L’Éducation Nouvelle pose en elle-même le geste fondateur de toute transmission réussie : on sait que, par la critique des postulats de l’éducation traditionnelle, elle appelle à une véritable » révolution copernicienne » (Claparède, 1905) et dénonce sans relâche les fléaux porteurs des germes de la crise de l’autorité et de la transmission. Cette transgression – qui se veut scientifique et impitoyable – se mute aussitôt en générosité : la société pourrait se donner les moyens de relayer durablement le triple rôle parental : géniteur (nommer, émanciper), éducateur (dire la Loi), nourricier (fournir biens et énergie). C’est là engager le futur, et, dans l’enfant, l’avenir, avec une intelligence renouvelée. C’est pourquoi, dans la lignée des Lumières, le mouvement d’éducation nouvelle porte un idéal de propagation – entendant incarner le projet politique et utopique, » fou « , en regard de notre actuelle sujétion, d’accompagner lucidement le processus d’hominisation.