Les Cahiers pédagogiques sont une revue associative qui vit de ses abonnements et ventes au numéro.
Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !
,

Revue de presse du dimanche 19 mai 2024

Le choc des savoirs n’en fini pas de provoquer des remous, tant il est refusé par l’ensemble de la communauté éducative, notamment, entre autre, pour des raisons de mixité sociale. La volonté de remettre de l’autorité à l’école interroge aussi : quelle autorité ? Les résultats d’admissibilité des concours étant tombés, on parle aussi beaucoup du choc de recrutement qui n’a pas eu lieu. La réforme de la formation est une réponse du gouvernement. Vous trouverez aussi diverses informations, notamment pour l’orientation, le supérieur, etc.

Choc des savoirs et mixité

Semaine après semaine, le choc des savoirs au collège fait couler énormément d’encre contre lui. Refus des groupes « de besoin », refus du tri des élèves, refus de la fin du collège unique. Et refus aussi d’une réforme avec des moyens en baisse.

Le « choc des savoirs » est un projet de société (cafepedagogique.net). “Laurence De Cock livre dans cette tribune une analyse sans concession du projet pour l’École lancé par Gabriel Attal et porté aujourd’hui par Nicole Belloubet. «  Tout semble passer crème alors qu’il s’agit de la réforme la plus régressive qu’ait connu l’Éducation nationale depuis le régime de Vichy », s’indigne l’historienne qui interroge la conscience des un·es et des autres : « À ceux que l’idée de sélection ne répugne pas parce qu’elle active une petite touche de fierté personnelle je demande ceci : que pensez-vous de l’élimination qu’elle engendre en retour ? N’aurions-nous pas un peu honte de l’avoir accompagnée ? »

FSU : Nous ne trierons pas nos élèves (cafepedagogique.net). “« Nous sommes déterminés à organiser la résistance contre les mesures du Choc des savoirs ». C’est par ces mots que Benoit Teste, secrétaire générale de la FSU, a lancé la conférence de presse qui avait lieu hier, mardi 14 mai. Et si les syndicats ont tenu à réunir les journalistes, c’est parce que l’heure est grave selon eux. « L’école est à un point de bascule » a affirmé Benoit Teste pour qui les mesures du Choc des savoirs portées par le gouvernement Attal sont « populistes ». Ces mesures peuvent mettre «  le feu socialement » assure Sophie Vénétitay, du Snes-FSU. « Elles barrent la route aux élèves de milieux les plus défavorisés ». Ce qui se joue aujourd’hui chez les professeurs qui se mobilisent, c’est « un combat pour la dignité professionnelle » selon elle. Et les syndicats préviennent, « les revendications ne s’arrêteront pas le 25 mai ». « On va discuter de la façon dont on organise la mobilisation à la fin de l’année et à la rentrée. On n’a aucun tabou sur les actions à mener si elles emportent l’adhésion des collègues ».

La réforme du collège s’attaque à un monument historique : le collège unique – Educavox, Ecole, pédagogie, enseignement, formation. “A la mi-mars 2025, divers textes réglementaires ont été publiés, venant officialiser la mise en œuvre, à compter de la rentrée de 2024, d’une réforme du collège. Nous sommes tentés de dire « encore », tant ce maillon de la chaîne éducative en a connu depuis sa naissance dans sa version actuelle de « collège unique ». Dans leur monumental ouvrage, publié en 2015 aux éditions de La Documentation Française, sous le titre « Les politiques de l’éducation en France », Antoine Prost et Lydie Heurdier en recensent 27 entre 1975 (année de création du collège unique) et 2014, auxquelles on peut ajouter une dizaine d’autres survenues de 2014 à nos jours.”  Écrit par Magliulo Bruno 

 

C’est une occasion rêvée d’aborder le sujet de la mixité scolaire, sujet hautement sensible en France.

Mixité scolaire : état des lieux (cafepedagogique.net). “La dernière note publiée par la Depp – Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance – traite de la mixité sociale au collège. Le service statistique du ministère propose « un état des lieux de la ségrégation sociale au collège à la rentrée 2023 ». On y apprend notamment que « le niveau et les composantes de la ségrégation sociale varient d’un département à l’autre, compte tenu notamment du degré de ségrégation résidentielle entre communes et quartiers, du poids du secteur privé et des inégalités économiques ». Sans surprise, les autrices notent le creusement des écarts de composition sociale entre secteurs public et privé, « le secteur privé scolarisant de plus en plus d’élèves de milieu favorisé » spécifiquement dans une vingtaine de départements situés plutôt dans la moitié sud.” 

Guillerm M., Monso O., 2022, « Évolution de la mixité sociale des collèges », Note d’Information, n° 22.26, DEPP. https://doi.org/10.48464/ni-22-26 et présentée sur le site du Ministère : Évolution de la mixité sociale des collèges | Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse

Education : « Il faut intégrer la Seine-Saint-Denis à l’académie de Paris » (lemonde.fr). “L’enjeu prioritaire est d’ouvrir, par la mobilité et la mixité sociale, l’horizon d’enfants qui vivent en Seine-Saint-Denis, mais aussi celui des Parisiens, explique l’ancien recteur Jean-Claude Fortier dans une tribune au « Monde ».

L’expérimentation parisienne sur la mixité sociale à la moulinette des groupes de niveau – Mediapart (mediapart.fr) “Il y a sept ans, quelques collèges parisiens expérimentaient une forme de mixité sociale contrainte, pour favoriser la réussite de tous les élèves. La réforme des groupes de niveau vient percuter ce projet de plein fouet.” (Abonnés)

 

Un peu partout, on demande une autre réforme, et des moyens pour l’école qui subit de plein fouet le coup de rabot budgétaire.

Pour une école émancipatrice, offrant de réelles conditions d’apprentissage à toutes et tous (cafepedagogique.net). “32 élu·es Les Écologistes demandent des moyens financiers et humains pour l’éducation. « Gabriel Attal, pétri de préjugés tout autant que d’ignorance de la réalité de terrain, choisissant d’ignorer les sciences de l’éducation et du social, nous ressort les vieilles lunes réactionnaires en stigmatisant en particulier les jeunes des quartiers populaires et leurs familles », écrivent-ils dans cette tribune pour le Café pédagogique.”

Des grèves un peu partout. Education : nouvelle mobilisation contre le « choc des savoirs » (hauteprovenceinfo.com) “Actualités. Parents, professeurs se mobilisent pour que « l’Ecole publique reste laïque, gratuite et obligatoire ». “ Éducation : la mobilisation reprend contre le choc des savoirs à Nantes (ouest-france.fr)    Grève du 14 mai à l’école, au collège et au lycée : nouvelle mobilisation contre le « choc des savoirs » | Actu

Manifestation des enseignants : « On ne lâchera pas l’affaire, on le fait pour nos élèves et les familles qui nous soutiennent » – Bonfy Blog (bondyblog.fr)Une nouvelle journée de mobilisation enseignante était organisée mardi 14 mai contre la réforme du “choc des savoirs” et pour un plan d’urgence dans les établissements scolaires du 93. Reportage.”

Un choc d’autorité ?

C’est l’autre « choc » voulu par Gabriel Attal, remettre de l’autorité à l’école. Mais quelle autorité ? Quelles mesures ? Des mesures passéistes ? Éduquer ou punir ? Comme se le demande Claude Lelièvre?

Autorité à l’école : éduquer ou punir ? (theconversation.com). “Ces derniers temps, la question d’un déficit d’autorité auprès des jeunes et des sanctions nécessaires pour remédier à cette situation s’est invitée à la « une » de l’actualité. Vendredi 3 mai, le ministère de l’Éducation nationale a d’ailleurs lancé une grande concertation sur le respect de l’autorité à l’école qui doit durer huit semaines.Claude Lelièvre, Enseignant-chercheur en histoire de l’éducation, professeur honoraire à Paris-Descartes, Université Paris Cité

Grande concertation sur l’autorité : Tous les syndicats claquent la porte (cafepedagogique.net). “Nouveau coup d’éclat des organisations syndicales. Attendues par la ministre dans le cadre de « Grande concertation » sur l’autorité à l’École, la FSU, l’UNSA Éducation, la FNEC-FP-FO, le SGEN-CFDT, la CGT Éduc’action et SUD Éducation ont décidé de claquer la porte du ministère – le Snalc était absent. « Nous avons déjà eu l’occasion de dénoncer la visio du vendredi 3 mai : sans aucune interaction possible, elle a confirmé que l’exercice relève davantage de la parodie de dialogue social que d’un échange approfondi qui permettrait de mettre en perspective les défis auxquels est confronté notre système éducatif, qui ne se limitent pas à la vision orientée et simpliste portée par le Premier ministre », écrivent-elles dans un communiqué de presse. Elles estiment que « l’École mérite mieux que ce simulacre de dialogue social où l’École, ses élèves et ses personnels sont méprisés et réduits à de simples pions dans un exercice politicien ». Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, explique la position de l’intersyndicale.

Posture ( et imposture) d’un « sursaut’’ disciplinaire (cafepedagogique.net). “Pour Claude Lelièvre, l’autorité prônée par Gabriel Attal relève de « l’imposture facile », voire « flagrante ». L’historien, qui revient sur l’évolution de la place de l’autorité à l’école, explique que si mai 68 est vu comme un moment charnière en matière de questionnement de l’autorité, les postures autoritaires, et violentes, étaient toujours d’actualité il y a moins de quarante ans…

Le choc de recrutement n’a pas eu lieu.

On s’en doutait ! En l’absence de réelle revalorisation des salaires et des conditions de travail, la seule annonce de la réforme de la formation ne change pas grand chose.

ERRATUM ! Rentrée 2024 : au moins 952 postes perdus (cafepedagogique.net). “À la rentrée prochaine, il manquera au moins 1059 professeurs des écoles – sûrement beaucoup plus, et au moins autant d’enseignant·es dans le second degré. Les résultats de l’admissibilité aux concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE) et du CAPES sont tombés. 11 390 candidats admissibles pour 7 917 postes dans le premier degré (soit un ratio de 1,44) et 6 317 pour 5 067 postes dans le second degré (un ratio de 1,24) Des chiffres encore plus mauvais que lors de la dernière session du concours pour le second degré (pour rappel, 20% des places étaient perdues à la rentrée 2023). Pour le premier degré, on note une légère amélioration, le ratio passe de 1,42 à 1,44 (en 2023, c’était 15% des postes à pourvoir au CRPE qui étaient perdus).

Former les enseignants, mais à quoi ? (cafepedagogique.net). “« Si l’actualité regorge de bonnes raisons de réagir, de s’insurger, de se mobiliser, nous prenons le parti d’essayer de mettre des mots sur des principes et des objectifs remis à plat, par envie de mettre les questions de fond au cœur des échanges, des controverses ou des propositions », écrivent Vincent Grosstephan, Bernadette Kervyn et Patrick Picard. « Pour ce faire, nous allons essayer d’évoquer cinq dimensions enchâssées, avec l’ambition de prendre en compte cette complexité pour parler de la formation initiale des enseignants… »

Réforme du Capes : les enseignants devront-ils se contenter d’être de bons lycéens ? (lefigaro.fr). “Les futurs professeurs passeront les concours d’enseignement après trois années d’études au lieu de cinq jusqu’à présent. Si l’objectif est de rendre le métier plus attractif, certains syndicats y voient surtout une «régression».” (abonné)

Patience, pédagogie, exigence : qu’est-ce qui fait un bon prof ? (lavie.fr). “Il est des enseignants qui parviennent à motiver les élèves récalcitrants ou à redonner confiance aux plus perdus. Ils ouvrent alors le champ des possibles, font naître des vocations, et changent des vies à jamais.” Par Marie Quenet

« L’éducation ne se résume pas à l’absorption de principes abstraits ou de techniques » (marianne.net). “L’éducation est capital(e). Capital ? Comme une marchandise en vue de « l’employabilité » ? Comme une donnée comptable à faire fructifier ? L’éducation doit se penser à l’aune d’autres notions, peut-être même se penser contre elle-même quand il s’agit d’apprendre à douter de ce que l’on sait ou croit savoir : elle est capitale, expliquent les signataires de cette tribune collective dans « Marianne ».” Par Sandrine Ansart , Raffi Duymedjian , Fiona Ottaviani , Hugues Poissonnier et Dominique Steiler

La mobilisation contre la réforme de la formation mérite mieux que cela !
« La réforme de la formation des enseignants devrait être mise en œuvre à la rentrée prochaine. Mais les textes ne seront présentés aux syndicats que le 11 juin ! On s’achemine vers une énième usine à gaz dans l’improvisation et la confusion. Mais pendant ce temps là, on débat sur la place des concours et une supposée « régression » du niveau de recrutement. Ce n’est pas à la hauteur de l’enjeu. » Philippe Watrelot

Divers

 

Ces objectifs européens pour l’éducation sur lesquels la France fait mieux que ses voisins (lemonde.fr). “Décrochage, diplômes du supérieur, jeunes enfants scolarisés… Selon une note de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance publiée mardi 7 mai, la France a dépassé plusieurs des buts fixés par l’Union européenne pour 2030 pour le système éducatif. Elle reste toutefois, comme presque tous ses voisins, en retard sur le volet concernant les compétences des élèves.” Par Eléa Pommiers

Jean-Pierre Obin, le lanceur d’alerte – Causeur. “Il y a vingt ans, l’inspecteur général mettait les pieds dans le plat en rédigeant un rapport sur les signes religieux à l’école. Depuis, la tendance s’est accentuée, les violences ont explosé, et une nouvelle génération de profs conteste à son tour la laïcité.”

« C’est désolant »: l’Éducation nationale lui refuse une police d’écriture adaptée pour le bac (bfmtv.com). “RMC s’engage au côté de Nolan, qui aimerait simplement passer son baccalauréat comme les autres lycéens. Malheureusement, l’Éducation nationale refuse à cet élève malvoyant une police d’écriture adaptée.

École en Polynésie : pourquoi le rythme scolaire, différent de l’hexagone, va changer (ouest-france.fr). “À partir de la rentrée scolaire d’août 2024, la semaine d’école en maternelle et primaire passera de 27 à 24 heures hebdomadaires pour les élèves avec des journées qui ne dépasseront pas 6 heures d’enseignement. Elle répond à une demande des enseignants de s’aligner sur la métropole. L’avis des parents, enseignants, communes mais aussi des transporteurs a été sollicité.

Entretien -« Nous voulons que les programmes de sciences économiques et sociales soient allégés dès juin et qu’ils soient réécrits » – Alternatives Economiques (alternatives-economiques.fr)  “Petite victoire pour l’Association des professeurs de Sciences économiques et sociales (Apses). Créée en 1971, la structure qui regroupe plus de 2 300 enseignants de la discipline, soit plus de 40 % d’entre eux, s’est mobilisée contre la lourdeur des programmes de SES et leur cloisonnement disciplinaire. Ils ont obtenu du ministère de l’Education nationale un allègement pour l’année prochaine.

SOS homophobie : un rapport toujours plus alarmant (cafepedagogique.net). “Née le 11 avril 1994, l’association SOS homophobie vient tout juste de passer le cap des 30 ans. On voudrait pouvoir fêter dignement cet anniversaire – tant de combats ont été remportés ! – mais la fête a un goût bien amer car force est de constater : 30 ans plus tard la haine contre les personnes LGBT+ n’a pas cessé de se diffuser, et elle continue même de prospérer.

À Lyon, la Cocarde lycée vire néofasciste – Street Press (streetpress.com)Créé en avril 2024, la section jeune du groupe néofasciste Lyon populaire, qui a commis plusieurs agressions dans le Rhône, est directement issue de la Cocarde lycéenne locale. Une épine dans le pied pour le syndicat national, très proche du RN.”

Orientation

« On a l’impression que ça embarrasse tout le monde » : les stages de seconde dès la mi-juin, ça ne prend pas ! – Le Parisien. “À un mois du début des stages de seconde, de très nombreux lycéens n’ont toujours pas trouvé d’entreprise pour les accueillir. Alors que ce dispositif devait permettre de les maintenir dans le giron de l’école jusqu’à la fin du mois de juin, des milliers d’entre eux devraient se retrouver en vacances avant l’heure.” Par Frédéric Gouaillard

Plateforme Avenir(s) de l’Onisep : une révolution dans l’orientation scolaire ? – UNSA‑Education.com (unsa-education.com). “Le 23 avril 2024, la directrice générale de l’Onisep, Frédérique Alexandre-Bailly, a présenté la plateforme Avenir(s) aux syndicats. Cette initiative ambitieuse, qui devrait être accessible à l’automne prochain, s’inscrit dans le cadre de la promotion de l’éducation à l’orientation et de la valorisation des compétences des jeunes. Dans un contexte financier dégradé et de frilosité des collectivités locales parties prenantes dans le déploiement, la réussite est impérative pour l’opérateur.

« Je n’ai aucune expérience » : des psy-EN luttent contre l’autocensure des lycéens sur Parcoursup – L’Etudiant (letudiant.fr). “Dans un lycée du XVe arrondissement de Paris, difficile pour les lycéens STMG de trouver des compétences à mettre en avant dans leur dossier de candidature sur Parcoursup. Un atelier encadré par des psy EN essaye de faire tomber les barrières et de leur redonner confiance en eux.”

Parcoursup lance un site d’entrainement pour tester les candidats (rtl.fr). “Quinze jours avant la phase d’admission, la plateforme Parcoursup propose un simulateur pour entraîner les lycéens à accepter, refuser ou conserver leurs vœux en attente.”

Origine sociale, diplôme et insertion : la force des liens | Cereq. “Alors que les jeunes générations accèdent massivement au bac et aux études supérieures, quelle influence ont aujourd’hui les origines sociales sur les parcours scolaires et professionnels ? S’appuyant sur l’observation en 2020 des trajectoires des jeunes sorti·es de formation trois ans plus tôt, ce Céreq Bref fournit des éléments de réponse. Il montre ainsi que les inégalités sociales observées au moment de l’insertion professionnelle s’expliquent avant tout par l’effet déterminant du milieu d’origine sur le niveau de diplôme atteint. Mais cet effet persiste sur les chances d’accéder au statut cadre.”

L’enseignement supérieur

 

« Les étudiants les plus favorisés socialement se retrouvent dans les établissements les mieux financés et dotés pédagogiquement » (lemonde.fr). “Alors que le système universitaire français reposait historiquement sur une égalité forte entre les établissements, la mise en concurrence de ces derniers, à partir de la fin des années 1980, a changé la donne, explique Emmanuelle Picard, historienne des universités et professeure à l’Ecole normale supérieure de Lyon, dans un entretien au « Monde ».” Propos recueillis par Séverin Graveleau

Cette école française est l’une des plus sélectives du monde – les élèves y sont payés plus de 1 500 euros par mois (lefigaro.fr). “Faire des études peut coûter cher, notamment dans les établissements les plus prestigieux. Mais il est aussi possible de choisir une formation gratuite, voire d’être payé pour étudier dans une bonne école. Dans l’une d’elles par exemple, les élèves peuvent bénéficier d’un salaire mensuel brut dépassant 1 500 euros.

Parcoursup : des étudiants étrangers désormais limités dans leurs choix | Actualités | CIDJ. “Douche froide pour les étudiants étrangers et les organisations étudiantes. En effet, un décret publié le 6 février 2024 autorise le ministre de l’Enseignement supérieur à modifier leurs conditions d’accès aux études en France. Dans la foulée, un premier arrêté fixe à trois le nombre de vœux dans plusieurs formations sur Parcoursup. On y trouve notamment les BTS et les IFSI (instituts de formation en soins infirmiers), deux cursus particulièrement sollicités sur la plateforme. Le motif énoncé par les législateurs ? Une volonté d’assurer le bon déroulement de la procédure, lit-on dans le décret, quand deux organisations étudiantes, la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (FNESI) et la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) fustigent des mesures qu’elles jugent « discriminatoires et xénophobes ». Au point d’en saisir le Conseil d’État pour réclamer le retrait de ces textes. Mais une première audience pour une suspension en urgence, organisée le 8 avril 2024, s’est soldée par une fin de non-recevoir, deux jours plus tard. Conclusion, pour cette année, les choses resteront en l’état pour les étudiants étrangers ciblés par ces textes.”

Dans les coulisses de Parcoursup – L’École des Lettres – Revue pédagogique, littéraire et culturelle (ecoledeslettres.fr)/ “Comment les profs de prépa sélectionnent-ils les dossiers des lycéens qu’ils reçoivent ? Témoignages d’enseignants qui se prêtent même à imaginer des critères de sélection plus pertinents et plus justes.” Par Milly La Delfa, professeure de lettres au lycée de Cachan

France 2030 : point d’étape (cafepedagogique.net). “L’Union européenne des 27 s’est fixé sept objectifs en matière d’éducation et de formation pour 2030. Si aucun des objectifs 2030 n’est atteint à ce stade par les 27 États membres de l’UE en moyenne, la France en a déjà atteint, voire dépassé, trois : davantage de jeunes enfants en éducation (scolarisation dès trois ans), moins de sorties précoces de l’éducation et de la formation, ainsi qu’un accès plus élevé à des diplômes de l’enseignement supérieur. Pour les autres objectifs, le chemin semble encore long, comme dans beaucoup de pays européens.

Huguette Bello : « La démocratisation de l’enseignement supérieur n’est pas encore aboutie à La Réunion » – L’Etudiant – Educpros (letudiant.fr). « Pour comprendre les enjeux de l’enseignement supérieur liés à chaque territoire, EducPros donne la parole aux présidents et présidentes de Région. Dans cet entretien, Huguette Bello, présidente de La Réunion, fait le point sur les spécificités et les priorités de l’ESR de l’ile.”

Mobilisation propalestienne : des étudiants et des chercheurs demandent aux universités françaises de prendre position – Le Monde (lemonde.fr)L’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), occupée par une quarantaine d’étudiants, a été évacuée par la police, mercredi dans la soirée, alors qu’un autre rassemblement se tenait place de la Sorbonne.

À Lyon, un mouvement étudiant se structure pour « transformer l’enseignement supérieur à la hauteur de l’urgence écologique » – Aef Info (aefinfo.fr)

« Comment transformer l’enseignement supérieur face à la crise écologique ? » Ce lundi 6 mai 2024 à Lyon, 15 établissements lyonnais (1) étaient représentés lors d’une soirée organisée par un collectif d’étudiants inter-écoles. L’objectif ? Échanger avec des élus locaux et mettre en lumière l’implication étudiante forte sur ces thématiques.”

 

Des nouvelles d’ailleurs

Luc Trouche : l’École chinoise ou les contradictions d’un système très centralisé (cafepedagogique.net). “Depuis 12 ans, Luc Trouche est engagé dans une collaboration de recherche avec la Chine, dans le fil d’une coopération ENS de Lyon-East China Normal University à Shanghai. La Chine, qui a décidé d’un nouveau curriculum en 2022, publiera de nouveaux manuels scolaires liés à ce curriculum. Le professeur émérite en didactique des mathématiques à l’ENS de Lyon, de retour d’un séjour scientifique de deux mois à Beijing Normal University (Pékin) revient sur ce nouveau curriculum et la façon dont la conception des manuels est étroitement encadrée par le ministère de l’éducation dans ce pays. Il évoque aussi la relation élève-enseignant – alors qu’un débat sur l’autorité traverse l’École en France, et la place du numérique dans cette société connue pour son hyper surveillance vidéo. Il répond aux questions du Café pédagogique.

Les profs ne sont pas prêts à donner le cours Culture et citoyenneté québécoise, dit la Fédération des syndicats de l’enseignement | Le Devoir. “Un syndicat estime que les enseignants du Québec ne sont pas prêts à donner le cours Culture et citoyenneté québécoise (CCQ), qui doit être au programme dès la prochaine rentrée en remplacement du cours Éthique et culture religieuse (ECR). Un peu moins de la moitié (45 %) des enseignants qui auront à donner le cours CCQ à compter du mois d’août ont reçu une formation pour le faire, selon la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ). Le syndicat enseignant a dévoilé lundi les résultats d’un sondage qu’il a mené, du 30 avril au 6 mai, auprès de 2675 personnes qui donnent les cours ECR ou CCQ.”

Toujours au Québec. Cellulaire en classe | L’interdiction n’a pas changé grand-chose, disent des profs | La Presse. “L’interdiction d’utiliser le téléphone cellulaire dans les classes décrétée par le ministre de l’Éducation il y a quelques mois n’a pas apporté de grands changements, disent des enseignants. Devrait-on maintenant l’interdire partout dans les écoles ?

Ressources et réflexions

Évolution de la mixité sociale des collèges | Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse. “Le niveau et les composantes de la ségrégation varient d’un département à l’autre, compte tenu notamment du degré de ségrégation entre communes et quartiers, du poids du secteur privé et des inégalités économiques. Au niveau national, la ségrégation entre collèges est peu variable au cours du temps. La ségrégation parmi les collèges publics suit une tendance à la baisse et les écarts de composition sociale entre secteurs public et privé sont croissants, le secteur privé scolarisant de plus en plus d’élèves de milieu favorisé.”

Développement de l’enfant et démocratie, de la coopération à la compétition : le choc des programmes de la maternelle (cafepedagogique.net). “Christian Deligne propose aux lecteurs et lectrices du Café pédagogique une étude comparative du programme de français de 2015 et des projets de programme 2024. « En lisant successivement les programmes de 2015 et le projet de 2024, j’ai été frappé le changement de société imposé » écrit-il. « Mes formations de professeur de Sciences Naturelles, puis de permanent d’ATD Quart-Monde, puis d’instituteur Freinet et enfin d’animateur de groupe Balint enseignant dans l’AGSAS ont guidé mon analyse. Il m’a semblé qu’il suffit de juxtaposer les deux textes pour que la vérité saute aux yeux, pas besoin de grandiloquence ».

Origine sociale, diplôme et insertion : la force des liens | Cereq. “Alors que les jeunes générations accèdent massivement au bac et aux études supérieures, quelle influence ont aujourd’hui les origines sociales sur les parcours scolaires et professionnels ? S’appuyant sur l’observation en 2020 des trajectoires des jeunes sorti·es de formation trois ans plus tôt, ce Céreq Bref fournit des éléments de réponse. Il montre ainsi que les inégalités sociales observées au moment de l’insertion professionnelle s’expliquent avant tout par l’effet déterminant du milieu d’origine sur le niveau de diplôme atteint. Mais cet effet persiste sur les chances d’accéder au statut cadre.” Par Dabet Gaëlle, Epiphane Dominique, Personnaz Elsa

Trois piliers de la pédagogie Freinet pour enseigner l’histoire (cafepedagogique.net). “Magali Jacquemin est professeure des écoles. Une professeure adepte de la pédagogie Freinet. Dans cet article, l’enseignante qui exerce dans une école Rep+ du nord parisien, partage avec les lecteurs et lectrices du Café pédagogique sa démarche pédagogique de l’enseignement de l’Histoire. Une démarche où l’élève, auteur de ses propres savoirs, développe et cultive son esprit critique. Une démarche qui permet de faire vivre les valeurs de l’École.

Géraldine Duboz et Bernard Desclaux pour la récolte.

Dans la librairie des cahiers pédagogiques

 

Intelligence artificielle et pédagogie

n°593 – mai 2024
L’intelligence artificielle fait partie de notre quotidien depuis longtemps, mais l’intelligence artificielle générative a fait une entrée fracassante dans nos vies il y a moins de deux ans. Aucun pan n’est épargné, cela interroge donc aussi les pratiques pédagogiques. Comment, quand et pourquoi l’utiliser en classe ?

 

 

 

Peut-on inclure sans exclure ?

n°592 – mars 2024
Où en est-on de l’école inclusive ? De l’inscription du principe dans la loi à son effectivité sur tout le territoire, il y a un long chemin, semé de réticences, de doutes et de contraintes, mais aussi de réussites et de raisons d’y croire. Notre dossier propose un bel exercice d’équilibrisme pour continuer d’avancer.