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14-18 : quel centenaire dans nos classes ?

Laurent Fillion, Jean-Michel Zakhartchouk

Laurent Fillion, Jean-Michel Zakhartchouk

2014 est sans conteste l’année du centenaire de la Première Guerre mondiale. Le hors-série numérique coordonné par Laurent Fillion et Jean-Michel Zakhartchouk montre comment les enseignants s’emparent de l’occasion pour commémorer, réfléchir et apprendre.

À quoi et à qui pourra être utile le hors-série que vous venez de coordonner ?
Laurent Fillion : Il sera utile aux enseignants qui voudront utiliser cet objet d’actualité, le centenaire, comme projet d’apprentissage dans leur classe.
Il sera sans nul doute utile aussi pour une réflexion autour de l’idée même de commémoration dans un cadre scolaire.

Quelles ont été vos découvertes lors de la préparation du dossier ?
L. F. : Tout d’abord, la multitude des possibles autour de cet enseignement de la Première Guerre Mondiale ! Et également, l’aspect « patrimonial » de cette guerre. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle n’est pas devenue un objet exotique chez nos élèves. La mémoire collective de la guerre 14 est importante…

Jean-Michel Zakhartchouk : Peut-être l’implication personnelle d’enseignants retrouvant des bribes d’histoire familiale et faisant partager celle-ci à leurs élèves, c’est une bonne occasion d’incarner des événements historiques majeurs.

Qu’est-ce que ce hors-série a de particulier ?
J.-M. Z. : Il obéit à une chronologie précise, à quelques mois du vrai démarrage de la commémoration, même si celle-ci a déjà commencé. Du coup, certains articles évoquent davantage des projets que des réalisations, ce qui est inhabituel aux Cahiers où on parle avant tout de ce qui a été fait.

Quelle activité autour du centenaire ou réflexion sur la Première Guerre mondiale vous reste particulièrement en tête ?
L. F. : En tant qu’enseignant d’histoire, je suis sensible au choix des études, des exemples à travers les démarches inductives. Ce qui m’a particulièrement marqué dans les contributions de ce numéro, c’est le juste équilibre à trouver entre la mémoire et l’émotion. Travailler à partir de témoignages parfois familiaux, de paysages familiers, d’une mémoire locale toujours vive peut s’avérer délicat auprès de jeunes élèves. L’émotion peut certes susciter l’intérêt mais si l’on n’y prend garde, elle peut aussi parasiter l’apprentissage. Il me semble que les auteurs ont su à travers leurs pratiques ou leur projet trouver cette juste mesure, que ce soit à Verdun où Olivier Quinet fait chanter la chanson de Craonne à ses élèves, ou sur le site de Notre-Dame de Lorette avec Christophe Lecarlier , avec le parcours de Paul Guillot que découvre les élèves de Jean-Valéry Martineau, celui de Paul évoqué par Isabelle Pasquet ou encore ceux proposés par le musée d’Ypres.
A chaque fois, la mémoire, l’histoire personnelle débouche sur une mise en perspective historique, essentielle pour éviter les pièges listés par Antoine Prost et Charles Heimberg

J.-M. Z. : En tant qu’enseignant de français, je m’intéresse beaucoup à l’écriture de textes adoptant un point de vue, de la lettre de poilu aux textes de propagande ou de contre-propagande à inventer. Bien sûr, c’est tellement mieux lorsqu’on travaille en interdisciplinarité. Et si on peut associer les arts plastiques, c’est encore mieux, comme le prouve le beau travail proposé par Xavier Gurry dans le dossier. Les nombreuses ressources, documentaires ou muséales, sont autant d’occasion de mettre en œuvre les compétences de recherche et d’exploitation de l’information. Une belle illustration du dossier « apprendre à chercher, chercher pour apprendre ».

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