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Revue de presse du 26 septembre 2021

Au sommaire cette semaine : du bien-être mal perçu, des failles dans le système, le gymkhana de l’enseignement supérieur, l’école interdite pour les filles afghanes et des élèves du Nigéria, et une invitation à la créativité collective.

Entre déclaration du ministre et protestation des personnels de l’éducation : « je t’aime, moi non plus »

 

Les personnels de l’éducation battaient le pavé ce jeudi. « L’intersyndicale FSU – FO – SUD – CGT Educ’Action demande « un plan d’urgence dans l’éducation » et dénonce « une rentrée de nouveau marquée par une absence d’anticipation ». Selon les syndicats, l’école est mise « à rude épreuve », en raison de la crise sanitaire. » explique Sud-Ouest. Le décevant Grenelle de l’éducation n’a pas adouci la colère des enseignants qui attendent désespérément le dégel du point d’indice des fonctionnaires. Le système éducatif se dégrade, les inégalités face à la réussite scolaire sont criantes, aggravées encore par les périodes successives d’école confinée. La longue liste de revendications n’a pourtant pas attiré les foules, avec « des taux de grévistes de 3,96 % dans le primaire et 6,19 % dans le secondaire, selon le ministère, mais de respectivement 15 % et 32 % d’après les syndicats. » peut-on lire dans Le Monde. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, temporise dans le même quotidien : « Toutes ces actions de rentrée traduisent la colère, l’amertume et l’agacement après cinq années très difficiles pour les personnels, confrontés à une avalanche de mesures qui ont dénaturé leur métier et affaibli le service public d’éducation. »

 France 3 Provence Alpes Côte d’Azur est allée voir les manifestants marseillais dont la colère s’est corsée depuis les annonces du Président de la République sur le futur recrutement des enseignants par les directeurs d’école. « Ce qu’on veut vraiment faire comprendre au président de la République, c’est qu’une école ne se gère pas comme une entreprise du CAC 40 », résume Virginie Akliouat, secrétaire générale du SNUIPP des Bouches-du-Rhône.  « Le président de la République a donné le cap à Marseille le 2 septembre en annonçant une véritable libéralisation de l’école publique avec des directeurs choisissant les professeurs et disposant des rythmes scolaires et même des enseignements. La loi Rilhac est un premier pas. Elle fait des directeurs d’école de vrais supérieurs hiérarchiques mais ne disposant ni de la formation ni du statut protecteur vis à vis de leur supérieur immédiat (l’IEN). » explique François Jarraud dans le Café Pédagogique. A noter que la contestée loi Rilhac est adoptée au Palais Bourbon, deux ans quasiment jour pour jour après le suicide de Christine Renon dont le souvenir est fortement présent dans les esprits des enseignants et dans les cortèges.

Ministre incompris ?  Jean-Michel Blanquer affirme  au micro d’Elisabeth Martichoux sur LCI « Le bien-être des professeurs c’est mon but ». Dis tonton prof, pourquoi tu tousses ? Les bonnes intentions énoncées par le ministre semblent se traduire par des actes ressortant de l’amour vache, en particulier pour le secondaire.  « On supprime des postes alors que la démographie augmente dans les collèges et les lycées. Mais on ne peut pas bien faire son travail quand on a deux ou trois classes en plus, poursuit le secrétaire général du FSU. Et aujourd’hui, la classe à 37 élèves est devenue quasi la norme, notamment en première et terminale.», peut-on lire sur le site de Libération.

Illustration de Fabien Crégut

Ellen Salvi a lu l’ouvrage du ministre et en souligne l’autosatisfaction dominante sur le site de Mediapart.  « Exercice d’autosatisfaction oblige, le ministre de l’éducation nationale n’avait plus assez d’encre pour rappeler les manquements de son administration, les bugs des outils numériques, la solitude des enseignants, leur accès tardif à la vaccination, ou encore le creusement des inégalités scolaires. Trop occupé à se désoler des critiques qui « prennent le chemin de la facilité » et à esquisser sa vision d’une école du futur, guidée par un impératif de compétitivité, il en oublie d’écouter les opinions qui traversent le monde éducatif. »

Remettre le métier à l’ouvrage … politique

« Qui va gagner le million (de voix de profs) : guerre de com’ sur le salaire des enseignants », le titre choisi par Lucien Marboeuf pour son article de blogest particulièrement percutant et pertinent, le contenu de l’article aussi. « Bienvenue au pays de l’esbroufe. » écrit-il en décryptant les annonces des différents camps, entre « revalorisation historique de cacahouètes », promesse d’augmentation fracassante et répliques en tous genres, le tout en concomitance avec un rapport de l’OCDE qui affiche des chiffres accablants. « En France, le cout d’un prof des écoles est de 2092 $ par élève, contre 3680 $ en moyenne dans l’OCDE, 3881 $ en Espagne et 5097 $ en Allemagne. Un prof de collège français coute 2843 $ par élève, contre 3680 $ en moyenne dans l’OCDE, 5209 $ en Espagne et 6514 $ en Allemagne. » L’heure est à la pêche aux voix en vue de l’élection présidentielle. « Dites, les collègues, vous ne vous sentez pas instrumentalisés, au final ?… », conclut le professeur des écoles bloggeur.

Le sociologue François Dubet explore pour Alternatives Economiques les questions laissées en suspend par la promesse d’Anne Hildago de doubler les salaires des enseignants. « Il faudrait dire ce qui serait attendu « en échange » d’une élévation aussi radicale des salaires : engagement dans la vie des établissements et des activités tenues aujourd’hui pour périscolaires ? Allongement du temps scolaire pour les élèves et pour les maîtres ? Changement dans les modes d’affectation des enseignants dans les établissements ? Obligation de formation continue des maîtres ? Ou que sais-je encore ? ». Claude Lelièvre, dans son blog, rappelle d’autres revalorisations annoncées dans un passé proche. « L’annonce faite par Anne Hidalgo en est une, et de taille. Mais il y en a eu d’autres, qui méritent d’être rappelées même si on les a quelque peu oubliées, bien à tort. Car elles donnent à réfléchir dans notre situation complexe actuelle. » « La question des salaires des enseignants est centrale mais faut-il focaliser le débat sur seulement ceux-ci ? » s’interroge le sociologue Pierre Merle en soulignant lui aussi les interrogations qui se posent dans le sillage de la proposition de la maire de Paris.  Et parmi, les questions fondamentales, figure celle de l’attractivité du métier. « Dans les disciplines dites en tension, trop de postes aux concours du CAPES ne sont pas pourvus (7% en anglais, 12% en mathématiques, 14% en économie et gestion en 2020) (RERS, 2021). », des chiffres exposés par Pierre Merle pour illustrer la difficulté de recrutement. Violaine Morin, dans un article réservé aux abonnés , Le Monde, s’intéresse aux agrégés qui quittent le navire. « Quelques membres de ce « corps d’élite » des professeurs choisissent, temporairement ou définitivement, de renoncer à faire cours. Un phénomène que l’éducation nationale qualifie de « minoritaire ».

 Et pourtant : « Education : La richesse de l’école ce sont les profs, non pas les tuyaux ! ». L’affirmation est de Dominique Wolton lors de l’ouverture de la dernière édition de Ludovia. « Face à l’injonction de s’adapter toujours plus aux techniques de la communication numérique, Dominique Wolton reconnaît aux enseignants un pouvoir de résistance, au moins passive. C’est d’abord parce que la relation pédagogique prévaut sur la technique. Mais, c’est aussi parce que l’école, plutôt que de chercher vainement à rattraper un hypothétique retard, doit transmettre le patrimoine de l’humanité. », relate Ludomag.  Oui, le métier d’enseignant est beau et mérité mieux qu’une surenchère électoraliste, il vaut bien un débat profond sur l’école.

Des brèches dans le système

Pendant ce temps-là l’école du en même temps s’infiltre dans les failles du système. Là, c’est l’association « Le choix de l’école » qui place dans les établissements scolaires de jeunes diplômés de grandes écoles pour des postes en CDD. « Sous couvert d’un discours généreux, Le Choix de l’école correspond bien à la vision d’Emmanuel Macron d’un système éducatif qu’il faudrait bousculer et « manager » à la façon d’un entrepreneur – vision qui a dicté aussi les annonces du président de la République sur la liberté de recrutement accordée à certains directeurs d’école de Marseille. », explique Fanny Marlier dans son article pour Mediapart. Un enseignant contractuel du  collège Vigo d’Epinay sur Seine a fait les frais de ce placement. « L’un de leurs collègues de mathématiques, contractuel depuis quatre ans dans l’établissement, a été remercié cet été, tandis qu’une débutante, diplômée d’une grande école ayant songé sur le tard à l’Éducation nationale, était recrutée pour enseigner les mathématiques », raconte le même article.

Ici, dans l’éducation prioritaire, c’est l’enseignement catholique qui prend place avec six établissements sous sa coupe, quitte à interpréter à sa façon le principe de laïcité, comme le raconte le Café Pédagogique. « La laïcité n’est pas l’absence de religions mais ce qui permet leur coexistence harmonieuse », explique P Delorme. « Nous souhaitons vivre pleinement la laïcité mais en ayant quelque chose de différent à proposer ». Aussi l’enseignement catholique refuse les formations de l’éducation nationale « car on ne vit pas la laïcité de la même façon ». L’enseignement catholique développera ses propres formations. Elle sera proposée « à tous nos personnels éducatifs ».

Le premier ministre a quant à lui joué l’apaisement avec les réseaux d’écoles d’enseignement en langue régionale secoués par la décision au printemps du Conseil Constitutionnel de remettre en cause une grande partie de leur approche pédagogique. Opération de déminage de Jean Castex alors que, comme l’explique La Gazette des Communes, « Jean-Michel Blanquer et les réseaux associatifs s’opposent diamétralement sur la méthode pédagogique par immersion pratiquée depuis longtemps par les écoles privées et également, par un certain nombre d’enseignants d’écoles publiques bilingues, selon le chercheur Gwenole Larvol ».

 Les écoles Diwan ont essuyé les critiques de l’Inspection dans un rapport publié cet été « À la fin de l’été 2021, un rapport de l’Éducation nationale a fuité sur les réseaux sociaux. Son contenu en substance ? Les élèves de l’enseignement Diwan obtiennent de bons résultats, que ce soit en français ou en breton. Mais derrière ce constat positif, le rapport pointe du doigt l’illégalité de la méthode Diwan. Pour rappel, l’enseignement immersif consiste à faire l’école dans une langue. Soit le breton pour Diwan. Dans le rapport, les inspecteurs préconisent de baisser les heures d’enseignement en breton à la faveur du français : le nombre d’heures assurées en breton ne devrait à terme pas dépasser 12 heures ​par semaine, estiment-ils. », explique Ouest France qui signale au passage l’organisation d’une journée immersive par les écoles Diwan le 20 septembre . L’enjeu de l’enseignement d’une langue régionale, comme le breton, se situe également au niveau économique avec des emplois directement liés à la maîtrise de la langue. «  Brezhoneg = Postoù-Labour, langue bretonne = emplois ! » peut-on lire sur une pancarte dans une manifestation photographiée par Ouest-France.

Du côté de l’enseignement supérieur

« Un total de 239 bacheliers, contre 591 l’an dernier, sont encore sans affectation à l’issue de la procédure Parcoursup, a indiqué ce mercredi 22 septembre le ministère de l’Enseignement supérieur. », relaie France Bleu. L’Etudiant modère le constat en indiquant : « Mais tous les candidats n’ont pas obtenu satisfaction : le 16 juillet 2021, deux mois avant la fin de la procédure complémentaire, au moins 31.512 candidats avaient quitté la plateforme sans avoir reçu de proposition de formation. »

Camille Peugny, professeur de sociologie, dresse un plaidoyer pour les premiers cycles universitaires dans un article (réservé aux abonnés) disponible sur le site d’Alternatives Economiques. “Au cours des vingt dernières années, le nombre d’étudiantes et d’étudiants dans l’enseignement supérieur a augmenté de plus de 600 000 pour atteindre près de 2,8 millions en 2020. Parmi ces derniers, 60 % sont inscrits à l’université – cette proportion n’a diminué que de quatre points depuis 2000 –, tandis que les autres établissements continuent d’accueillir des fractions relativement modestes des nouvelles cohortes étudiantes.”

Une fois le premier cycle franchi, le parcours du combattant continue pour accéder en Master. Ainsi, à Montpellier, « entre l’université Paul-Valéry et les « sans master », la tension monte », relate le Midi Libre. « Avoir sa licence ne garantit pas la poursuite de ses études en master. Lors de cette rentrée universitaire, un peu partout en France, des milliers d’étudiants se retrouvent dans cette impasse. À Montpellier, ils seraient plusieurs centaines. Depuis la réforme des masters en 2016, ce sont en effet les universités qui fixent leurs capacités d’accueil et leurs critères de sélection. Et il n’y a pas assez de place pour tous les étudiants qui y ont théoriquement le droit de poursuivre leurs études. »

« Vacataires de l’enseignement supérieur : des profs attendent d’être payés depuis un an », titre RTL sur son site. La colère monte et le problème semble insoluble tant qu’une disposition réglementaire ne sera pas prise.  « Comment expliquer de tels retards dans le versement de leur salaire ? Deux raisons. Il y a d’abord une bizarrerie du statut qui prévoit des payes trimestrielles, parfois même après la fin du contrat. Et il y a surtout une lourdeur administrative terrible qui ajoute des mois de retard au retard. »

L’école ailleurs

« Les Afghanes disparaissent de l’espace public dans leur pays, derrière des burkas », RFI illustre ce sinistre contrat avec le témoignage de Farshi âgée de 26 ans. « Une de mes soeurs est en 3e, donc elle est à la maison puisqu’elle n’a plus le droit d’aller à l’école, raconte-t-elle, jointe par Carlotta Morteo, du service International de RFI. Nous sommes très tristes, parce qu’elle va rester sans instruction, alors qu’elle est très intelligente, elle est la deuxième de sa classe. Tout ce qu’elle peut faire, c’est étudier les livres à la maison. » Face à cette relégation des femmes, la solidarité s’organise.  « La colère gronde dans les rangs des étudiants Afghans. Sur les réseaux sociaux, des dizaines d’étudiants masculins témoignent de leur refus de retourner à l’école sans leurs camarades féminines. En effet, le vendredi 17 septembre dernier, le gouvernement taliban a publié un décret annonçant la réouverture des écoles secondaires pour « les élèves masculins et enseignants masculins », laissant sur le carreau toutes les filles et femmes Afghanes. Les lycées et collèges pour filles demeurent donc fermés. » peut-on lire sur le site de la Dépêche

France 24 nous alerte : « Au Nigeria, un million d’enfants vont manquer l’école en raison de l’insécurité » . De nombreuses familles craignent d’envoyer leurs enfants en classe. En effet : « Selon l’Unicef, il y a eu cette année vint attaques contre des écoles au Nigeria, plus de 1 400 élèves ont été enlevés et 16 sont morts. Enlevés par des bandes criminelles dans les États du nord-ouest et du centre du pays, la plupart ont été libérés après négociation d’une rançon, après des semaines ou des mois de captivité, souvent dans des conditions épouvantables dans des camps ruraux. »

En Amérique du Nord, les mesures sanitaires suscitent les débats. Aux USA, « La situation sur les campus américains grouillant d’étudiants sans masques est telle que des membres du corps professoral, craignant pour leur santé, protestent, pétitionnent et même démissionnent. » , indique le Courrier International . Au Québec, les enseignants semblent être confrontés aux mêmes difficultés et incrédulités que leurs collègues français concernant l’arrivée des tests dans les écoles. « Les directions d’école ont déploré l’arrivée « chaotique » des tests, avec des directives reçues à la dernière minute, du matériel manquant et une pénurie de personnel pour faire les tests. Daniel Paré et les ministres Christian Dubé (Santé) et Jean-François Roberge (Éducation) ont assuré mardi qu’ils comptent faire tous les ajustements nécessaires à la mise en place des tests dans les écoles. », explique Le Devoir. « « Nous sommes fiers d’avoir pris toutes les mesures pour garder nos écoles ouvertes tout en protégeant la santé des élèves et du personnel. Nous gardons le cap, écoutons les gens sur le terrain et faisons les ajustements nécessaires. On le fait pour nos enfants. » a indiqué le ministre Roberge sur Twitter. Tiens, tiens, ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?

Et pour finir, une invitation à la créativité collective

La prochaine édition de la Grande Lessive®, « installation artistique éphémère faite par tou·te·s autour de la Terre » aura lieu le 14 octobre avec comme thème « Tous des oiseaux ? ». A Saint-Gildas des Bois, c’est l’association Al’Fa Répit qui propose ce projet fédérateur aux autres structures locales et notamment des écoles. « Des fils seront tendus dans diverses places et rues et les réalisations de leurs auteurs accrochées avec des pinces à linge. Des dessins sur le thème de l’année : Tous des oiseaux ? ».  A La Chapelle Neuve, « l’école participera à la Grande Lessive, une installation artistique éphémère intergénérationnelle et internationale ». Ce sont deux exemples parmi tous les collectifs déjà inscrits. Alors, pourquoi pas à votre tour envisager de tendre un grand fil pour, l’espace d’une journée, contribuer en collectif à apporter couleurs et poésie. Pour s’inscrire : ttps://www.lagrandelessive.net/participer/

La revue de presse a été brassée cette semaine par Monique Royer avec une récolte d’actualités moissonnée par Bernard Desclaux

 

Sur la librairie des Cahiers pédagogiques

N°570 – Apprendre dehors

Coordonné par Aurélie Zwang et Jean-Michel Zakhartchouk – Juin 2021

Après les confinements successifs, l’intérêt pour les pratiques d’éducation en plein air est grandissant. Inscrites dans l’histoire de la pédagogie, elles sont non seulement mises en œuvre à l’école, de façon régulière ou lors de sorties de terrain plus ponctuelles, mais aussi dans le périscolaire. Il s’agit dans ce dossier d’interroger ce qui s’apprend de spécifique dehors.

 

 

 

N°569 – Enseigner la créativité ? 

Dossier coordonné par Caroline Elissagaray et Angélique Libbrecht

mai 2021

L’injonction à la créativité est répandue dans le monde du travail, mais à l’école, elle semble souvent réservée aux petites classes ou aux filières artistiques. Dans ce dossier, nous envisageons cette notion comme compétence à développer et comme levier pour les apprentissages à tous les âges et dans toutes les disciplines