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Écouter le paysage

Et si les sorties pouvaient être une occasion, à tous les niveaux d’enseignement, de découvrir autrement l’environnement, en écoutant en relief une géographie sonore ?

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Inversons la tendance

L’oïkos, « l’habitat » en grec, est un lieu où se passe une large part de l’éducation informelle des enfants. L’expérience de la nature, tellement appauvrie dans notre société moderne, participe à la formation sensorielle et corporelle du sujet, à son rapport à l’altérité.

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L’éducation civique par le scoutisme

Il existe beaucoup d’idées reçues sur le scoutisme. Celui-ci, et en particulier le très laïque mouvement des Éclaireurs, peut être considéré comme un précurseur de l’école en plein air et a toujours des enseignements à nous apporter. Pour parler de nature éducatrice, rien ne vaut un détour par la littérature de jeunesse. L’école de la […]

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Ce qu’en dit la recherche

On attribue à l’école dehors de nombreux bienfaits, désormais étayés par de nombreuses études : un bilan et une bibliographie de la recherche au travers des sources scientifiques.

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On ne fait pas cours dehors comme dedans !

On ne fait pas cours dehors comme dedans !

Quelques réponses aux critiques de l’école en extérieur pointées par Sylvain Connac.
Pouvez-vous vous présenter et dire ce qui vous a amenée à vous intéresser à l’école en plein air ?

J’ai d’abord été enseignante de primaire et j’ai très vite senti le besoin de mener des études en psychologie, et particulièrement avec une spécialisation dans la promotion de la santé. J’ai commencé dans la pratique à faire sortir dans la nature les enfants de 3 à 5 ans une fois par semaine, quel que soit le temps. J’ai voulu voir quels étaient les effets de ces sorties sur leur santé, leur comportement. J’ai fait des recherches, commencé à donner des formations sur la reconnexion avec la nature. Il n’y avait, en Suisse romande, aucun ouvrage sur ce sujet, alors qu’on s’interrogeait de plus en plus sur la question. Actuellement, je forme des adultes sur « comment enseigner à l’extérieur ». En 2008, j’ai publié Les enfants des bois, et en 2019, en collaboration avec un collectif, L’école à ciel ouvert, doublement édité en allemand et en français. L’écriture simultanée de ces deux éditions nous a permis de nous rendre compte des différences entre les deux pays quant à l’imposition bien plus grande de règles en France, qui peuvent entraver les sorties. En Suisse, quels que soient les cantons, c’est beaucoup plus facile.
Dans le texte de Sylvain Connac, on trouve pointées des critiques qui pourraient être faites à l’école en plein air. Être dehors nuirait à la concentration des élèves, en dispersant leur attention ?

Il peut y avoir des difficultés, sans doute, pour les enfants, à se concentrer sur ce que l’enseignant souhaite viser dehors. Celui-ci a au départ un objectif, mais ensuite il va se saisir de ce que propose l’environnement. Il ne s’agit pas simplement de changer de cadre matériel, mais d’enseigner « par l’environnement », bien entendu en lien avec les contenus, les programmes et les compétences que l’on veut transmettre ou construire. On ne fait pas cours dehors comme on fait dedans ! On utilise l’expérience directe, ce qui demande un changement de posture de l’enseignant.

Concernant la concentration, des études américaines ont montré que les expériences d’école dans la nature la renforçaient au final, et en particulier concernant les enfants à tendance hyperactive. Cependant, une phase d’adaptation est nécessaire. Au début, les enfants peuvent se sentir en récréation, peu habitués à l’enseignement dehors. Aussi faut-il instaurer des rituels, des règles de fonctionnement, créer des habitudes. L’enseignant doit aussi apprendre à restreindre ses objectifs. « Dehors » nécessite plus de temps.
Autre limite : l’école dehors laisserait de côté des apprentissages cognitifs au profit du bienêtre du moment.

L’école dehors développe des compétences qui sont considérées comme essentielles au XXIe siècle : la créativité, la coopération, l’autonomie, la motivation, la confiance en soi et en l’autre, la conscience de soi, de l’autre et de l’environnement, etc. Dehors, on trouve beaucoup de bénéfices tirés de l’expérience directe, mais j’insisterai sur le transfert. Dedans, en amont, on va apporter des connaissances, mais dehors on va tester pour voir si ça marche. Bien sûr la mémorisation, l’automatisation se feront davantage dedans, mais les allers-retours dedans-dehors sont essentiels.

Mais sans doute faut-il revoir la notion d’apprentissage. Les définitions qu’on peut trouver dans les dictionnaires insistent sur l’expérience, le contexte. C’est cela qui va donner du sens et renforce la motivation. Les études que j’ai citées montrent des progrès des élèves dans divers domaines, aussi bien la lecture que les maths.
L’enquête : ne risque-t-elle pas d’aller dans tous les sens et manquer d’un accompagnement qui oriente les élèves ?

Il faudrait sans doute un peu moins orienter et proposer des situations ouvertes, l’enquête n’étant qu’une possibilité. Un collègue qui a des élèves âgés de 6 à 9 ans travaille en géométrie et donne des consignes très simples comme « faites le plus de carrés possible ». Les enfants se posent alors beaucoup de questions, en coopérant entre eux, et vont s’approprier des savoirs peu à peu, mais cela demande aussi une accoutumance à ce genre d’activités. C’est une clé pour la compréhension du monde d’aujourd’hui et cela permet aussi de développer à la fois l’imagination et l’esprit critique des élèves.
Une autre question est celle des inégalités territoriales ou sociales.

On peut aller dehors sans avoir une forêt à proximité, on peut partir du bâtiment scolaire et sa proximité, même en ville. L’école dehors peut réduire les inégalités scolaires, car certains mettent en œuvre des compétences habituellement peu mises en valeur. L’enseignant voit aussi ces enfants autrement, avec un comportement différent dans la nature : cela permet d’en avoir une image plus globale, moins stéréotypée. De plus, on constate davantage de coopération et d’entraide entre les élèves pour franchir des obstacles, parfois très concrets.
Finalement, comment répondez-vous à l’objection que faire l’école dehors ne peut pas garantir à soi seul les apprentissages ?

L’environnement, par lui-même, alimente les apprentissages. Certes, dans le cadre de l’enseignement, l’immersion n’est pas suffisante. L’enseignant est là pour créer une atmosphère propice aux apprentissages. Il doit être bien présent pour que tout le monde progresse, savoir rebondir sur ce qui intéresse les enfants, s’ouvrir à d’autres compétences et accepter l’imprévu, l’inattendu.
Sarah Wauquiez
Propos recueillis par Jean-Michel Zakhartchouk et Aurélie Zwang

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Toucher le monde

Faire l’école dehors, c’est aussi permettre à l’enfant de prendre à nouveau contact avec un tout dont il fait partie.