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Autant de milieux, autant de richesses

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La première table ronde a rappelé que l’on ne juxtapose pas les discours des associations, mais que l’on s’emploie à les croiser. Il ne faut pas en rester à une approche pauvre de séparation entre temps scolaire et temps périscolaire, temps d’enseignement et temps de loisir, ou fondamental à l’école et accessoire en-dehors. Il est par contre bienvenu de considérer dans le cadre du CAPE ce que chacun peut apporter.
Se doter d’outils d’évaluation comme un livret qui gardera les traces de ce que les enfants apprennent dans et hors l’école, trouver de la souplesse, comme avec les cycles, les projets d’école, voilà qui compte. Ceux qui ont le plus à gagner dans l’histoire, ce sont les enfants. Il faut donc sortir des tendances corporatistes.
Les projets éducatifs locaux demandent un maillage des établissements scolaires, des organisations médico-sociales, sociales, des associations. Les projets du CAPE sont pragmatiques, postés depuis longtemps et financièrement réalistes.

Le CAPE, c’est vingt organisations, 40 000 associations, 600 000 bénévoles, il ne faut pas l’oublier. Dans un ensemble qui apporte des compétences spécifiques, qui agit dans le domaine culturel, scolaire notamment. Un collectif « vraiment » partenaire de l’école, dira Bruno Chichignoud. La preuve en est la participation du CAPE à 43 réunions pendant la concertation. Le désir du CAPE est grand de participer aux ESPE, au futur conseil de l’innovation.

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Vincent Peillon dans sa conférence de presse a fait de la pédagogie une clé de voûte de l’école, appelé à une mobilisation large. Il a rappelé également l’attachement du président de la république à la coéducation. Invitation lancée au CAPE de participer à la mise en œuvre, pour que les partenaires se connaissent, pour que dans les ESPE on puisse croiser les parcours et les visions. Il s’agit d’un changement de représentations, qui demande aux uns et aux autres de quitter ses conforts, ses habitudes, ses intérêts particuliers. Les acteurs de l’école sont appelés à se mettre en marche pour la réussite de tous les élèves, pour lutter contre les injustices sociales qui deviennent des injustices scolaires. La société toute entière a une responsabilité. Changer les rythmes, les méthodes pédagogiques, développer l’innovation, voilà qui permettra, selon le slogan du CRAP-cahiers pédagogiques, de changer l’école pour changer la société, de changer la société pour changer l’école.

Pour terminer la manifestation, une table ronde concernant la formation, importante car on se rend compte que l’on enseigne comme l’on a été formé. D’où l’importance de varier les formes, les approches. Les missions de l’enseignement, le lien avec le reste de la société sont des questions de fond, posées à travers la question de la formation. La formation va concerner les associations aussi. Comment ouvrir à plus de monde, mais pas de la même manière à tout le monde, voilà bien la question qui traverse l’école, non pas depuis quelques années, mais depuis le 17e siècle. Interroger le bon sens, les habitus, la manière de voir les élèves, et outiller les enseignants devant les difficultés les élèves, en matière de contenus d’enseignement et de processus psychologiques des apprentissages, des différents courants. L’idée serait que les enseignants, venus d’horizons différents, soient collègues et permettent en se cotoyant de faire tomber des barrières en tout genre, jusqu’aux barrières de prestige. Et les ESPE gagneront à intégrer les richesses des associations militantes pédagogiques.

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« L’enfant n’est pas l’enfant d’un mais de plusieurs milieux. Autant de chances de se construire mieux. » Langevin-Wallon. Combien de jeunes à qui l’école pose problème et qui posent problèmes à l’école, brillent dans les associations ? Il faut plaider pour la pluralité des lieux et les échanges entre ces lieux. Les regards extérieurs pouvant aider l’école, l’école pouvant leur apporter en retour.
Pour terminer, Eric Favey a rappelé les singularités du CAPE, les convictions partagées par les associations qui le constitue. Et la décision, en ces temps de concertation à prendre de transformer l’école en école juste, de développer l’accueil éducatif. Epoque de transition, de défis. Tout cela est enthousiasmant, pour préparer à nos jeunes un avenir qui ressemble à une belle aventure !