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APSA

Activité physique sportive et artistique

Compétences

Le concept de compétence est central dans les programmes d’EPS avec pour définition un « ensemble structuré d’éléments : des connaissances, des capacités et des attitudes permettant à l’élève de se montrer efficace dans un champ d’activité donné et de faire face de façon adaptée aux problèmes qu’il rencontre » (Programme du collège 2008).

Xavier Roegiers1 donne la définition suivante du concept de compétence : « La compétence est la possibilité, pour un individu, de mobiliser de manière intériorisée un ensemble intégré de ressources en vue de résoudre une famille de situations problèmes ». Outre la référence explicite aux situations problèmes, trois termes sont à mettre en relation2 : « mobiliser », « ressources » et « famille ».

Dans « mobiliser », il y a l’idée que l’individu doit lui-même penser à utiliser tel savoir ou tel savoir-faire sans que personne ne le lui demande. Devenir compétent, c’est donc gagner en autonomie dans des procédures utilisées à bon escient. Ceci implique que les situations inférant les compétences soient définies par leur ouverture (plusieurs démarches légitimes permettent de faire face à la situation) et qu’elles génèrent un degré d’incertitude. Dans les situations complexes, la solution est souvent loin d’être unique. Et il y a de multiples façons d’y parvenir. La réussite ou l’échec ne peuvent être définis de façon aussi élémentaire que dans une tâche. Souvent la solution se construit progressivement, avec de multiples tâtonnements. Oliiver Reboul3 affirme que la compétence se distingue du savoir-faire, aptitude à agir, et du savoir pur, aptitude à comprendre, en ce qu’elle est une « aptitude à juger ». « Au-delà du développement des ressources, l’acquisition des compétences nécessite d’apprendre à lire la complexité, discerner l’essentiel du superflu, hiérarchiser les urgences, à trouver des compromis entre contraintes contradictoires4. »

Les « ressources » peuvent être internes (ce que l’individu possède dans son répertoire) ou externes (aide extérieure : document, personnes). La compétence apparait ainsi comme une « coalition de ressources ». Gérard Scallon insiste sur un ensemble « intégré » de ressources pour montrer qu’il ne s’agit pas d’addition ou de juxtaposition de ressources. L’auteur précise qu’il faut recourir à plusieurs situations problèmes sollicitant sensiblement les mêmes ressources, d’où l’idée de « famille » de situations ou de tâches. Didier Delignières estime que la compétence, indice de maitrise dans un domaine d’activité doit être distinguée d’une habileté, indice d’efficacité dans une tâche spécifiée. La tâche, c’est un but à atteindre dans des conditions déterminées, une situation clairement délimitée, possédant une solution univoque.

L’aspect « intériorisé » de la compétence précise qu’une fois acquise, elle sera mobilisée sans tâtonnement ou hésitation.

Ces précisions de la définition de compétence mettent au cœur de la démarche d’enseignement la situation complexe.

Complexité

Une situation complexe n’est pas nécessairement « difficile », mais plutôt « ouverte ». À partir du moment où il n’y a pas de réponse simple et unique, que la situation est porteuse d’enjeux et d’incertitude, on entre dans la complexité. La complexité est liée à l’ensemble composite de ressources à solliciter. L’autre caractéristique de la complexité est l’indivisibilité de la compétence, permettant de gérer entièrement une situation complexe ; « les situations où s’exprime la compétence sont complexes, car multifactorielles, dynamiques, mal définies5 ».

ÉVALUER DES Compétences PAR CEINTURES

L’évaluation des compétences par ceintures est un outil de communication avec les élèves, un outil d’appréciation des critères de réussite pour l’exercice d’une compétence. Elle nécessite que l’enseignant réfléchisse sur les critères et la progressivité de l’acquisition d’une compétence (et non un travail exhaustif décortiquant la totalité des savoirs, capacités et attitudes mises en œuvre dans une compétence). Pour aller plus loin, voir « Évaluer les compétences par ceintures », Dominique Natanson, Cahiers pédagogiques n° 476, novembre 2010.

FORME DE PRATIQUE SCOLAIRE (FPS)

La forme de pratique scolaire est « l’adaptation d’une pratique sociale de référence aux contraintes de l’école pour permettre aux élèves d’en vivre une réelle expérience et d’en étudier certaines de ses composantes6 ».

Sur la genèse de la notion, voir Cahiers du CEDREPS n° 9, Alain Coston, Jean-Luc Ubaldi, Serge Testevuide, « Forme de pratique scolaire : proposition d’une démarche de caractérisation et d’illustration ».

LPC

Livret personnel de compétences. On peut se reporter à des diaporamas sur le site eduscol.

Notes
  1. Une pédagogie de l’intégration : compétences et intégration des acquis dans l’enseignement. De Boeck Université, 2000.
  2. D’après Gérard Scallon, L’évaluation des apprentissages dans une approche par les compétences, De Boeck Université, 2004.
  3. Qu’est-ce qu’apprendre ? : Pour une philosophie de l’enseignement, PUF, 1980.
  4. Didier Delignières, Complexité et compétence, éditions revue EPS, 2009.
  5. Didier Delignières, Complexité et compétence, éditions revue EPS, 2009.
  6. Maxime Travert, Nicolas Mascret, La culture sportive, Éditions EPS, 2011.