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Michel Tozzi : Portrait
Jean-Michel Zakhartchouk : L’esprit critique n’est pas l’esprit qui dit toujours non
Entretien avec Albert Jacquard : Du danger de hiérarchiser
Jean-Pierre Astolfi : L’esprit critique en sciences, ou l’Arlésienne
Olivier Maulini : Subvertir les évidences
Fabrice Guillaumie : Des « débats » à l’école : enfin du nouveau !
Gérard Auguet : Du « débat » à l’école, oui, mais pas n’importe quoi
Roland Petit : Ce sont les questions qu’il faut élaborer en classe, les réponses sont partout
Philippe Lecarme : Quand la scientificité aveugle le jugement
Anne Lalanne : La philosophie à l’école élémentaire : mission impossible ?
Daniel Comte : Initier à la pensée réfléchie, le choix de l’inconfort
Pascal Chazot : Des fractions, des fleuves et des dieux
Pierre Madiot : Pourquoi commenter un texte littéraire ?
Raoul Pantanella : L’esprit et les lettres
Roger Ebion : Défendre le point de vue d’un Carthaginois...
Monica Levy : Projet transversal pour l’ordinaire d’un lycée
Sylviane Gasquet : Au pays des indociles heureux !
Maria-Alice Medioni : La construction d’un point de vue
Odile Chenevez : Peut-on faire comme si les médias n’existaient pas ?
Entretien avec Daniel Schneiderman : « Il faut se méfier de tout, même de sa propre méfiance »
Jacques Gonnet : Chaque jour, il nous faut décider de nos engagements
Jean-Marie Dupont : Pour mieux comprendre le travail des journalistes
Jean-Philippe Marcy : Lire autrement l’actualité
Edith Guiny : Signer ses écrits à l’école primaire
René Revol : L’ECJS, un enseignement critique
Henri Broch : S’intéresser au déraisonnable
Jacques Georges : Sectes : un défi pour l’esprit critique
François Galichet : Esprit critique et citoyenneté
L’innovation est-elle utile, nécessaire, indispensable, nuisible... au système scolaire ? Pourquoi ? Pour qui ? Quel type d’innovation joue quel rôle ? L’innovation peut-elle être organisée, impulsée, décidée... par l’institution ? Comment ? Quels sont les enjeux, risques, limites, dérives... (liens innovations réformes, devoir d’innovation, innovations vitrines ou gadgets...) ? Que peuvent les acteurs depuis les lieux où ils travaillent (petites ou grandes innovations, et la tâche d’huile...) ?
le 10 septembre 2000Parmi les mesures prises par Jack Lang pour cette rentrée, figure la mise en place d’un « Conseil de l’innovation » [1]. Quel est le sens de cette nouvelle structure ? D’où vient-elle et que pouvons-nous en attendre ? Nous avons interrogé Gabriel Cohn-Bendit dont l’action personnelle a contribué à la création de ce Conseil.
le 10 septembre 2000Je m’amuse bien à voir la question scolaire traitée dans les téléfilms. Qu’est-ce que ça donne ? Collège ou LP pourri, profs amers, gosses hargneux. Arrive une patronne efficiente : femme d’un certain âge, ferme et diplomate, qui reprend en main ces gamins que sont les enseignants, affronte en tête à tête le leader banlieusard, mauvaise tête mais bon cœur et le retourne comme un gant (« Comptez sur moi, M’dame ») en lui montrant qu’elle écoute du rap et sait juger la valeur d’un beau tag. Après quoi, elle fait repeindre les chiottes, à l’œil, par un parent d’élève entrepreneur local... Et voilà ! Ça remarche !
En trente-sept ans de métier, j’ai connu trois chefs d’établissement épatants, chacun dans son style. Quelques hommes ou femmes compétents et efficaces. Et une sacrée collection de nuisibles ou d’andouilles.
Celui qui cassait toutes les initiatives, même pas par choix politique : par goût de sa tranquillité. Celle qui, ignorant que dans son établissement toutes les portes sont numérotées, prévoyait des cours dans le placard à balais. Ah ! Je pourrais en raconter durant les longues soirées d’hiver...
C’est manifestement un métier à profil. Il demande un sens de l’organisation assez rare. Mais surtout, il me semble qu’il demande d’abord du courage.
Courage de secouer un peu les privilèges acquis. Un principal de collège affectait systématiquement tous ses profs tour à tour aux CPPN. Pas mal, non ? Un autre installait les classes de transition de jadis dans les meilleures salles. Il fallait y penser, n’est-ce pas ?
Courage de composer les emplois du temps dans l’intérêt des élèves, et pas pour remercier Untel ou en faire baver à Machine.
Courage de faire durer les conseils de classe autant qu’il le faut, même si un tas de profs se trouvent des impératifs urgentissimes pour abréger et s’esquiver après une demi-heure.
Courage d’être ferme face aux pressions parentales, qu’elles proviennent de groupes politiques, religieux ou patronaux.
Le juridisme du modèle yankee qui se développe actuellement leur demande encore plus de courage. Tentation de faire vivre l’établissement à l’étouffée, d’escamoter les choix, d’interdire les initiatives par crainte d’un procès, d’un recours auprès des tribunaux : les parapluies s’ouvrent comme champignons après l’ondée. Drôle d’attitude éducative.
Courage et aussi patience indulgente. Cela m’avait déjà frappé en lisant des livres aujourd’hui anciens, Le lycée impossible de Rouède, ou, plus connu, Libres enfants de Summerhill : le fantasme d’un contact direct entre le chef d’établissement charismatique et la masse des élèves. Les enseignants ? Un peu oubliés. Tous des réacs. Cas désespérés.
C’est parfois vrai, peut-être. L’admirable Vincent Ambite (Il s’est passé quelque chose à Cassis) a sans doute laissé sa santé et, en somme, sa vie dans ce combat passionné pour faire bouger tous ses enseignants.
Mais enfin, si on désespère des adultes, et des enseignants en particulier, il vaut mieux choisir un autre métier. Le pouvoir, ça se délègue, ça se démultiplie, ça se relaie, non ? Est-ce qu’il n’y a pas là l’amorce d’une solution ?
Patience, science tactique et... Et compétence technique. Des emplois du temps catastrophiques, plusieurs années consécutives, et voilà un établissement qui s’effondre : rentrée pagailleuse, horaires ingérables (cours le vendredi de 5 à 6, par exemple), de préférence pour les disciplines les plus abstraites, ou pour les enseignants débutants. Et le climat devient désastreux : tensions, conflits et infractions graves se multiplient. Je sais de quoi je parle.
Personne n’est obligé de prendre ces fonctions. J’admire les copains et les copines qui les exercent, et fort bien. Ils ont des qualités que j’envie ; je ne suis pas sûr, pas sûr du tout, que le recrutement des chefs d’établissement se fasse sur ces qualités-là. À vue de nez, c’est trop souvent tout le contraire.
Philippe Lecarme, Professeur honoraire de lettres.
le 10 septembre 2000C’est selon. Ou bien ils en ont trop, ou bien ils n’en ont pas assez. On leur voudrait un esprit naturellement aiguisé, un doute bien dosé, du discernement, de la finesse, la capacité de dire non, mais seulement quand il faut, une indocilité argumentée et légitimée ; et on voudrait aussi qu’ils arrêtent de tout criticailler, de s’opposer systématiquement. Bref, on voudrait bien qu’ils fassent preuve d’esprit critique mais pas trop d’esprit « de critique ». La nuance est de taille. Les « cartes d’identités » de la première partie de ce dossier nous en feront sentir la subtilité. L’esprit critique devient l’outil indispensable pour ne pas se contenter d’acquérir des savoirs, mais de les convoquer pour penser, comme pour « faire », vraiment, de la science, pour questionner l’expérience, au lieu d’en apprendre seulement les résultats, d’ailleurs eux-mêmes toujours réfutables.
Nous voudrions que nos élèves, dès l’entrée à l’école maternelle, et, en tout cas, avant la sortie du lycée, développent ce fameux esprit de discernement, de recul, que beaucoup d’adultes estiment posséder... et dont ils pensent bien souvent qu’il fait défaut à ceux qui ne sont pas d’accord avec eux.
On ne peut savoir avant d’avoir appris, de quelque manière que ce soit, c’est le principe même de l’éducabilité. Seulement, on n’enseigne pas l’esprit critique, il n’existe aucune méthode d’« esprit critique en cinquante leçons », à délivrer selon une posologie savante. Aucune mesure, aucune évaluation précise ne permet de délivrer un brevet « d’esprit critique ». L’esprit critique s’acquiert, petit à petit, par l’expérience, l’habitude de faire appel transversalement aux savoirs et de les questionner. Alors, comment s’y prendre, concrètement dans la classe, pour qu’« ils » l’acquièrent ? Chaque enseignant a ses méthodes, ses démarches, ses dispositifs, ses supports pour en favoriser l’émergence chez les élèves. Et ils ne sont pas forcément d’accord sur les moyens d’y parvenir. Dans la deuxième partie du dossier, on se demandera « comment l’esprit critique vient aux élèves ? ».
Et puis il y a le monde extérieur, et ces médias qui déversent une surabondance de messages dans et hors de l’école. On voudrait bien que nos élèves ne gobent pas tout, n’importe comment, qu’ils puissent s’informer sans se conformer. Il existe des méthodes, des pratiques, des clés pour décoder ces messages. C’est l’objet même de l’éducation aux médias. Dans la troisième partie du dossier, nous verrons comment on se forge « un regard averti sur le monde », et comment on apprend à douter positivement, pour ne pas s’en tenir à des savoirs ou des opinions figés, pour problématiser les grandes questions qui agitent la société, et pour ne pas se faire duper par les sectes ou l’obscurantisme.
Pour aborder ces différentes questions, dans leurs aspects théoriques, politiques ou pédagogiques, on se référera nécessairement aux valeurs d’autonomie, de libre arbitre et de responsabilité qui fondent la démocratie.
Où l’on verra que l’on peut pratiquer la philosophie à l’école primaire ou le débat au lycée, et qu’il existe des outils scolaires pour développer des capacités critiques en mathématiques ou en langues, comme en littérature ou en sciences humaines.
Où les analyses de quelques chercheurs comme Jean-Pierre Astolfi, Jacques Gonnet, côtoient le regard humaniste d’Albert Jacquard et le point de vue de journalistes comme Daniel Schneiderman ou Jean-Marie Dupond.
Où l’on apprend comment se pratique la zététique, ou l’art du doute, à l’université, sous la houlette d’Henri Broch...
François Galichet, philosophe, a accepté d’être notre « grand lecteur » du mois, et il nous livre pour finir sa « lecture transversale ».
Pour ce dossier, nous avons fait le choix de ne pas rassembler en une seule bibliographie les références données par les auteurs, mais de les laisser dans les articles, en lien avec le sujet abordé, les champs thématiques étant souvent très éloignés les uns des autres.
Odile Chenevez, Formatrice Tice et Clemi, IUFM d’Aix-en-Provence.
le 10 septembre 2000Les enseignants l’invoquent au fond des salles de profs et s’en plaignent à longueur de couloirs : « Ils n’ont pas l’esprit critique » ou bien « Ils ont trop d’esprit critique »...
Pour y voir plus clair sur ce que l’on attend de l’esprit critique de nos élèves, de l’école élémentaire au lycée, Odile Chenevez a coordonné un dossier qui renvoie aux valeurs d’autonomie, de libre-arbitre et de responsabilité qui fondent la démocratie.
Comment s’y prend-on pour favoriser l’émergence de l’esprit critique chez les élèves ?
Comment l’esprit critique convoque-t-il, transversalement, les savoirs pour porter un regard averti sur le monde d’aujourd’hui ?
Ce sont quelques-unes des problématiques qu’éclaire le dossier, en abordant aussi bien des aspects théoriques, politiques que pédagogiques.
Où l’on voit que l’on peut pratiquer la philosophie à l’école primaire ou le débat au lycée, et qu’il existe des outils scolaires pour développer les capacités critiques en mathématiques ou en langues comme en littérature ou en sciences humaines.
Où les analyses de quelques chercheurs comme Jean-Pierre Astolfi, Jacques Gonnet ou François Galichet côtoient le regard humaniste d’Albert Jacquard et le point de vue de journalistes comme Daniel Schneiderman ou Jean-Marie Dupont.
Où l’on apprend comment se pratique à l’université la zététique, ou « art du doute », sous la houlette d’Henri Broch...
Georges Chappaz : Thomas Kuhn avait raison... nous vivons une révolution !
Sandrine Gaymar : De la pensée à la pensée sociale
Alain Lieury : Mémoire et représentations mentales
André Tricot : Entre psychologie cognitive et intelligence artificielle
Michel Develay : Comment aborder la notion de représentation ?
Daniel Favre : Plaidoyer pour un changement de représentation
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Michel Develay : Les trois coups sont frappés : la représentation peut commencer
Georges Chappaz : Décrire... Oh décrire ! La belle affaire
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Gérard De Vecchi : Des représentations, oui : mais pour en faire quoi ?
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