Marcher pour me ressourcer

Entre application de nouvelles réformes, de nouveaux programmes, d’impératifs administratifs et réunions, comment trouver le temps de me plonger au cœur de mon métier d’enseignant ? Dans cette frénésie, comment faire une pause, trouver une suspension dans le temps pour revenir à l’essentiel, pour penser ma pratique, ma pédagogie, pour garder la tête hors de l’eau, garder le gout d’enseigner, pouvoir chaque fois replonger dans le bouillonnement permanent du collège sans perdre pied ? À la recherche de ce temps, les vacances sont essentielles. Partir, enfin, en randonnée, avancer au rythme de mes pas, trouver l’inspiration, me ressourcer, me poser.

En montagne, un immense calme, une communion avec les éléments m’envahissent. Je ressens sous mes pieds la dureté des cailloux, le moelleux du chemin de terre. Je vois les couleurs éclatantes de la nature, les gouttelettes de rosée réfléchissant le vert étincelant des feuilles, le coucher de soleil flamboyant sur les sommets enneigés. J’entends le chant des oiseaux, le murmure du vent qui fait bruisser les feuilles des arbres, le bourdonnement des insectes, l’écho des voix des promeneurs, le frémissement du ruisseau. Je sens l’odeur de la pluie, le parfum de la mousse, les fragrances des fleurs, tous mes sens sont sollicités pour créer un espace intemporel qui permet de me ressourcer.

Cela m’est nécessaire pour évacuer les tensions accumulées et retrouver un état de paix intérieure. Cette paix intérieure est la source qui va permettre la création, la création de nouveaux cours, de nouvelles manières d’enseigner, de nouvelles façons d’être avec les élèves. Ce moment suspendu dans le temps sera une bouffée d’oxygène qui alimentera mes jours effrénés du quotidien, jusqu’aux prochaines vacances.