J’étais en seconde et, bien qu’assez bon élève, j’avais un rapport assez difficile avec l’école. J’avais l’impression d’y être un imposteur, de ne pas y être à ma place. La culture ouvrière dont j’étais issu (et nous n’étions pas encore très nombreux dans ces années-là) me semblait ignorée, voire méprisée.
J’ai fait mon entrée à l’école primaire dans les années soixante, et, à cette époque, nous étions triés (garçons-filles) notés, classés. Mon seul exploit durant cette scolarité élémentaire : avoir réussi à occuper successivement la place de dernier, tout au fond la classe… et celle de premier, tout devant. Bien sûr j’ai également testé tous les stades intermédiaires. Comme si j’avais voulu prouver, à mon corps défendant, la stupidité du classement.