Pratiquer la psychopédagogie – Médiation, groupes et apprentissage

« La difficulté d’apprentissage est avant tout un symptôme d’inadaptation. Elle ne peut être comprise et traitée sans prendre en compte la personnalité globale de l’enfant. »[[Qu’est-ce que la pédagogie curative ?, M. Debesse, Publication du CNDP, juillet 1954 et Pédagogie curative scolaire et psychanalyse, J. Méry, ESF, 1978.]]

Dans cet ouvrage des professeurs, orthophonistes, psychologues et psychomotriciens qui interviennent au Centre Claude Bernard[[Le Centre Claude Bernard est un service de diagnostic et de soins ambulatoires qui comporte un CMPP (Centre Médico Psycho Pédagogique), il reçoit les enfants et les adolescents jusqu’à 20 ans ainsi que leurs parents.]] nous racontent leur travail à travers des cas concrets. Ils nous présentent les enfants qu’ils aident et nous font part de leurs questions, leurs hésitations, leurs tâtonnements, leurs surprises ainsi que des évolutions et des résistances qu’ils constatent. Les médiations utilisées sont très variées, car peu importe le support, ce qui compte c’est ce que l’enfant peut en faire.
Au fil des séances des adolescents découvrent les héros de la mythologie grecque, Paul élabore un « jeu de l’oie des gros mots », Simon, Pierre, Marie, Jean et André jouent à avoir peur du loup, Jennifer visionne le DVD Harry Potter à l’école des sorciers et Claudia élabore sa propre version du « Petit Chaperon Rouge ». Le but est toujours le même : aider à l’instauration d’un espace intermédiaire, indispensable pour penser, entre la réalité intérieure de l’enfant et la réalité extérieure.
À travers ces récits, on « touche du doigt » la complexité de ce qui est en œuvre quand un élève ne peut pas apprendre et que l’enfant est à accompagner dans sa globalité. On ne peut qu’admirer ces cheminements sur mesure, pensés, élaborés et vécus pendant les prises en charge.
Ce livre aide à prendre conscience de l’écart monstrueux qui existe entre les besoins de ces enfants et le réflexe que l’on pourrait avoir de leur rajouter du « scolaire » (heures de soutien, aide personnalisé…) et à poser un nouveau regard sur les élèves en difficulté de nos classes.

Stéphanie de Vanssay