Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !
Vivre avec ChatGPT

Le sous-titre du livre est éloquent : Séduire, penser, créer, se cultiver, s’enrichir… l’intelligence artificielle a-t-elle réponse à tout ? Alexandre Gefen se dit « spécialiste des humanités numériques » et dirige un programme de recherche sur l’IA. Il ne faut pas trop se fier à sa brève biographie, qu’il a demandé à ChatGPT de réaliser, vu l’erreur sur son âge et surtout l’attribution d’un article qu’il n’a jamais écrit (mais, dit-il astucieusement, qu’il aurait pu écrire et même qu’il aurait assez envie d’écrire)
L’ouvrage est savoureux et ponctué de réponses de l’IAG à des questions ou demandes des plus classiques (des demandes d’information sur des outils existants ou de définitions par exemple) aux plus saugrenues, comme « Imagine un discours du Général de Gaulle sur la pandémie du Covid ». L’IAG refuse cependant de donner la parole à Hitler évoquant le réchauffement climatique (!) ou d’écrire à la manière du marquis de Sade un récit érotique, pour des raisons d’éthique ou de « pudeur ». Et à la question : « Mon Chat, es-tu conscient ? », la réponse est pleine d’humilité : « en tant que programme informatique et intelligence artificielle, je n’ai pas conscience au sens où les humains ou les animaux en ont une. » C’est curieux, d’ailleurs, d’attribuer la conscience aux animaux…
En 155 pages, l’auteur aborde de nombreuses questions en deux grandes parties : « Comprendre ChatGPT» et « Utiliser ChatGPT », avec, à la fin, vingt trucs et astuces dans cette utilisation. Il remonte à l’histoire en évoquant les automates, les premiers algorithmes et les récits de fiction en littérature ou au cinéma (Minority Report, et bien sûr le Carl de L’Odyssée de l’espace).
Il montre toutes les potentialités de cet outil, les questions philosophiques que pose son usage, bien sûr les dangers et limites, et invite à s’y intéresser pleinement. À bien comprendre aussi qu’il n’est qu’une (formidable) compilation de savoirs, programmé pour des réponses souvent lisses, mais selon la demande capable de fantaisie et d’une certaine créativité. Citons sa belle conclusion : « Face aux savoirs humains sur lesquels nous nous juchons comme des nains sur les épaules de géants […], ChatGPT nous rendra peut-être humbles, plus sceptiques et plus drôles, ne serait-ce que pour se moquer un peu de lui, c’est-à-dire de nous-mêmes… »