Les Cahiers pédagogiques sont une revue associative qui vit de ses abonnements et ventes au numéro.
Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !
,

Revue de presse du 22 janvier 2023

La semaine a grondé et les rues, jeudi, ont accueilli les slogans et les chants, signes d’une colère partagée. En face, des mots et des mesures, des plans à répétition qui semblent nous ramener à une époque révolue sans s’attaquer aux causes de l’inégalité scolaire. Pendant ce temps, un chat interroge, les GAFAM frissonnent et le stress de l’orientation happe les lycéens. Et le suicide de Lucas nous rappelle que l’homophobie tue, même les enfants

A la recherche de l’équité perdue

Ah les effets collatéraux de la transparence ! La publication de l’indice de position sociale des établissements n’en finit pas de révéler des disparités selon les territoires, les origines sociales, entre le public et le privé. « Cet indice s’apparente à un nombre compris entre 38 et 179. Il permet d’évaluer la « position sociale » des élèves en fonction du diplôme de leurs parents, de leurs revenus, de leurs pratiques culturelles ou encore de leurs conditions de logement. » explique Le Parisien

Le Monde dresse le tableau : Education : rétablir l’équité du financement entre public et privé. « Près de quarante ans après le mouvement de l’école privée, qui a abouti au retrait du projet de loi Savary visant la création d’un « grand service public unifié et laïc de l’éducation nationale », la « guerre scolaire » n’est plus à l’ordre du jour. Néanmoins, les écarts de moyens attribués aux lycées publics et privés parisiens mériteraient un débat public pour établir un meilleur équilibre dans la façon de répartir les enveloppes budgétaires. »

Et dans les banlieues populaires, les inégalités se confirment. L’indice de position sociale des lycées de Seine-Saint-Denis révèle un manque criant de mixité (Le Parisien) « Après ceux des écoles et des collèges, le ministère de l’Éducation nationale vient de publier les indices de position sociale des lycées. En Seine-Saint-Denis, 62 des 68 établissements publics se classent sous la moyenne nationale. »

Orientation socialement sélective ? . Au lycée, de nouvelles données révèlent l’ampleur du « tri social » entre les voies générale et professionnelle (lemonde.fr). « La publication des indices de position sociale (IPS) des lycées confirme que les jeunes issus des catégories populaires sont davantage orientés vers les filières professionnelles. »

Le bingo francilien. Dans les lycées d’Île-de-France, le bilan très contesté de Valérie Pécresse | Mediapart (réservé aux abonnés). “L’annonce de la fermeture de plusieurs lycées à Paris mais également les images calamiteuses de l’état du bâti, dont la région est chargée, posent la question du bilan de la collectivité Île-de-France en matière scolaire. C’est l’heure des comptes pour Valérie Pécresse, elle qui n’a cessé de charger ses prédécesseurs de tous les maux.”

Plans, plans, plans, plan-plan ?

Annonces, et re annonces et rebelotte mais pas dix de der. Les plans succèdent aux réformes sans que leur souffle soit assez déflagrateur pour faire bouger structurellement le système.

« Constatant une crise de l’“école républicaine”, nous cherchons à comprendre les échecs des réformes successives » (lemonde.fr). « Philippe Champy, coauteur du livre « Contre l’école injuste ! », explique, dans un entretien au « Monde », que la culture à transmettre aux élèves ne doit pas être un patrimoine figé. » (réservé aux abonnés)

Et il y a comme un parfum de naphtaline dans les mesures annoncées et l’accent mis sur les sacro-saints savoirs fondamentaux. L’école inclusive en sort encore plus fragilisée « Pour certains ce “gavage” de savoirs fondamentaux peut conduire à une auto-exclusion très destructrice. Si la pédagogie du détour a été critiquée, il y a dans cette approche la notion de conduire l’élève vers une posture de questionneur, de chercheur en prenant des chemins un peu différents… » Vers une école inclusive | Besoins éducatifs particuliers et éducation inclusive : outils, actualités, réflexions et recherche (versunecoleinclusive.fr).

« En martelant une priorité sur le lire, écrire, compter plutôt que sur la culture indispensable pour comprendre les enjeux du monde d’aujourd’hui, c’est un retour à l’école d’ancien régime et un renforcement de l’école injuste que préparent les deux notes de service publiées le 12 janvier 2023. » alerte Jean-Pierre Veran Les « savoirs fondamentaux » : la dystopie en marche | Le Club (mediapart.fr)

La dictée est-elle mise en avant telle une potion miracle ? Anne-Marie Chartier tempère « S’agissant des circulaires pour l’école élémentaire, elles prescrivent de consacrer deux heures par jour à la lecture et l’écriture : c’est revenir – ce que je ne peux qu’approuver – aux recommandations des IO de 2002. Idem pour rappeler que les enseignants de toutes les disciplines contribuent à la lecture et l’écriture au collège. » « Quelques remarques sur les récentes circulaires du ministère ». (cafepedagogique.net) »

Claude Lelièvre revient sur L’étrange histoire de la focalisation sur la dictée (cafepedagogique.net), en prenant de la hauteur avec une perspective historique. Dans un autre article, il s’interroge sur la place des humanités classiques au lycée. Au collège et au lycée, les cours de latin sont-ils en voie de disparition ? (theconversation.com). « Ces derniers temps, l’attention s’est focalisée sur la place des mathématiques dans le cadre de la réforme du lycée et des baccalauréats généraux. La place de l’enseignement du latin, et plus généralement des humanités classiques, qui avait dans le passé plusieurs fois défrayé la chronique, est passée au second plan. »

Retour des maths obligatoires en première: ce qui va être mis en place – Le Figaro Etudiant. “Un arrêté publié au Journal officiel ce mardi entérine la volonté d’Emmanuel Macron de remettre les maths dans le tronc commun au lycée.”

Des maths, des maths vous dis-je, et la technologie en 6e aux oubliettes. Pour le collège, les mesures de Pap Ndiaye forment la 6e roue du carrosse – Alternatives Economiques « A  l’entrée au collège, les élèves auront une heure supplémentaire de soutien en français et en maths. Une mesure qui se veut une réponse à la baisse du niveau, qui elle-même fait débat, mais qui implique le sacrifice de la technologie dans les emplois du temps des classes de 6e. Avec ces mesures reviennent les discours sur les savoirs fondamentaux et notamment la dictée, au grand dam des enseignants. »

Le plan maternelle, une pilule amère ?. « Après le plan maths et le plan français, le ministère de l’Éducation nationale vient de dévoiler par circulaire un nouveau plan, cette fois-ci pour l’école maternelle. Malheureusement, ce texte, très injonctif sur certains points, s’éloigne de l’esprit des programmes de 2015 et accélère la « primarisation » de l’école maternelle. » Voir plus grand pour la maternelle ! (Cahiers Pédagogiques)

Chiffon rouge

Illustration Fabien Crégut

 

 

« A deux jours des mobilisations contre la réforme des retraites, la FSU, première fédération syndicale enseignante, a appelé ce mardi à une journée d’action avant la reprise des concertations sur la revalorisation des salaires enseignants. » Libération fait le point sur les revendications des enseignants alors que « la Depp, la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (qui dépend du ministère de l’Éducation nationale) le dit elle-même dans un rapport publié en décembre : par rapport à leurs collègues européens, les professeurs français travaillent plus, ont les classes les plus chargées et font pourtant partie de ceux qui ont été les moins augmentés. »

Les enseignants étaient nombreux dans les cortèges partout en France le 19 janvier. Combien étaient en grève ? Retraites : près de 40 % des enseignants en grève | Les Echos. “La mobilisation dans l’Éducation nationale sur les retraites est massive ce jeudi, mais elle est moindre qu’en 2019 lors des grèves contre la précédente réforme. Selon le ministère de l’Éducation nationale, 38,5 % des professeurs ont cessé le travail.

Un bémol sur ce constat : Grève du 19 janvier: Ils vont du simple au double… Bataille de chiffres sur le taux de grévistes dans l’Education nationale – L’Indépendant. « Ainsi, le ministère va rapporter le nombre de grévistes au nombre global d’enseignants d’un établissement, qu’ils aient cours ou pas ce jour-là. Les syndicats, eux, vont rapporter le total de grévistes au nombre d’enseignants qui devaient avoir cours au moment de la grève. Un mode de calcul différent qui fait, forcément, toute la différence! »

La jeunesse est dans la rue. Réforme des retraites : la mobilisation des jeunes, un enjeu de la contestation (la-croix.com) (réservé aux abonnés). « Analyse Les organisations étudiantes et lycéennes s’apprêtent à descendre dans les rues jeudi 19 janvier. Une partie de cette génération, confrontée à une précarité grandissante, craint de se retrouver sacrifiée toute sa vie. Pourtant, les dispositions de la nouvelle loi ne la concernent pas. »

Réforme des retraites : des lycéens et collégiens défilent pour ne pas «mourir au travail» – Libération (liberation.fr). (réservé aux abonnés) « A Paris, quelque 400 000 personnes ont manifesté selon la CGT. Parmi eux, des lycéens et collégiens voulaient apporter leur soutien au mouvement mais également prendre en main leur avenir. »

Deux témoignages sur le métier d’enseignant en montrent deux facettes qui se complètent plutôt qu’elles ne s’opposent. « Je ne pouvais pas me résigner, continuer d’aller enseigner chaque matin comme si tout allait bien, continuer de pleurer seule dans ma classe, une fois mes élèves en récréation. Je n’aurais pas supporté d’être restée spectatrice de ce carnage. Car oui, il s’agit bien d’un carnage : les enseignants, les Atsem [agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles] et les AESH [accompagnants d’élèves en situation de handicap] sont en souffrance et l’éducation des enfants est totalement bafouée. » écrit une professeure des écoles dans une lettre ouverte publiée dans le Monde. Finir prof… : le sûr désir de durer selon Mara Goyet | Le Club (mediapart.fr). « Si certains peuvent penser qu’il faut être dans le déni en affirmant sa résolution de rester professeur en collège, le dernier livre de Mara Goyet constitue un convainquant démenti : il ne s’agit pas de déni, mais de relever le défi d’un métier où il s’agit d’apprendre à durer. »

L’état de l’école est analysé avec une émergente intelligence par Jean Rumain. Éducation nationale : questions vives ! – Les Cahiers pédagogiques (cahiers-pedagogiques.com). « L’Éducation nationale est en crise, de vocation, de recrutement, de « niveau » des élèves, de salaire des enseignants, etc. Pourtant, seule la question du port de l’uniforme à l’école est parvenue jusqu’à l’Assemblée nationale, appuyée par l’avis éclairé de l’épouse du Président de la République. Le sujet de la dictée est également ressorti sur la place publique. Une interview de Jean Rumain, spécialiste reconnu des questions d’éducation »

Variations dans le système

Les liens entre l’école et les entreprises font débat. Ils sont vantés. Stagiaires de troisième : des entreprises ouvrent leurs portes aux moins favorisés, Management (lesechos.fr). « Quelques entreprises proposent des stages aux collégiens des établissements de l’éducation prioritaire. Et, en interne, elles impliquent leurs équipes. » Ces liens sont aussi interrogés. Quand les marques de l’agroalimentaire s’invitent dans les écoles (theconversation.com). « Cependant, si les entreprises utilisent ce biais pour valoriser leur image, les enseignants et les élèves ne peuvent-ils pas aussi prendre appui sur ces kits sponsorisés pour déconstruire et comprendre les logiques marchandes sous-jacentes ? »

Ces liens se jouent (se nouent?) singulièrement au sein de l’enseignement professionnel. Bien perçu mais peu attractif, ce système souffrirait-il d’un syndrome Arte ? « Le lycée professionnel ferait-il l’objet d’un effet Arte ? Il semblerait que oui. A l’instar de la chaîne de télé franco-allemande, qui recueille une large adhésion dans les sondages mais attire une audience bien moindre, la voie pro est majoritairement bien vue par les Français lorsqu’on les interroge, même si, sur le terrain, l’adhésion est loin d’être évidente. » Lycées professionnels : seuls 53 % des élèves ont eux-mêmes choisi cette voie – Libération (liberation.fr).

L’article s’appuie sur Une étude sur le lycée professionnel … à rebours du projet de réforme du gouvernement (cafepedagogique.net). “Une étude menée par Viavoice pour le collectif Une voie pour tous met en lumière l’image du lycée professionnel au sein de la société, tout comme l’expérience des anciens élèves. »

40 ans de néolibéralisme en France. L’éducation marchandée (2/5) | L’Humanité (humanite.fr). (réservé aux abonnés) « Faire de l’éducation un marché, une source de profits : le rêve libéral a mené la France sur la voie d’une lente dégradation de l’école publique, qui faisait sa fierté, un socle de la nation. » Le modèle prôné par Attali est-il la panacée ?Jean-Pierre Veran en livre une analyse. L’avenir idéal de l’éducation selon Jacques Attali est-il enviable ? | Le Club (mediapart.fr). “On veut bien échapper à l’avenir au cauchemar des artefacts numériques ou prothèses neuronales ou génétiques se substituant à l’école, mais il n’est pas sûr que le modèle idéal proposé par Jacques Attali constitue une véritable rupture avec les traits négatifs du passé et du présent de l’éducation.”

Jacques Rancière l’énonce haut et fort :Aucune institution n’émancipe les gens” | Philosophie magazine (philomag.com). « Dans le cadre de l’émission d’Arte Les Idées larges, dont Philosophie magazine est partenaire, le philosophe Jacques Rancière nous invite à repenser en profondeur notre conception de l’éducation. Critiquant la configuration « maître-élève » actuelle, qui selon lui aggrave les inégalités, il propose une méthode d’enseignement aussi exigeante qu’émancipatrice intellectuellement et politiquement. ».

Un greffier et des GAFAM

Un chat colonise les discussions et les aventures dans l’univers foisonnant du numérique. Mais ne paniquons pas, nous dit la ministre de l’enseignement supérieur. Sylvie Retailleau – « ChatGPT : ce n’est pas nouveau, nous n’avons pas spécialement d’inquiétude » – YouTube

Des enseignants universitaires témoignent dans ce sens.  « L’effervescence autour de ChatGPT est avant tout médiatique, analyse, de son côté, Laure Soulier, maîtresse de conférences et chercheuse rattachée à l’Institut des systèmes intelligents et de robotique. La grande nouveauté est qu’OpenAI propose cette technologie au grand public. » A l’université, ChatGPT comme outil pédagogique plutôt que comme instrument de triche (lemonde.fr). « Dans l’enseignement supérieur, les enseignants sont nombreux à envisager le puissant agent conversationnel de la société OpenAI comme un outil à intégrer à leurs pratiques. »

ChatGPT, une intelligence artificielle à bannir de l’éducation ? (huffingtonpost.fr). Les témoignages recueillis dans l’article contredisent en grande partie le titre « Malgré les craintes, certaines voix au sein du monde éducatif s’élèvent pourtant pour intégrer cette innovation dans les méthodes d’enseignement. « ChatGPT est une innovation importante mais pas plus que celle des calculatrices ou des éditeurs de texte », qui ont fini par trouver leur place à l’école, juge auprès de l’AFP Antonio Casili, professeur à l’Institut Polytechnique de Paris et auteur de « En attendant les robots » (Seuil) ».

Intelligence artificielle en éducation : Une réflexion de Marcel Labelle – École branchée (ecolebranchee.com). Invitation à prendre du recul et à ne pas s’affoler. « De nos jours, il est plus facile de duper le monde avec des promesses de l’IA conjuguées au futur et au conditionnel que d’essayer de mieux comprendre la complexité de la réalité actuelle de l’être humain et de l’éducation. La pensée magique est plus vendeuse. Bienvenue dans le monde de la naïveté, car nous avons beaucoup de travail à faire avant d’augmenter la réalité pour nous convaincre de celui du rêve virtuel. »

La rumeur enfle dans les corridors : les GAFAM jusque là accueillies à bras ouverts par le Ministère de l’Éducation (depuis des lustres) seraient prochainement boutées hors des écoles. Bruno Devauchelle : Va-t-on interdire les GAFAM en Éducation ? (cafepedagogique.net). « L’idée qui semble monter est la suivante : des produits souverains, de préférence ouverte (attention à l’appellation libre), et fournissant aux établissements scolaires et universitaires une sécurité et une performance de qualité. Pour y parvenir, deux axes : l’accélération et l’interdiction. »

Les dés pipés pour choisir son avenir

C’est l’heure de Parcoursup, des dés jetés pour que se dessine son avenir. Parcoursup : stress et pression pour les élèves de terminale – Le Parisien. « À quelques jours du démarrage de l’inscription des voeux post-bac sur Parcoursup, les élèves de Terminale se mettent toujours « une pression folle » face à cet outil devenu le symbole de la fin de scolarité, reléguant le baccalauréat au second plan. »

Une pression générée par le système. Parcoursup : beaucoup reste à faire pour humaniser le système (lemonde.fr). « Conçu pour unifier et rendre plus rationnel un système d’affectation qui a longtemps reposé sur un mélange de combine, de piston et de « premier arrivé, premier servi », Parcoursup est devenu un symbole de stress, d’incompréhension, d’injustice et de frustration. » Et qui semble renforcer les inégalités. Parcoursup, un système qui pousse les élèves plus aguerris à élaborer des stratégies précoces et en laisse d’autres « paumés » (lemonde.fr). « Interroger les élèves de terminale sur leurs choix à quelques jours du début de la saisie, le 18 janvier, c’est se heurter à une somme d’angoisses : la crainte de l’échec, la pression de choisir sa voie, sans toujours maîtriser les clés. »

Libération Interroge le chercheur Alban Mizzi « La plateforme est donc inégalitaire par essence ? ». Sa réponse : « Oui, puisqu’elle est faite pour sélectionner donc on ordonne les candidatures et on crée des inégalités. En soi, les gens n’ont rien contre le fait d’être classés parce qu’il y a une religion de la méritocratie en France. Mais ce qui les dérange, c’est l’incapacité jugée de Parcoursup, et des commissions d’examen des vœux, à mesurer correctement le mérite. » Le Monde enfonce le clou. Parcoursup : selon l’origine sociale des lycéens, une orientation à armes inégales (lemonde.fr). « Le site d’inscription dans l’enseignement supérieur ouvre mercredi 18 janvier. S’il offre un large accès à l’information pour tous, les élèves sont loin d’être sur un pied d’égalité. »

La procédure anxiogène fait le bonheur des officines privées pour ceux et celles dont les parents peuvent payer. Parcoursup : quand le privé se charge de l’orientation des élèves – Le Parisien. “De plus en plus de sociétés de coaching accompagnent les élèves dans la formulation de leurs choix d’orientation post-bac, alors que s’ouvre, ce mercredi, la période d’inscription des vœux sur la plate-forme de candidatures dans le supérieur.Dans le sillage de Parcoursup, la prospérité d’un « marché de l’anxiété » (lemonde.fr). (réservé aux abonnés) « Coachs et avocats spécialisés dans l’orientation ou les recours juridiques profitent du stress généré autour de la plate-forme d’admission postbac, dont la première phase d’inscription commence le 18 janvier. » (réservé aux abonnés). Parcoursup : l’essor des formations privées à l’affût des candidats déçus (lemonde.fr). (réservé aux abonnés). « En plus de leurs candidatures sur la plate-forme du ministère de l’enseignement supérieur, des lycéens s’inscrivent dès le mois de janvier dans des écoles privées « professionnalisantes », à plusieurs milliers d’euros l’année

Mais ouf, à la suite d’une enquête de la direction de la concurrence et des fraudes, le gouvernement souhaite rétablir des règles pour empêcher une exploitation de l’angoisse par des boîtes privées peu recommandables. Parcoursup : le gouvernement veut faire le ménage parmi les écoles privées lucratives | Les Echos. « La saisie des voeux sur Parcoursup débute ce mercredi. Face au foisonnement d’offres, y compris en dehors de la plateforme, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, entend s’attaquer aux dérives commerciales. Des réponses sont attendues au printemps. »

Et puis, des initiatives accessibles gratuitement existent aussi. Parcoursup : « Merci Bobby », une plateforme d’aide pour l’orientation des jeunes de 15 à 25 ans (francetvinfo.fr). « La plateforme « Merci Bobby », créée par le Lillois Stéphane Mirandelle, permet aux jeunes de découvrir de nombreux métiers et de se tester. Depuis peu, un nouveau programme gratuit leur donne aussi la possibilité de faire un bilan d’orientation, une aide précieuse pour faire ses vœux sur Parcoursup. » Ou encore Hello Charly Mon avenir, celui que je choisis – Hello Charly (hello-charly.com)

Dans ce micmac, il est utile de se rappeler les chamboulements vécus par le système public de l’orientation. Bernard Desclaux se penche sur la question au travers de deux articles. Le blog de Bernard Desclaux » Blog Archive » Regard de Jérôme Martin sur l’histoire récente de l’orientation (educpros.fr). « Jérôme Martin après s’être intéressé à l’histoire de l’orientation professionnelle en France[1], propose un regard sur l’histoire récente, depuis le début des années 2000[2]. Je vous en conseille la lecture préalable à celle de ce commentaire que j’avais annoncé dans mon précédent post[3]. Pour l’essentiel, cette analyse est passionnante et ouvre de belles pistes de réflexion. Je proposerai néanmoins quelques points de discussion. » Et : Le blog de Bernard Desclaux » Blog Archive » Cinq ans déjà, le statut de PsyEn (educpros.fr)

L’homophobie tue

Le suicide de Lucas a replacé cette réalité devant nos yeux. Suicides, troubles dépressifs, isolement : le fléau de l’homophobie à l’école – L’Express (lexpress.fr). (réservé aux abonnés) « Le suicide de Lucas, 13 ans, a mis en lumière les répercussions que peuvent avoir les paroles ou les actes homophobes. Un phénomène difficile à enrayer. »

« Près de la moitié des jeunes LGBTI se déclarent victimes de violences verbales, physiques ou de harcèlement. Doona, Dinah, Lucas : les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire tuent. Les jeunes victimes d’homophobie et de transphobie sont 2 à 7 fois plus touché·es par le suicide que les autres jeunes. » rappelle le Communiqué du collectif éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire – L’homophobie tue

« J’allais à l’école la boule au ventre »: harcelé au collège de Puget-Théniers, Maël témoigne après l’affaire Lucas – Var Matin (réservé aux abonnés). «Il ne se souvient pas de brimades physiques, jusqu’au jour où il s’est violemment rebiffé après qu’un élève l’a insulté dans la rue, près de chez lui. « On sortait du car scolaire, je remontais dans mon village, à Villars-sur-Var, et j’ai entendu ‘putain, j’ai la pédale juste devant moi’, raconte-t-il.

Le quotidien relaie dans un article réservé aux abonnés « : Dans les Alpes-Maritimes et le Var, plusieurs associations LGBT+ vont d’établissement en établissement pour faire de la prévention contre les discriminations. Nous avons suivi l’asso Contact dans un collège classé REP, quelques jours après le suicide du jeune Lucas, 13 ans, harcelé à l’école. » Le journaliste relève : « « Sale PD. » Parmi les insultes affichées ce matin-là au tableau dans l’une des salles du collège Pablo Picasso à Vallauris, les plus fréquentes stigmatisent l’orientation sexuelle. Puis vient le sexisme… et enfin le racisme. »

Le harcèlement scolaire laisse des traces. Harcèlement scolaire : ces anciennes victimes nous racontent les séquelles qu’elles ont gardées – Huffington Post. « Alors que le suicide de Lucas, un adolescent de 13 ans harcelé au collège pour son homosexualité, est encore dans tous les esprits, des anciennes victimes de harcèlement scolaire nous décrivent les séquelles qu’elles ont gardées depuis la fin de leur scolarité. »

L’usage des réseaux sociaux est loin d’expliquer à lui seul cette hargne collective contre des élèves qui n’ont rien fait d’autre qu’être eux-mêmes. L’étude publiée par la Fondation Jean Jaurès est toutefois une source intéressante pour comprendre les enjeux de La mésinformation scientifique des jeunes à l’heure des réseaux sociaux – Fondation Jean-Jaurès (jean-jaures.org). « À l’heure où TikTok s’impose comme le réseau social préféré des jeunes français, que sait-on de l’impact de cette plateforme sur ses utilisateurs, qui sont de plus en plus nombreux à l’utiliser pour se divertir, mais aussi pour s’informer ? »

Monique Royer aux manettes de cette revue de presse illustrée par Fabien Crégut et réalisée à partir de la collecte de Bernard Desclaux

Dans la librairie des cahiers pédagogiques

Coordonné par Peggy Colcanap et Alexandra Rayzal

L’excellence, est-ce une passion française ? Que mettons-nous derrière ce terme ? Nous interrogeons la notion d’excellence à l’école, son rapport à l’élitisme et sa place dans le fonctionnement du système éducatif, à travers les pratiques, projets et dispositifs qui s’en réclament.

Coordonné par Aurélie Privé et Dominique Seghetchian

Dans un système scolaire construit sur la leçon, la concentration et l’écoute, l’exercice et le travail répétitif, vouloir introduire l’humour peut paraitre provocateur. Pourtant, on peut lui accorder une place dans les apprentissages. Encore faut-il s’entendre sur ce qu’est l’humour et savoir faire avec la dimension fortement culturelle (et interculturelle) de l’humour, y compris dans ses aspects générationnels. Comment apprendre l’humour et avec lui, et quels sont ses effets ?