Surmonter ensemble l’impensable

Photo : Notre-Dame-de-Toutes-Aides.

Bien chers collègues de Notre-Dame-de-Toutes-Aides, chers élèves, chers membres de la communauté éducative de Notre-Dame-de-Toutes-Aides, chers membres et amis du CRAP-Cahiers pédagogiques.

Mon établissement, jeudi dernier, a connu l’impensable. L’un de nos élèves a tué l’une de nos élèves et trois autres ont été blessés par celui-ci. J’ai d’abord été frappé par la surprise et l’incompréhension de ce drame. Comment cela peut arriver chez nous ? Puis par la peur, en découvrant l’ampleur du drame et en me demandant combien de personnes avaient été touchées.

J’ai ressenti de la compassion pour mes élèves et mes collègues qui, certains, ont été touchés au plus profond de leurs cœurs voire de leurs corps. J’ai ressenti au plus profond de mon cœur, l’importance du groupe qui a fait corps pour surmonter l’atrocité du drame. Un petit mot échangé entre collègues pour demander si cela allait lorsque nous étions confinés dans le gymnase avec nos élèves. Des messages de soutien d’anciens collègues, d’amis et de la famille, qui permettent d’affronter l’effroyable et de ne pas s’effondrer.

Avoir pu échanger en groupe avec les psychologues pour partager notre désarroi face à cette catastrophe, permet de se reconstruire et de montrer ensemble notre volonté de continuer à vivre et à enseigner en ayant confiance dans le lendemain.

Avoir vécu ce moment de célébration avec les élèves en honneur des victimes de ce drame, nous permet de nous reconstruire et de partager notre peine.

Merci à ces élèves qui sont venus nous apporter des gâteaux, vendredi, dans un geste de soutien envers leurs enseignants. Pour paraphraser notre directeur, Pierre Cappelaere : vous n’êtes pas « à Toutes-Aides » mais « chez » Toutes-Aides. Nous avons pu vraiment compter les uns sur les autres.

J’ai aussi eu la chance d’avoir le soutien des membres des Cahiers pédagogiques. Mes amis, vos messages de soutien m’ont bien aidé. Les ressources partagées m’ont permis, ainsi qu’à mes collègues, de préparer le retour des élèves dans l’établissement et de mieux les accueillir.

À Sylvain Connac : tu nous parles de l’importance de la coopération en temps de crise, j’ai pu le ressentir au plus profond de mon être. C’est ce qui nous éloigne de la barbarie et nous permet de retrouver l’humanité.

Ensemble, c’est tout.

P. S. : Je partage avec vous la fiche que j’ai réalisée à la suite d’un échange avec Stéphanie Falgon, une amie de Mélina Kéloufi, membre du CRAP-Cahiers pédagogiques.

À lire également sur notre site

Attaque au couteau à Nantes : le temps de l’émotion n’est pas celui des décisions, communiqué du CRAP-Cahiers pédagogiques