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Fondamentalement…

Les maths, est-ce que ça compte ? Jolie question, ne trouvez-vous pas ?

Évidemment, pour nous qui écrivons ces mots, oui, les maths comptent. Elles ont du cœur, sont gorgées de créativité, agrandissent les champs des possibles. Elles inventent, poétisent, libèrent. Elles élèvent vers plus de culture, plus de liberté, plus d’autonomie. Elles sont à la fois porteuses d’une longue histoire multiculturelle, tout en étant tournées vers l’avenir. Elles sont belles, simplement.

Simplement ? Pour beaucoup d’élèves et d’anciens élèves, « simplement » n’est pas forcément le mot qui leur viendrait à l’esprit pour caractériser les mathématiques. Chacun a un rapport différent à elles, quasi intime pour celles et ceux qui en ont souffert. Cette souffrance peut abimer, dégouter et, naturellement, éloigner de leur beauté.

Tout l’enjeu est donc de nous intéresser à ce qui rend heureux en maths, ce qui donne des repères. Enjeu d’autant plus d’actualité qu’on nous annonce assez régulièrement que les petits Français sont, à quelques exceptions près, nuls en maths ! La raison en serait qu’ils ne « maitrisent pas les fondamentaux ». Ce dossier interroge cette « évidence ». Que recouvre cette notion de « fondamentaux » : aide-t-elle à y voir clair et à agir ou obscurcit-elle les débats en réduisant le champ des possibles ?

Cela veut dire quoi, d’ailleurs, « être nul en maths » ? Quels sont ces éléments nécessaires pour éviter cette étiquette de nul, portée parfois comme un étendard qui se transmet de père en fils ? Est-ce tout jeune que les maths s’apprennent ou ces fondamentaux sont-ils accessibles tout au long de nos vies ? La première partie du dossier essaiera de répondre à ces questions.

La deuxième nous emmène en classe : comment les transmettre, les construire ces fondamentaux ? La didactique et la pédagogie des classes de mathématiques sont en constante ébullition depuis bien longtemps (même les maths dites modernes ne le sont plus aujourd’hui). De nombreux enseignants inventent, réinventent, s’adaptent aux élèves et aux étudiants d’aujourd’hui. Certains d’entre eux partagent, dans les lignes que vous allez lire, leurs pistes et leurs pratiques : c’est en unissant nos forces que nous partagerons les maths !

La collaboration est justement au cœur de la troisième partie. La collaboration et la réflexion entre élèves pour mieux apprendre, mais aussi entre enseignants, pour mieux (se) former.

Inclusion de chacun dans son parcours mathématique, formation initiale et continue, pratiques de classes s’imbriquent tel un puzzle à reconstituer.

Les mathématiques sont morcelées dans leur nature et dans leur déploiement scolaire et culturel, et plus encore dans leur fonction sociale. C’est un problème que ces quelques pages ne suffiront pas à résoudre, mais nous espérons qu’elles y contribueront en apportant de multiples éclairages et des éléments de réflexion qui, en écho les uns aux autres, montrent les mathématiques telles qu’elles sont : humaines, accessibles à toutes et tous, et bien loin d’être un objet scolaire clivant.

Baptiste Hebben
Professeur de mathématiques en collège et formateur
Claire Lommé
Enseignante de mathématiques au collège Jean-de-la-Varende à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime) et formatrice

Article paru dans le n° 573 des Cahiers pédagogiques, en vente sur notre librairie :

 

 

Les maths, est-ce que
ça compte ?

Coordonné par Baptiste Hebben et Claire Lommé
Tous les acteurs de l’enseignement se trouvent confrontés à la question des « bases » ou des « fondamentaux » : pour effectuer des choix dans les programmations, pour remédier aux difficultés d’élèves, pour proposer des évaluations. Quelles sont les mathématiques que l’on doit enseigner aujourd’hui ?