Janvier 1985. Depuis six mois (juillet 84) Jean-Pierre Chevènement est ministre de l’Éducation nationale. Arrivé sur les décombres du projet de « grand service public unifié et laïc » de l’Éducation nationale, il engage un tournant politique radical par rapport à son prédécesseur au nom d’un consensus réactionnaire autour de « quelques idées simples ». Dans la rubrique des Cahiers pédagogiques « pédagogie et politique », inaugurée un an auparavant, Francis Imbert apporte une contribution où il interroge la politique de la gauche au pouvoir : mise en garde polémique contre les idées simples qui engagent l’histoire à reculons. L’actualité de ce débat ne frappera peut-être pas nos lecteurs au premier abord. Quoique.
Dans le même numéro (n° 230-231, janvier-février 1985), dont le dossier est consacré à la « pedagogia dell’arte », Michèle Allemand propose une petite contribution à la rubrique « faits et idées » où, avec un peu d’humour et de provocation, elle fait l’éloge de ces outils tout simples que sont la gomme et le crayon. Car, en pédagogie, les idées simples ne le sont que pour ceux qui refusent de faire confiance à l’intelligence créatrice des enseignants.