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Un mercredi du CRAP sous le signe de la politique

Ce nouveau mercredi du CRAP était sous le signe tout à la fois du temps et de la politique. Du temps. De l’histoire. D’une école dans l’histoire d’abord, avec Claude Lelièvre qui rappela le parcours d’un ministre de l’éducation nationale et de l’école qu’il a pour projet de refonder.
Ni rénovation, ni restauration, mais refondation de l’école dans le cadre de la loi de programmation. On ne refonde rien en un an, mais en dix ou quinze ans. Et ce que l’on met en place aujourd’hui peut ne montrer ses fruits que dix ans plus tard, ingratitude de la fonction politique…
La question est alors « Par quoi commencer ? ». Si on va trop vite, on risque l’erreur, si on va trop lentement, rien ne se fera. Commencer alors par « quelle culture, quels objectifs ? » renvoie à des modalités pédagogiques très différentes. Mais le plus important se fera sans doute dans l’année.

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Les sujets ont ensuite été apporté par les présents autour de la table :
Le socle commun met à jour des difficultés pour les enseignants de travailler par compétences, compétences langagières par exemple, symboles du type de compétences demandant du collectif, de l’interdisciplinaire.
Collectif pour le travail des élèves qui doivent apprendre cette manière d’être et de faire avec, et non à côté.
Et le refus, le front du refus des élèves trop difficiles, qui se manifeste parfois par la fuite et l’espoir de les voir quitter précocement l’école. Claude Lelièvre précisera que l’affaire est plutôt en progression puisqu’en 1985 52% des enseignants souhaitaient encore revenir à une école obligatoire jusqu’à 14 ans.
Autonomie pédagogique, oui. Mais avec des objectifs et des évaluations par les équipes.
Quant à la question du numérique, elle a été l’objet du numéro 498 des Cahiers pédagogiques, vague venant des élèves, impulsion maintenant à nécessairement intégrer.
Pour l’enseignement prioritaire, comment faire pour que ce qui a commencé à marcher puisse s’étendre, que ceux qui le portent se sentent appuyés ? Les moyens non seulement n’ont pas été extraordinaires, mais les tentatives ont souvent été sporadiques et pas soutenues sur le long terme. Comment inscrire dans la durée ? Pour C. Lelièvre c’est au degré de l’état que cela devrait se jouer.
Ce qui se passe dans les établissements innovants n’est pas transposable en l’état, mais faire connaître ce qui marche, l’ordinaire parfois, témoin de la vie des équipes.
Quelle place pour les mouvements pédagogiques, notamment pour diffuser les initiatives, que peut-on faire en tant qu’adhérent pour faire avancer les choses ? Le travail en équipes n’est pas une évidence, ni une recette magique que l’on saurait cuisiner aisément et qui résoudrait tout.

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La médecine fait des progrès. L’éducation nationale fait des réformes. Le CRAP-Cahiers pédagogiques appelle de ses vœux une école des progrès dans laquelle chacun saura intervenir.
Pour Education et devenir, le conseil pédagogique est un des leviers. L’établissement est un lieu de contradiction, de conflits, mais aussi de changements et d’action.
Claude Lelièvre rappelle nécessaire de commencer par ce qui est le cœur de la difficulté, pas par des effets d’annonce comme la suppression des internats d’excellence. Un an de synergie, sans méfiance : « Ne pas confondre esprit de critique et esprit critique. »