Le tube du mois est signé Ricky Martin, « And when you feel that heat, the world is at your feet – No one can hold you down if you really want it ». Certes, il s’agit juste d’accompagner la Coupe du monde de football et pas d’énoncer un quelconque principe de vie, mais cela résonne tout de même dans le climat français du moment où le débat médiatique et politique s’est emparé du thème des « sauvageons », ces enfants sans loi, selon la formule du ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement. Trente ans après, il n’est plus question d’interdire d’interdire ! Chevènement veut incarner le retour de l’autorité et de la loi. Il écrit à Lionel Jospin, Premier ministre, pour proposer une « refondation » de l’ordonnance de 1945 relative à la délinquance des mineurs. Il propose notamment de mettre fin à la double compétence du juge des enfants (protection de l’enfance en danger et répression des délits), au principe de « l’irresponsabilité pénale » des mineurs et de mettre sous tutelle les allocations familiales. Ces options ne seront pas retenues, du moins dans l’immédiat. Il n’empêche que c’est le sujet du moment et une fois encore, la programmation des Cahiers pédagogiques l’a anticipé ! Le dossier du mois, intitulé « Le droit à l’école », interroge la question de l’autorité sous l’angle du rapport au droit. La plupart des contributions défendent l’idée que l’école doit davantage fonder l’autorité des enseignants sur le droit pour limiter l’arbitraire et construire un rapport à la règle et à la loi sur des principes démocratiques. Le dossier envisage aussi les dérives de la judiciarisation de l’école, de l’abandon de la responsabilité et de l’examen des relations d’éducation que cela pourrait entrainer. Tel est l’objet du texte de Wiliam Vernet que nous reproduisons ici.