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Revue de presse du 10 décembre 2023

 

L’essentiel de l’actualité éducative est tournée vers les résultats de l’enquête PISA publiée ce mardi, ainsi que sur les annonces de réformes du ministre de l’éducation.

PISA

Tout d’abord, l’analyse des résultats. Ils ne sont pas bons, pour tous les pays, et en particulier pour la France où la baisse est encore plus forte, notamment en mathématique. Voici trois présentations parmi de très nombreuses.



PISA : l’école française n’est toujours pas en forme ! (Cahiers pédagogiques)

« Que dit l’étude PISA de l’école française ? L’OCDE rend publics aujourd’hui les résultats de son étude internationale menée en 2022 sur les résultats des enfants de 15 ans. La France reste dans la moyenne, mais, comme chaque année depuis la réalisation de cette enquête, ça n’est pas ce qui compte vraiment. »


PISA 2022 : une baisse sans précédent des résultats des élèves français, comme partout ailleurs dans le sillage du Covid-19 (Le Monde, par Eléa Pommiers)

« Les scores globaux décrochent brutalement dans cette étude phare de l’OCDE, témoignant du choc de la pandémie sur l’enseignement. En France, la tendance est plus marquée que la moyenne, notamment pour les mathématiques et la compréhension de l’écrit. »

 

Rapport Pisa 2022 : des résultats en France parmi les plus bas jamais mesurés (Libération, par Elsa Maudet)

« L’enquête de l’OCDE sur le niveau des élèves de 15 ans révèle une forte chute dans les trois disciplines étudiées (maths, compréhension de l’écrit et sciences) et une stabilisation des inégalités sociales. »

 

Claude Lelièvre replace ces résultats dans une perspective historique des enquêtes PISA

Claude Lelièvre : Rappels historiques pour situer les résultats du PISA nouveau (cafepedagogique.net)

« Contrairement à ce qui est parfois suggéré voire affirmé, les résultats des différentes livraisons de PISA qui se sont succédé tous les trois ans depuis 2000 jusqu’à 2018 n’ont été ni glorieux ni catastrophiques. En moyenne (toutes catégories sociales ou genre confondus), ils ont été en effet pour l’essentiel d’une “honnête moyenne’’. »

Marc-Olivier Padis, lui, explique que d’autres indicateurs doivent être interrogés, comme, par exemple, la crise sans précédent du recrutement.

PISA 2022 : derrière l’arbre, la forêt – La Grande Conversation (lagrandeconversation.com)Loin de se réduire à un « classement », l’enquête PISA sur les performances scolaires fournit une série d’éclairages comparatifs sur les apprentissages et les besoins des élèves. Au-delà des chiffres indiquant les résultats en maths, en sciences et en compréhension de l’écrit, d’autres indicateurs, parfois beaucoup plus éloquents, doivent retenir notre attention.

Retour vers le passé



Le ministre l’avait annoncé, en même temps que l’annonce des résultats, il a expliqué les mesures que son ministère va mettre en place pour résoudre les problèmes de niveau. Notons un progrès en la matière. Il s’est d’abord adressé aux enseignants via un mail le matin, puis à la presse l’après-midi. Les annonces concernent tous les niveaux. Au niveau du primaire, il s’agit surtout de programmes et de manuels. Les changements les plus importants concernent le collège qui n’avait connu aucune réforme (mais avait bien souffert des suppressions de postes) sous le ministère Blanquer.

Éducation : redoublement, programmes, brevet obligatoire… Les annonces de Gabriel Attal. La Croix (avec AFP),“Le ministre de l’éducation nationale Gabriel Attal a annoncé, mardi 5 décembre, une série de réformes destinées à « remettre de l’exigence » dans l’enseignement secondaire, notamment en mathématiques. Parmi ces mesures, une réforme des programmes, l’obligation d’obtenir le brevet ou encore une révision du redoublement.” 

Education : arrêter la machine à perdre, par Eric Chol – L’Express (lexpress.fr). “La dernière enquête Pisa confirme la dégringolade de la France, en dépit de ressources toujours plus importantes allouées à l’école.”

Éducation: Gabriel Attal veut introduire « des repères incontournables de culture générale » pour rehausser le niveau des élèves français (bfmtv.com) La vidéo de la déclaration du ministre.



Les réactions ne se sont pas fait attendre et elles sont très nombreuses. Selon la couleur politique de leurs auteurs elles sont positives ou bien très négatives. Dans le monde éducatif, les réactions négatives prédominent. Il faut dire que le monde enseignant attendait des mesures significatives pour enrayer la crise historique du recrutement et il n’en n’a pas été question. De là à penser que ce vent de réforme se fait à l’économie ou à moyens constants, il n’y a qu’un pas.
Au niveau des annonces, les critiques portent surtout sur les groupes de niveaux en français et mathématiques, compte tenu des très nombreuses études prouvant leur inefficacité. Le retour du redoublement interroge aussi: à quoi bon, sans accompagnement ? D’autres solutions sont proposées par les professionnels. On se pose aussi la question de la pédagogie imposée en mathématiques. Serait-ce la fin du collège unique ? Bref, bienvenue dans l’école d’avant.

Enquête PISA : les annonces du ministre ne sont pas au niveau (Cahiers Pédagogiques) Tribune du CRAP.   » Devant ces constats, le ministre a annoncé diverses mesures, avec une mise en œuvre accélérée. Or, il n’est pas du tout sûr que ce qui est prôné aille réellement dans le sens de la réduction de ces inégalités. Il y a incohérence entre le souci annoncé de faire davantage réussir les élèves les plus en difficulté, qui se trouvent être dans leur immense majorité ceux issus de milieux populaires ou défavorisés, et la mise en place de groupes de niveau dans deux matières dites fondamentales. »

Comment les gouvernements français ont fait de l’enquête PISA un instrument politique dans l’éducation (Le Monde, par Sylvie Lecherbonnier et Eléa Pommiers) « Depuis qu’il est devenu incontournable, au milieu des années 2000, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves, qui évalue les élèves de 15 ans, est utilisé par les politiques pour penser l’action publique, et leur sert à légitimer les actions qu’ils souhaitent mener. »

« Soutien aux élèves en difficulté : d’autres solutions sont possibles » (Tribune dans Le Monde) « Si les “groupes de besoin” temporaires ont leur pertinence, les groupes de niveau, possibilité avancée par Gabriel Attal, n’ont pas d’effets positifs sur les apprentissages, alerte un collectif de huit chercheurs, dont quatre sont membres du conseil scientifique de l’éducation nationale. Ils soulignent aussi les risques du “redoublement sans remédiation”. »

Groupes de niveaux, redoublement, brevet : Gabriel Attal torpille le collège unique – Mediapart (mediapart.fr) «Faisant fi de plusieurs travaux de recherche, le ministre de l’éducation nationale attaque de front le collège unique en mettant en place des groupes de niveaux. Avec un objectif : renforcer les élèves en maths et en français. Et se replacer dans la course internationale.» (Abonnés)

Le retour du redoublement scolaire, entre stratégie politique et mirage passéiste – Alternatives Economiques (alternatives-economiques.fr) Le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, préconise de revenir au redoublement dans le cadre de son vaste programme de « choc des savoirs ». Curieuse idée puisqu’on peut lire, sur le site de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), le service statistique du ministère, une note publiée en novembre 2014 intitulée « Forte baisse du redoublement : un impact positif sur la réussite des élèves ».” Marie Duru-Bellat. Sociologue, professeure émérite à Sciences Po, rattachée à l’OSC et à l’Iredu.

Annonces de Gabriel Attal : « Le redoublement est la preuve de notre manque d’imagination pédagogique », estime une spécialiste de l’éducation (francetvinfo.fr). “« Ce n’était pas « mieux avant » car on demande toujours plus à l’école. Les élèves apprennent plus de choses aujourd’hui »,  précise aussi Marie Duru-Bellat, sociologue.

PISA : dramatisation et instrumentalisation | Le Club (mediapart.fr). « “Baisse sans précédent”, “le niveau dégringole”, voici quelques titres de la presse après les résultats de l’enquête PISA. Pourquoi une telle dramatisation (excessive)? Peut-être pour justifier l’instrumentalisation par Gabriel Attal? Le Ministre profite de l’occasion pour dérouler des réformes destinées à “redonner de l’exigence” mais surtout à dessiner une école rétrograde. » Par Philippe Watrelot, ancien professeur de sciences économiques et sociales, formateur, militant pédagogique.

Les professeurs ont besoin d’autorité et le ministre croit les rassurer en leur donnant… du pouvoir ! (cafepedagogique.net). “Pour Philippe Meirieu, dans les annonces du Ministre, rien ne va. « Les professeurs n’ont pas besoin qu’en un geste profondément démagogique et, à vrai dire, assez méprisant, le ministre leur donne plus de pouvoir » écrit-il dans cette tribune.



On peut lire aussi quelques articles analysant ces annonces à l’aune du passé : retour sur le redoublement, le brevet, les programmes, etc.

Le redoublement, entre traumatisme et seconde chance – INA (ina.fr)Le ministre de l’Éducation Gabriel Attal a présenté le 5 décembre une série de mesures sur l’enseignement dont celle de revenir sur « le tabou du redoublement ». Un thème qui fait débat depuis des décennies.

Le brevet a-t-il déjà été obligatoire pour entrer au lycée ? (lefigaro.fr). “En faisant de l’examen un élément déterminant pour entrer en seconde, Gabriel Attal lui attribue un nouveau rôle. Le Figaro Étudiant retrace l’histoire du brevet.

Le brevet, futur examen d’entrée au lycée ? – The conversation (theconversation.com)Lors des multiples annonces du 5 décembre pour « un choc des savoirs », le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal s’est prononcé pour une réforme profonde du brevet. Plus que de revoir la manière dont se déroule et s’organise cet examen, il s’agirait de toucher à sa nature même, c’est-à-dire de changer ses finalités et son rôle.Claude Lelièvre Enseignant-chercheur en histoire de l’éducation, professeur honoraire à Paris-Descartes, Université Paris Cité

Comment échapper au culte des programmes ? – Alternatives Economiques (alternatives-economiques.fr)En France, chaque fois qu’on mesure les acquis des élèves, que ce soit dans le cadre du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) ou des évaluations nationales, se pose la question des programmes. Ces derniers sont-ils trop rigides, trop ambitieux, trop clivés entre les diverses disciplines ?François Dubet sociologue, professeur émérite à l’université de Bordeaux

« Les angoisses des classes moyennes peuvent réveiller des stratégies qui ressemblent à un sauve-qui-peut individuel » (Tribune de Jean-Paul Delahaye dans Le Monde) « Les classes intermédiaires, minées par un sentiment de déclassement et par la peur que leurs enfants soient tirés vers le “bas”, auront tendance à se désolidariser des milieux populaires sur les questions de mixité sociale et scolaire, alerte Jean-Paul Delahaye, inspecteur général de l’éducation nationale honoraire, dans une tribune au Monde ».

La « vérité » sur les notes. Philippe Watrelot dans Mediapart.
« Je veux faire la vérité sur les notes», a déclaré Gabriel Attal lors de l’une de ses nombreuses déclarations autour de son fameux « choc des savoirs » qui a suivi la publication de l’enquête PISA. Mais cette « vérité » sur les notes n’est que démagogie et ne résiste pas à la science et même au « bon sens »

Et ailleurs ? PISA ?

Les résultats dégringolent dans tous les pays. La France n’est pas isolée.

Rapport Pisa sur l’éducation: l’Asie toujours bon élève, le Covid a pesé sur les apprentissages – RFI (rfi.fr)Le rapport Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) compare les systèmes éducatifs de plus de 80 pays dans le monde, en mesurant les performances en sciences, mathématiques et compréhension de l’écrit. La France fait une nouvelle fois figure de mauvaise élève en mathématiques. Première d’une série de mesures annoncées ce 5 décembre par le ministère de l’Éducation nationale, une nouvelle épreuve du bac en mathématiques et culture scientifique en classe de première à partir de l’année scolaire 2025-2026.”

Deux salles belges, deux interprétations. La nouvelle enquête Pisa réalisée en 2022 montre les dégâts de la crise Covid à l’école – La Libre (lalibre.be) “En Fédération Wallonie-Bruxelles, comme partout ailleurs, les résultats des élèves de quinze ans sont en recul en lecture, en sciences et surtout en maths. Voici les sept grands enseignements de leurs derniers résultats.” (abonnés). Caroline Désir : « L’enquête PISA démontre que la FWB a bien résisté à la crise sanitaire » – La Libre (lalibre.be)La ministre de l’Education Caroline Désir (PS) a salué mardi, sur base des résultats de la dernière étude PISA, l’impact plus faible qu’ailleurs de la pandémie sur les apprentissages scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles.”

Étude Pisa : la dégringolade scolaire frappe aussi l’Allemagne – Le Point (lepoint.fr) “Les résultats du classement Pisa 2022 n’ont jamais été aussi mauvais pour les élèves allemands. L’Allemagne en état de choc !”

Les élèves canadiens parmi les meilleurs du monde en mathématiques et en sciences – Radio Canada (ici.radio-canada.ca)Les élèves canadiens continuent d’être parmi les meilleurs du monde en mathématiques, en sciences et en lecture, selon la dernière enquête du Programme international pour le suivi des acquis (PISA) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). » 

 

Les enseignants


Un constat : les professeurs français ne se forment pas assez. Cela ne risque pas de s’arranger avec la décision du ministre de placer la formation continue hors temps de travail. Les enseignants ont une vie personnelle, et leur temps de travail est déjà très chargé, comme le montre toutes les études.

Qui a accès à la formation continue ? (cafepedagogique.net). “Le rapport statistique de la Depp donne à voir le profil des enseignants ayant obtenu une formation au cours de l’année 21-22. « Le taux d’accès des enseignants du premier degré public ayant au moins une affectation en éducation prioritaire est inférieur à ceux des enseignants hors éducation prioritaire », souligne l’enquête. Dans le second degré, les écarts sont importants entre les personnels de direction et les personnels d’éducation. Ces derniers ont un taux d’accès de 63% contre 75% pour les directeurs.

Les enseignants français se mettent beaucoup moins à niveau que leurs collègues européens – l’Opinion (lopinion.fr). “Se former a pourtant « un impact concret » sur la conduite d’une classe, explique Marie-Caroline Missir, qui dirige depuis 2020 le Réseau Canopé.” abonnés

Ancienneté dans l’Éducation nationale : des instituteurs, dont des Corses, saisissent le Conseil d’État – France 3 (francetvinfo.fr)Le 11 décembre prochain, le Conseil d’État examinera la requête du Collectif des oubliés de l’Éducation nationale. Il s’agit d’un groupement composé d’instituteurs qui s’estiment lésés dans la prise en compte de leur ancienneté.”

Et les agressions et menaces à l’encontre des personnels se multiplient ces derniers temps.

Après des menaces ou la découverte d’une arme à feu, des enseignants et agents de lycées à Besançon et Libourne ont cessé le travail – Libération (liberation.fr)Cette semaine, les personnels de deux établissements ont fait valoir leur droit de retrait face à un «climat scolaire extrêmement dégradé». Selon les syndicats, les académies ne prennent pas suffisamment la mesure du danger.”

Et dans le Supérieur

 

La réformite épuise aussi l’enseignement supérieur. 

À l’université, le conflit israélopalestinien fracture les mobilisations étudiantes – Mediapart (mediapart.fr) « Depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, des faits d’antisémitisme remontent de certains campus de sciences humaines. Réciproquement, des étudiants dénoncent un climat de “censure” dans la manifestation de leur soutien aux Palestiniens. »

Emmanuel Macron veut «transformer» l’université en lui offrant plus d’autonomie – Libération (liberation.fr)Un «acte II de l’autonomie» des universités françaises. Ce jeudi 7 décembre, Emmanuel Macron a appelé depuis l’Elysée, où il avait réuni plusieurs dizaines de chercheurs, à une refonte de l’organisation de la recherche française «d’ici 18 mois». Son ambition le pousse à vouloir «transformer» les universités dans le cadre d’une «vraie révolution» pour remédier au «morcellement» de la recherche française, qui nuit à la position mondiale des chercheurs hexagonaux. Au programme : de «vrais contrats pluriannuels» et «une gouvernance reformée».

Annonces d’E. Macron sur l’ESR : des syndicats jugent le « calendrier irréaliste » et dénoncent l’absence de moyens pérennes – AEF Info (aefinfo.Fr)Plusieurs syndicats réagissent aux annonces du président de la République sur l’ESR, proposant notamment un « acte II de l’autonomie » des universités dans les 18 prochains mois, le 7 décembre 2023. Le calendrier est « irréaliste », dénonce le Sgen-CFDT qui souligne le « flou » des annonces. Quant au SNPTES, il regrette qu’ « aucun nouveau financement pérenne » associé n’ait été annoncé. Opposé à un renforcement de l’autonomie, le Snesup-FSU s’inquiète de « l’hyper centralisation de la stratégie », tandis que la Ferc-Sup CGT qualifie de « vassalisation » le « rôle de cheffes de file de la recherche » des universités sur leur territoire.” (abonnés)

A Paris, les étudiants descendent dans la rue pour sauver leurs classes préparatoires – Le Parisien (leparisien.fr)Plusieurs centaines d’étudiants et d’enseignants ont battu le pavé ce mercredi, aux abords du ministère de l’Education nationale (VIIe). Motif de la colère : la fermeture programmée, dès la rentrée prochaine, de quatre prépas aux grandes écoles.”

Live COP28 : des enseignants-chercheurs racontent leur expérience au quotidien – Campus Matin (campusmatin.com)La COP28 a démarré à Dubaï le 30 novembre. Cinq enseignants-chercheurs et personnels de l’Université Côte d’Azur ont décidé de s’y rendre. Même si l’événement est controversé, l’enjeu est trop important pour que l’enseignement supérieur reste sur la touche, estiment-ils. Pour Campus Matin, ils se lancent dans un journal de bord quotidien. Suivez leur cheminement en direct dans cet article mis à jour régulièrement.

À Montpellier, Sylvie Retailleau lance un appel à la mobilisation pour « la réussite de la transition écologique de l’ESR » – AEF Infos (aefinfo.fr) La ministre de l’ESR Sylvie Retailleau lance un appel à « l’engagement » et à « la mobilisation » du secteur pour « la réussite de la transition écologique de l’enseignement supérieur et de la recherche au service de la planification écologique de la Nation ». S’exprimant le 7 décembre 2023 en clôture d’une journée dédiée à ces enjeux, à l’université de Montpellier, la ministre passe en revue les chantiers qui attendent les établissements d’ESR en 2024 : poursuite du travail sur la formation, finalisation des schémas directeurs DD&RSE, production d’un bilan d’émission des gaz à effet de serre et mise en conformité avec la directive Services publics écoresponsables.” (abonnés)

Divers


Des choses intéressantes dans la presse, pour changer des réformes discutées.

Passer au tableau : comment faire de ce rituel scolaire un moyen de réguler ses émotions ? (theconversation.com). “« C’est à qui le tour de passer au tableau ! », « Viens au tableau nous dire tout ce que tu racontes à ton camarade ! » ou encore « Qui souhaite venir au tableau ? »… Quels sont les élèves qui n’ont jamais entendu ce type d’exhortation au cours de leur scolarité ? En France, l’installation de tableaux dans les classes est finalement assez récente, puisqu’elle date de l’instruction obligatoire chère à Jules Ferry (1882). Toutes les classes sont aujourd’hui dotées de cet artefact noir, blanc ou numérique. Il devient alors un support de transmission pour l’enseignant mais également une occasion d’expression – le plus souvent imposée – pour les élèves, qui sont invités à venir y résoudre des exercices, réciter des leçons, recopier des mots…

Enseignantes et enseignants des écoles primaires supérieures de la Troisième République (Les) | EHNE. “Le primaire supérieur, et a fortiori ses enseignantes et enseignants, occupent une place difficile à concevoir depuis le système scolaire actuel : il ne fait pas partie du secondaire, mais il est pourtant un des lieux privilégiés des poursuites de scolarités après le certificat d’étude primaire. Pensé comme une combinaison d’approfondissement de la culture générale et de préprofessionnalisation, son enseignement est surtout destiné aux franges hautes des classes populaires et basses des classes moyennes entre les années 1880 et 1940. Il est créé en 1833 par la loi Guizot et renaît avec les lois républicaines des années 1880. Le primaire supérieur s’adresse aux élèves ayant obtenu le certificat d’étude (souvent entre 11 et 13 ans), soit dans des cours complémentaires – c’est-à-dire des classes annexées aux écoles primaires élémentaires –, soit dans des écoles primaires supérieures – qui sont des établissements autonomes – pour trois années de formation. Ces écoles primaires supérieures sont dès lors ouvertes pour les garçons et les filles et l’administration de l’ordre primaire recrute par ce biais des enseignants et des enseignantes. En effet, la fin du xixe siècle voit le développement d’une forme de prolongation de la scolarisation pour les filles, et donc en parallèle des possibilités de promotion pour des enseignantes du primaire qui accèdent au « fleuron du primaire », sans que cela ne fasse débat. Au cours de la Troisième République, ce groupe enseignant se développe et s’affirme comme une élite du primaire, en parallèle de la croissance des effectifs d’élèves et du nombre d’établissements.”

Hier on fêtait la laïcité en France


1905. La loi de séparation des Églises et de l’État. Débats et mise en œuvre.
Encyclopédie d’Histoire Numérique de l’Europe
« Quand Émile Combes arrive à la tête du gouvernement du Bloc des gauches en 1902, il entend poursuivre la politique de laïcisation républicaine menée par ses prédécesseurs. D’abord favorable au maintien du Concordat, il se rallie à l’idée d’une séparation des Églises et de l’État après la rupture des liens diplomatiques avec le Vatican. La loi de séparation des Églises et de l’État, rapportée par Aristide Briand et promulguée le 9 décembre 1905, apparaît finalement comme une loi de compromis dont l’application divise cependant le clergé et les catholiques. »

De Ferdinand Buisson à la charte de la laïcité, pédagogie de la laïcité / pédagogie laïque. Conférence de Jean-Paul Delahaye, inspecteur général de l’Éducation nationale honoraire, vice-président délégué de la Ligue de l’enseignement, président du Comité national d’action laïque

 

Harcèlement scolaire : le silence des institutions. France-Culture.
« A l’école, son fils a été victime d’insultes et d’humiliations, sa fille agressée sexuellement par des camarades. Depuis leurs effroyables révélations, Carine se bat pour que l’institution scolaire reconnaisse la gravité des faits. Ses propos recueillis par Laetitia Cherel. »

Un an avec la section hip-hop d’un collège de Saint-Denis : «Porter le nom de ma ville, c’est un peu un fardeau» Libération
« Deuxième épisode de notre série sur les élèves de la section hip-hop du collège Federico-Garcia-Lorca. A lire : leurs réflexions sur leur avenir, leur envie d’ailleurs et les préjugés auxquels ils sont confrontés. »

« Mauvais signal » : les collégiens impliqués dans la mort de Samuel Paty condamnés à des peines légères. Par Marianne avec AFP
« Des peines de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme – aménagés sous bracelet électronique – ont été prononcées à l’encontre de six ex-collégiens jugés pour leur implication dans l’assassinat du professeur Samuel Paty par un jeune jihadiste en 2020. Des peines « pas à la hauteur du drame », selon les proches de la victime. »

Antisémitisme : de prestigieuses universités américaines au cœur d’une polémique – Franceinfo (francetvinfo.Fr)Les présidentes des universités américaines de Harvard et deux autres établissements prestigieux ont suscité un tollé. Interrogées au Capitole sur la résurgence de l’antisémistime sur leurs campus, leurs réponses ont été jugées évasives.

Éducation, santé, situation familiale: une étude édifiante sur les facteurs liés à la pauvreté à Madagascar – RFI (rfi.fr)  “À Madagascar, c’est une étude qui devrait faire date. Intitulée « Qui est laissé de côté ? », cette enquête, réalisée à partir des données récoltées en 2018 lors du dernier recensement national, a pour but d’identifier les facteurs de risque d’exclusion et de marginalisation de la population, et de connaître les profils types des Malgaches les plus susceptibles d’être laissés pour compte.”


Géraldine Duboz (avec l’aide de Bernard Desclaux et Monique Royer)


Dans la librairie des Cahiers pédagogiques

N° 588 – LES CULTURES À L’ÉCOLE

Coordonné par Régis Guyon et Catherine Hurtig-Delattre

L’école accueille et transmet une grande diversité de cultures. Comment les reconnait-elle ? Comment se passe la rencontre avec l’autre, entre inclusion et tensions ? Notre dossier invite à faire place à l’altérité, pour faire société.

 

N° 587 – Scolaire, non scolaire

Les frontières entre l’école et le « non scolaire » se brouillent. Notre dossier s’attache à définir ce qui est scolaire et ce qui ne l’est pas, alors que l’on apprend dans bien d’autres lieux et circonstances.