Septembre 1987. Depuis plus d’un an, la droite est revenue au pouvoir et le vocabulaire politique français s’est enrichi du mot « cohabitation ». Le gouvernement Chirac mène une politique de rupture avec les années socialistes. Si la loi Devaquet met les universités en ébullition en 1986, dans le primaire et le secondaire, la rupture n’est pas aussi nette. Le ministre de l’Éducation, René Monory, s’inscrirait même plutôt dans la continuité de son prédécesseur, Jean-Pierre Chevènement, qui avait rompu avec la politique progressiste des années Savary. Dans ce contexte, où « changement » devient synonyme de « réaction », le numéro 256 des Cahiers pédagogiques interroge le rôle de l’évaluation dans le changement des pratiques. Jean-Pierre Astolfi ouvre le dossier en se demandant « l’évaluation, est-ce une bonne entrée en pédagogie ? », tandis que, dans le billet du mois, un rédacteur anonyme s’en prend à l’évaluation des enseignants dans des termes qui seraient tout aussi justes aujourd’hui.