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Attaque au couteau à Nantes : le temps de l’émotion n’est pas celui des décisions
L’attaque au couteau survenue à Nantes le jeudi 24 avril plonge le monde enseignant dans la sidération et dans l’effroi. Face à un drame de cette gravité, la première chose à dire est que notre solidarité va aux familles et équipes endeuillées.
Si certains politiques et médias font preuve de dignité, d’autres se précipitent pour asséner des réponses démagogiques, comme à chaque fois qu’une actualité dramatique donne l’occasion de brandir une baguette magique. Peu importe que les solutions techniques soient infaisables au vu de la logistique insensée qu’elles demandent, l’important est l’existence médiatique instantanée. Ces appels à davantage de contrôle et de coercition dévoilent la vision d’une jeunesse dangereuse pour les autres et pour elle-même, totalement à rebours de celle que porte le CRAP-Cahiers pédagogiques.
Par ailleurs, la précipitation sur les interprétations généralisantes (l’emprise des réseaux sociaux, la brutalisation de la société, le supposé laxisme de l’école et des familles, le fascisme rampant, la violence intrinsèque du système scolaire, etc.) sert surtout à justifier les positions de ceux qui les expriment.
Quant à la santé mentale des jeunes et à leur accompagnement psychologique, si des études montrent une dégradation inquiétante, elle ne peut pas non plus être invoquée comme seule explication de cet acte individuel terrible.
Et pourtant, le danger est réel, même s’il est rare. Il est important de prendre conscience du fait que le risque zéro n’existe pas.
La temporalité du fait divers n’est pas celle des politiques éducatives. Le débat sur toutes ces questions ne peut pas être mené dans ce contexte, parce que chacun s’appuie sur une dimension particulière du système pour promouvoir ses « interprétations » et ses « solutions ».
Il est un principe essentiel de toutes les approches pédagogiques du conflit que de dissocier le moment immédiat de l’émotion de celui de l’interprétation et éventuellement des décisions.
Le 30 avril 2025
