Inclusion scolaire

L’inclusion scolaire est un processus qui consiste à scolariser des enfants éloignés de la norme scolaire. La loi de Refondation de l’école du 8 juillet 2013 a consacré le terme d’« inclusion scolaire ». Il apparaît dans le Code de l’éducation sous cette forme : « le service public d’éducation […] veille à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction ». La loi du 26 juillet 2019 a remplacé le terme « d’inclusion scolaire » par celui de « scolarité inclusive ». Au principe de « scolarité inclusive » demeure encore associé le principe de non-discrimination. Y est également corrélé le postulat d’éducabilité : « le service public d’éducation […] reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser ». Le guide pour assurer l’équité et l’inclusion dans l’éducation de l’ONU (2017) définit, quant à lui, l’inclusion comme un « processus qui aide à surmonter les obstacles qui limitent la présence, la participation et la réussite d’apprenants ».

Innovation

L’innovation est polymorphe et polysémique. D’après les contributions nombreuses des dix dernières journées nationales de l’innovation, organisées depuis 2012 par la Dgesco, il est possible de comprendre ce que le monde de l’éducation, enseignants et institution, entend par innovation.

Interdisciplinarité

Pratique d’enseignement associant deux ou plusieurs disciplines scolaires, en interaction les unes avec les autres, en vue de construire des apprentissages complexes. On peut la différencier de la pluridisciplinarité, qui juxtapose des contenus disciplinaires, sans véritable mise en relation entre eux et de la transdisciplinarité qui cherche à transcender les disciplines comme c’est le cas dans les « éducations à », qu’il s’agisse de la citoyenneté, des médias ou du développement durable.

Pédagogie

Un savoir pédagogique naît à l’articulation de la théorie et de la pratique éducatives par l’acteur lui-même dans sa propre pratique. À ce titre, la tradition pédagogique s’est construite historiquement en lien avec et à côté des savoirs philosophiques, théologiques puis scientifiques de l’éducation. La pédagogie n’est pas aveugle, mais elle articule dans le même mouvement actions, conceptions scientifiques de référence et convictions. Prenons quelques exemples au fil des siècles : la maïeutique de Socrate (pédagogue) n’est pas du même ordre que le livre 7 de La République de Platon (philosophe). Les Lettres de Stans de Pestalozzi (pédagogue, 1799) ne sont pas du même ordre que Émile, ou De l’éducation de Rousseau (philosophe, 1762). L’imprimerie à l’école de Freinet (pédagogue, 1927) n’est pas du même ordre que Le langage et la pensée chez l’enfant de Piaget (psychologue, 1923). Qui c’est l’Conseil ? de Oury (pédagogue, 1979) n’est pas du même ordre que La reproduction : Éléments d’une théorie du système d’enseignement de Bourdieu et Passeron (sociologues, 1970). Les deux types de savoirs, savoirs pédagogiques pour les premiers, savoirs sur l’éducation pour les seconds, sont respectables, mais ils ne sont pas identiques et ils n’ont pas la même origine ni la même fonction. D’où l’impossibilité, en termes de respect des statuts des savoirs, de réduire les uns aux autres, que ce soit dans un sens ou dans un autre.

Orientation

Un concept très vague et très précis à la fois.Précis, c’est en effet un véritable objet d’éducation. L’orientation est apparue comme une fonction sociale en dehors de l’école dans la fin des années 30. Le système éducatif s’en empare lorsque le législateur décide de faire évoluer la méritocratie bien installée de l’école de Jules Ferry en une massification de l’enseignement. Il a fallu réfléchir à une gestion de ces nouveaux flux d’élèves. Il y a aussi des affectations en SEGPA, ULIS, UPE2A ou ITEP qui ne sont pas évoquées dans cet article car elles relèvent de l’inclusion scolaire qui est traitée dans une autre entrée du glossaire ; elles n’en sont pas moins un marqueur de parcours différent pour un grand nombre d’élèves malgré les progrès effectués sur ce sujet.

Numérique

Le Numérique désigne depuis le début des années 2000 la « socialisation » massive de l’informatique suite à la convergence avec la vidéo, la photo, l’audio et la télématique. Symbolisé par le smartphone après l’avoir été par l’ordinateur, le Numérique est désormais porté par la généralisation des équipements individuels mobiles connectés (EIM). Ce terme s’est imposé et englobe toutes les activités qui s’appuient sur les moyens informatiques. Numérique est synonyme de Digital (terme anglo-saxon) qui rappelle que le fonctionnement d’un ordinateur s’appuie sur une logique binaire faite de signaux traduits en 0 et de 1 qui sont les seuls que l’ordinateur sait traiter.

Motivation

La motivation joue un rôle prépondérant à l’école. En effet, pour qu’un élève apprenne, il doit être motivé. Rolland Viau définit la motivation comme étant un phénomène qui voit un élève choisir « de s’engager à accomplir l’activité pédagogique qu’on lui propose et de persévérer dans son accomplissement, et ce, dans le but d’apprendre ». Ainsi, pour qu’un élève apprenne, il doit être motivé et s’engager dans la tâche. Il existe de nombreux modèles théoriques sur la motivation. Nous en explorons deux.

Laïcité

La laïcité est un principe constitutionnel qui garantit la liberté de conscience en France : le droit d’avoir ou non une religion, d’en changer, de ne plus en avoir, de manifester ses croyances et ses convictions. Elle repose sur trois piliers : outre le primat de la liberté de conscience, l’égalité de toutes et tous (croyants, quelle qu’en soit la religion, ou non) et la neutralité de l’État en particulier en ce qui concerne ses agents. Elle n’est ni une opinion, ni une idéologie concurrente des religions ou d’autres idéologies.

Personnalisation

Personnaliser des enseignements, c’est chercher à prendre en compte la diversité des élèves en articulant l’individu avec le groupe. Personnaliser des apprentissages, c’est organiser un équilibre dans le travail des élèves entre des activités communes à la classe et d’autres propres à chacun. Cela renvoie à la difficile tension éducative entre l’individu et le collectif, auxquels les dispositifs de personnalisation proposent d’apporter des éléments de réponse.

Projet

Un projet est un but que l’on se propose d’atteindre mais aussi l’étude des moyens d’arriver à une réalisation. C’est une stratégie méthodologique (le processus) et opératoire (le produit). Former des projets correspond à un certain rapport au monde et participe à la construction de son identité par le développement d’une capacité à choisir, planifier, construire des stratégies, surmonter des obstacles et en retirer une satisfaction. Si le rêve génère des envies, le projet suppose une réalisation et donc un rapport à soi, aux autres, au temps et aux choses donnant un pouvoir d’agir. Il correspond à un modèle de société qui n’est pas forcément partagé dans tous les milieux sociaux, par toutes les générations, ni toutes les cultures. Considéré comme le moteur de l’apprentissage, le projet de formation est constitutif du projet de vie, il est devenu dans notre société un outil et un objet d’enseignement avec une facette éducative (visant l’insertion) et une autre pédagogique (visant un apprentissage).

Réduction des inégalités sociales et scolaires

Le système scolaire français est inégalitaire. L’origine sociale des élèves pèse sur leur destin scolaire. Ni l’allongement de la scolarité avec la massification du lycée et de l’enseignement supérieur, ni la politique volontariste d’éducation prioritaire entreprise depuis près de quarante ans pour réduire les échecs dans les zones au public le plus défavorisé n’ont limité le poids des facteurs sociaux. Les inégalités dans les carrières scolaires et dans l’accès aux diplômes les plus valorisés tiennent pour partie à des choix d’orientation socialement différenciés et aux stratégies des familles favorisées en matière d’établissement ou d’options dans le secondaire. Mais ces inégalités sont également liées à des inégalités d’apprentissages que mesurent notamment les évaluations internationales et qu’on constate dès les premières années de l’école primaire.

Responsabilité

Dans la société, chaque être humain est responsable aussi bien de ce qu’il fait que de ce qu’il ne fait pas, volontairement ou pas. Mais si chacun est responsable, c’est que dans les pays qui respectent les droits humains, chacun est libre de faire ou ne pas faire, de dire ou ne pas dire, d’aimer ou ne pas aimer… c’est de la responsabilité de chacun. Comme cette liberté doit s’exercer sans nuire à autrui, elle rend chacun responsable (article 4 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen).