative qui accompagneront leur questionnement et leur démarche de développement professionnel.

Quelque chose qui vous a particulièrement frappées ou étonnées dans la préparation du dossier?

Le nombre impressionnant de propositions d’articles reçues. Nous avons malheureusement dû refuser beaucoup de contributions, pourtant de valeur, par manque de place dans le dossier. Cette question semble passionner les enseignants. Elle est d’actualité.
Les pratiques de coenseignement apportent de véritables pistes de solutions à certaines difficultés de professeurs et d’élèves. Question à continuer de creuser, donc.
Rachel : Si nous avons reçu beaucoup de textes sur le coenseignement, à contrario peu de textes sur la co-intervention partenariale nous sont parvenus. Est-ce dû au fait que l’intervention d’un partenaire en classe, devenue une habitude, ne questionne plus, ou bien est-ce que le coenseignement, comme nouvelle pratique professionnelle, questionne davantage ?

L’autre élément qui me semble important est l’équilibre apparent entre ceux qui disent combien le coenseignement leur plait, parce que ça redynamise l’enseignement et ceux qui, au contraire, disent combien il bouscule et bouleverse, combien il engendre des difficultés dans le quotidien de sa pratique. Toujours est-il que ce dossier aborde un sujet qui ne laisse pas indifférent !

Propos recueillis par Cécile Blanchard