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Jean-Pierre Astolfi : la saveur d’un héritage
Organiser à l’occasion un colloque intitulé « recherches et questions sur l’éducation aujourd’hui, Jean Pierre Astolfi, une référence d’actualité ». Avec le risque de l’embaumement… Invité pour représenter les Cahiers Pédagogiques dont Jean-Pierre Astolfi a été le rédacteur en chef de 1981 à 1984 et évoquer sa capacité à inventer et diffuser les idées pédagogiques, je m’y suis rendu un peu inquiet d’assister à un inventaire de l’héritage, à une succession d’hommages compensés, de certitudes de l’entre-soi entre interprètes auto-proclamés d’un testament scientifique…
Eh bien, non ! Et pourtant de l’hommage il y en a eu. Mais ce fut une invitation à se plonger dans l’œuvre d’Astolfi à la lumière des « questions vives qu’il savait soulever » (Jacques Toussaint), des « controverses que ses propositions continuent d’alimenter » : Yves Reuter a listé sur la question de l’erreur, ses convergences, ses divergences avec Astolfi et les questions qu’ouvre ce dialogue pour aujourd’hui.
Invitation aussi à se laisser entraîner dans la réflexion en adoptant à sa suite les postures d’enseignant, de chercheur, de militant et de formateur d’enseignant qu’il incarnait simultanément : « républicain au moins autant que démocrate » (Michel Develay), « gatekeeper » (Anne Joro), épistémologue, didacticien et pédagogue ‘( « le didacticien en lui était un pédagogue », Alain Kerlan) « grand penseur de l’éducation de la fin du XXème siècle » (Myriam Matonog).
Ce colloque fut réjouissant, à l’image du Jean-Pierre Astolfi qu’ont connu la quasi-totalité des participants au colloque, celui qui avait toujours une idée d’avance, qui savait écouter et intégrer les positions les plus divergentes, entraîner dans des projets collectifs rigoureux et stimulants sans se prendre totalement au sérieux.
Exercice pour la prochaine fois : lire La saveur des savoirs (Astolfi, ESF, 2008) en écoutant les gymnopédie d’Eric Satie.
Yannick Mével