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Vous reprendrez bien un peu de maths ?

Claire Lommé, École vivante, 2022

Dans un récent webinaire des Cahiers pédagogiques, Claire Lommé, connue de nos lecteurs pour avoir cocoordonné un beau numéro sur les mathématiques, indiquait que s’il fallait absolument choisir d’enseigner une seconde discipline au collège, elle choisirait les arts plastiques. On comprend pourquoi en lisant ce petit bijou, qui devrait intéresser tous les enseignants, fans de maths ou fâchés avec elles. En effet, Claire Lommé, en nous ouvrant de multiples pistes pour entrer dans la culture mathématique, bien loin des problèmes de robinet ou de définitions à apprendre par cœur, convoque les productions artistiques de M.C. Escher, Vassily Kandinsky ou Antoni Gaudi.

Mais la vie quotidienne est aussi présente dans des chapitres savoureux, où on évoque « un beignet parfumé aux maths » et la pâtisserie géométrique ou la pizza. Et l’histoire (celle du zéro ou celle des façons de multiplier), sans oublier la poésie (Michel Butor et le nombre pi).

Joyeux et jubilatoire

Trois titres de chapitres résument bien le propos global : « Comment apprendre à voir la beauté des mathématiques ? » , « Sommes-nous cernés par les mathématiques ? » et « Avez-vous le regard mathématique ? ». Oui, on peut découvrir des maths dans les objets qui nous entourent, dans la nature comme dans les plus belles productions humaines, et cela peut être joyeux et jubilatoire.

Claire Lommé témoigne également de sa pratique de classe et de formation, documents à l’appui, et ouvre à partir de là de nombreuses pistes susceptibles de motiver les élèves (ou les professeurs des écoles ayant du mal à enseigner la discipline) autour de questions comme « Le rectangle est-il un carré long ? » ou « Comment expliquer les six branches d’un flocon de neige ? ».

Dans l’introduction, l’objectif est clairement exprimé : il faut « susciter le plaisir de faire des maths, en expliquant qu’elles sont la continuité d’une longue histoire humaine, qu’elles sont actuelles et susceptibles d’évoluer ». Contre l’idée du « formathage », pour un voyage surprenant  qui sollicite autant l’imagination et les émotions que le raisonnement et la rigueur.