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Coopérer pour apprendre

Tous les ans, l’association CRAP-Cahiers pédagogiques se réunit à la fin de l’été pour des Rencontres entre enseignants et éducateurs. Lors de celles de 2020 près de Besançon, nous avons eu la chance de participer à un atelier sur la formation des élèves à la coopération. C’est à cette occasion que l’idée de ce dossier nous est venue.

Pourquoi former les élèves à la coopération ? Principalement pour qu’ils ne tombent pas dans les pièges des situations de classe où ils sont autorisés à coopérer. Des élèves initiés et ayant compris les raisons pour lesquelles ils peuvent essayer d’apprendre avec d’autres sont plus attentifs au calme, sont vigilants à ne pas laisser les autres travailler à leur place et acceptent plus facilement la controverse et le soutien mutuel.

Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas de former les élèves pour qu’ils apprennent à coopérer, ce n’est pas l’objectif. Le but est plutôt qu’ils parviennent à mieux apprendre par eux-mêmes, en choisissant de coopérer quand c’est utile.

Ce dossier est structuré en trois grandes parties. La première est l’occasion de préciser les notions coopératives utilisées. C’est ici que seront distingués coopération et collaboration, groupe et équipe, travail de groupe et travail en groupe, tutorat et monitorat. Plusieurs contributions détaillent les trois grandes conceptions autour de la formation des élèves à la coopération. L’approche du « cooperative learning » est orientée vers le développement d’habiletés coopératives. De nombreux mouvements pédagogiques historiques défendent, quant à eux, que c’est d’abord en coopérant que les élèves se forment à la coopération. Enfin, l’approche des sciences humaines est tournée vers les liens à penser entre apprentissages et coopération.

La deuxième partie donne à voir des situations concrètes de formation des élèves : quelques séances proposées en école élémentaire, en collège et en lycée, des dispositifs comme « les savants-voyageurs » ou des passerelles à faire entre coopération et plan de travail.

La troisième partie aborde la formation des élèves par des organisations de classe ou des disciplines d’enseignement. Elle présente des façons de penser la mise au travail à plusieurs des élèves, espérant les préparer à la coopération par l’immersion dans des structures coopératives. Nous y découvrons des pratiques spécifiques à l’école maternelle, au lycée professionnel ou à l’enseignement supérieur, mais aussi des projets comme la lecture littéraire à plusieurs ou un voyage scolaire.

On peut apprendre seul, mais c’est plus difficile qu’avec d’autres. Les entrées multiples vers la coopération entre élèves, les formes pédagogiques issues de la recherche et les pratiques de classe proposées dans ce dossier nous paraissent centrales pour l’avenir de l’école.

Sylvain Connac
Enseignant-chercheur en sciences de l’éducation à l’université Paul-Valéry de Montpellier
Cyril Lascassies
Professeur de mathématiques au lycée Théophile-Gautier de Tarbes et formateur tronc commun
Julie Lefort
Professeure de mathématiques en collège

Article paru dans le n° 576 des Cahiers pédagogiques, en vente sur notre librairie :

 

 

Former les élèves à la coopération

Coordonné par Sylvain Connac, Cyril Lascassies et Julie Lefort
Il ne suffit pas que quatre élèves travaillent ensemble pour qu’ils en tirent un bénéfice. Sans précautions spécifiques, la coopération peut même décourager les plus fragiles. Un des leviers pour que la coopération soit profitable à tous est la formation des élèves à la coopération, pour leur expliciter les attendus.