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Les programmes, une clé de voute ?
On parle beaucoup des programmes en ce moment, avec le conseil national des programmes qui va voir le jour. Après coordination de ce dossier sur les programmes, pensez-vous aussi qu’il s’agit là d’un point influent pour un meilleur fonctionnement de l’école ?
Françoise Colsaët : Je suis convaincue que la question des programmes est essentielle pour l’évolution (la refondation) de l’école. Pas au sens où on discute de savoir s’il faut un chapitre en troisième sur telle ou telle notion… Mais parce que, comme le dit Frackowiack, » Tout étant lié en matière d’éducation, on ne pourra rien changer si l’on ne traite pas le problème des programmes ». Les textes que nous avons rassemblés dans ce dossier témoignent de l’importance que peuvent avoir pour la réussite des élèves et la qualité du travail des enseignants, la cohérence de la construction des programmes, leur lien entre eux, mais aussi avec les finalités de l’école. La mise en place du socle commun, la nouvelle façon de penser introduite par les compétences ont fait bouger l’édifice des programmes, lézardé par trop d’empilements et de contradictions. Maintenant, il est urgent de reconstruire, et le nouveau Conseil des Programmes a là une lourde tâche. Si cette question des programmes est essentielle, elle ne doit pas être dissociée des autres grandes questions : types de pratiques pédagogiques, examens, etc. Le très beau texte que RF Gauthier a bien voulu écrire pour conclure le dossier pose de façon passionnante tous les éléments de ce questionnement. Jean-Pierre Fournier : En fait, on n’en parlait plus, comme pour l’éducation prioritaire ; tout semblait focalisé sur les rythmes du premier degré -un véritable oursin- et la laïcité, après qu’à l’arrivée du nouveau gouvernement l’accent ait été mis sur les postes. Et puis voilà, ça semble s’accélérer, on évoque des demi-journées de débat… Bref, ce numéro est particulièrement d’actualité.Alors est-ce important ? Toutes les grandes thématiques le sont, et des questions comme le climat scolaire ou l’enseignement professionnel ne le sont pas moins. Mais surtout, c’est la façon dont cette question sera traitée qui donnera de l’importance – ou non – à ce dossier : s’il s’agit d’un simple toilettage, on peut espérer juste un peu plus de cohérence (un peu moins d’incohérence entre disciplines et niveaux d’enseignement) ; si l’on peut parler de refondation à ce propos, ce sera plus intéressant : il faudra pour cela s’inspirer de la notion de curriculum, de parcours de l’élève dans le monde des savoirs, de s’entendre donc sur des priorités. En allant notamment regarder au-delà de notre sacro-sainte tradition, dans les pays qui se sont déjà posé la question.
Qu’est-ce que ce dossier vous a appris de plus important ?
Françoise Colsaët : Comme souvent dans la longue préparation d’un dossier des Cahiers, j’ai été surprise et intéressée par la richesse des idées de nos collègues : là où, en préparant le dossier, je m’attendais à des témoignages de crispations, de craintes, d’angoisses (qui existent si souvent) autour des programmes, nous avons trouvé des auteurs qui proposent, qui développent des idées variées et astucieuses !
Jean-Pierre Fournier : Que l’on ne partait pas de rien, qu’il y a terreau très riche de réflexion chez de nombreux enseignants et chercheurs. Après un départ lent, nous nous sommes trouvés avec de nombreuses contributions, trop nombreuses même pour la taille du numéro.
NDLR : Sur le site vous trouverez un grand nombre d’articles complémentaires.