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Première nécessité
Entamer une rentrée, qui plus est une année d’élections présidentielle et législatives, par une polémique sur l’utilisation que feraient « les pauvres » de l’allocation de rentrée scolaire me donne envie de repartir aussitôt ! Le niveau de tension et de jugement qui règne dans ce pays m’affole, et la certitude que je ne suis pas seule ne suffit pas à me rassurer.
Peut-être un retour à quelques fondamentaux serait-il bénéfique ? Puisque nous avons eu droit à un classement des biens de consommation selon leur niveau de nécessité, je m’essaye à cet exercice de style : que seraient les valeurs ou principes de première nécessité ?
Liberté. Évidemment. Mais peut-être pas celle de refuser toute contrainte apportée par la vie en société. Disons qu’il y a les libertés de première nécessité (d’expression, de circulation, d’aimer) et les autres (de ne pas porter de masque, de planquer son argent en Suisse, de tenir des propos discriminants à la télévision)…
Égalité. Et revoilà l’allocation de rentrée scolaire ! Ceux qui fustigent l’usage qui en serait fait savent-ils comment vivent ceux qui la reçoivent et leurs enfants ? Où est l’égalité, quand recevoir de l’aide de la collectivité vous expose, en retour, à des leçons de vie et d’éducation malveillantes et grossières, de la part de personnes qui n’accepteraient pas qu’on questionne leurs propres choix ?
Fraternité (et sororité). Ou solidarité. La fraternité dans son sens universel, qui stipule que tous les êtres humains sont frères et sœurs et devraient se comporter avec respect et humanité les uns vis-à-vis des autres, se vouloir du bien. C’est une valeur qui rassemble, sans laquelle on ne peut faire société et pourtant, on enseigne bien plus largement la compétition.
Ajoutons le principe de laïcité, pour faire bonne mesure. Vous me voyez venir ? Je pense aux affiches promouvant la laïcité, qui l’accommodent en fait à la sauce essentialiste, voire raciste, en assignant les enfants représentés à une religion, d’après leur prénom ou leur couleur de peau.
Et je propose de compléter la liste avec quatre mots d’ordre pour cette année : humanité, réflexion, apaisement, combattivité.
Article paru dans le n° 571 des Cahiers pédagogiques, en vente sur notre librairie :
L’alimentation et l’école
Coordonné par Hélène Limat et Alexandra Rayzal
L’alimentation, un thème aussi essentiel à la vie que marginal à l’école ! Et pourtant il apparait dès qu’on s’interroge sur le fonctionnement du système scolaire dans bien des aspects : le bienêtre des élèves, l’organisation des établissements, les codes et règles, les représentations, les savoirs enseignés et les contenus d’enseignement.
Quelle place prend l’alimentation dans nos salles de classe, nos établissements, nos thématiques et nos cours ?