« Avant elle, nous étions tous des paresseux, des lève-nez, des cancres, des crétins crasseux, en travaillant exclusivement que pour nous, les marchands de bonnets d’âne étaient sur les genoux, étaient sur les genoux. » Maxime Le Forestier reprend la chanson posthume de Georges Brassens, qu’avait interprétée Jean Bertola, « La maitresse d’école ». Brassens y évoquait des « méthodes avancées » sans détailler plus qu’une promesse de récompense tendre et un peu grivoise. Aujourd’hui, la maitresse n’aurait sans doute plus autant de succès avec un tel artifice. La professionnalisation du métier est passée par là, les pédagogues préfèrent retenir l’idée que si les élèves ne travaillent pas exclusivement pour eux-mêmes, ils apprennent mieux. C’est le sujet du dossier du même mois, « La pédagogie coopérative ». Le dossier reprend dès la première page, la définition de « pédagogie coopérative » qu’avait donnée le « Petit dictionnaire portatif de pédagogie » publié en 1962 dans les Cahiers pédagogiques : « C’est la collaboration du maitre et des élèves et des élèves entre eux, au sein d’équipes de travail ; elle peut s’étendre à tous les domaines de la vie scolaire. » Jacques George, l’un des coordonnateurs du dossier, propose un très long article sur l’histoire de la coopération en dehors de l’école, qui permet de comprendre les liens entre coopération et mutualité à l’origine des écoles libertaires ou des choix de Célestin Freinet. Dans un entretien avec Jacques Carbonnel, second coordonnateur, Michel Develay entre quant à lui au cœur de la question des apprentissages et de la coopération. La première question de cet entretien nous met directement aux prises avec l’objet du dossier que vous avez sous les yeux : l’école doit-elle former à la coopération ?