Les Cahiers pédagogiques sont une revue associative qui vit de ses abonnements et ventes au numéro.
Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !

Et l’opinion va…

C’est étonnant.

Jean-Michel Blanquer est généralement considéré, ou présenté, comme un ministre qui a su séduire l’opinion, comme « le bon élève » du Gouvernement. Pourtant, à l’occasion de la grève du 12 novembre dernier, un sondage réalisé par Odoxa pour la presse quotidienne régionale montrait que cette grève contre les suppressions de postes dans l’Éducation nationale était justifiée pour 72 % des personnes interrogées.

Étrange grève, soit dit en passant, plus soutenue par l’opinion que suivie par les enseignants, avec 11 % de grévistes annoncés par le ministre, qui revendique donc un soutien de 90 % des enseignants à sa politique. Une occasion manquée ?

Selon les résultats du même sondage, « les Français » trouvent les enseignants compétents (73 %), sympathiques (71 %), soucieux de leurs élèves (62 %) et travailleurs (57 %), même s’ils sont à peine une majorité (50 %) à les considérer comme efficaces. Et 77 % considèrent qu’il est possible de réformer l’école « si les politiques s’en donnent vraiment les moyens ».

« Les Français » soutiendraient donc les enseignants en grève contre le ministre de l’Éducation nationale, et ledit ministre dans le même temps ?

De fait, selon un autre sondage (YouGov France pour le HuffPost et CNews cette fois), paru début septembre, « les Français » se déclaraient favorables, à chaque fois à plus des deux tiers et jusqu’à plus de 80 % pour certains, aux mesures portées par Jean-Michel Blanquer. Pourtant, seuls 33 % d’entre eux disaient avoir confiance dans le ministre pour réformer l’Éducation nationale. Plus récemment, un sondage IFOP notait une progression de quatre points de la cote de popularité de Jean-Michel Blanquer, à 35 %, tandis que Viavoice le voyait perdre un point, à 32 %. Mais, au même moment, d’après un sondage Odoxa, 58 % des personnes interrogées disaient ne pas le connaître suffisamment pour répondre aux questions…

Alors, pour finir, sont-ce les enseignants, les réformes, le ministre, les trois ou aucun, qu’approuvent les Français ? Souvent sondage varie, bien fol est qui s’y fie.